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L’agence mondiale antidopage fait de timides efforts


L'agence mondiale antidopage a annoncé des mesures pour gagner en indépendance... Des efforts bien trop timides, dénoncent certains. (Photo : AFP)

L’Agence mondiale antidopage (AMA), critiquée pour sa gestion de la crise russe, a adopté ce jeudi à Bakou des mesures pour être plus indépendante, mais jugées trop timides par des acteurs de la lutte contre le dopage.

Parmi les mesures adoptées en conseil de fondation, la désignation, à partir de 2022, d’un président indépendant, ce qui met fin au principe de présidence tournante entre les deux piliers de l’agence que sont le mouvement olympique et les gouvernements.

Après les deux mandats du Britannique Craig Reedie, membre du Comité international olympique (CIO), le prochain président, désigné par le conseil de fondation de l’AMA à Katowice (Pologne) en novembre 2019, sera encore issu d’un gouvernement. Mais ce sera la dernière fois et il devra avoir démissionné de ses fonctions politiques nationales en 2020. Après son mandat de trois ans, les futurs présidents n’auront plus à être forcément issus d’un des deux piliers de l’agence.

Autre mesure, l’ajout de deux sièges d’indépendants, avec voix, au sein du comité exécutif, jusqu’ici composé de douze membres, dont six pour le mouvement olympique et autant pour les Etats.

Les jeux olympiques font polémique

L’AMA, dont le budget annuel s’élève à environ 30 millions de dollars (26 millions d’euros), est financée à parts égales par le CIO et les Etats.

L’instance basée à Montreal a été accusée d’édulcorer les conditions pour accepter la levée des sanctions contre la Russie, accusée de dopage institutionnel entre 2011 et 2015, lors d’un comité exécutif aux Seychelles le 20 septembre.

Depuis, de nombreuses voix ont relancé le débat sur le fonctionnement de l’agence et les accusations de dépendance à l’égard du mouvement olympique. Les travaux internes qui ont abouti aux nouvelles mesures avaient démarré avant la levée des sanctions russes.

« Nous ne sommes pas satisfaits avec ces recommandations », a indiqué, peu avant leur adoption, le directeur de l’organisation des agences nationales antidopage (iNADO), le Néo-zélandais Graeme Steel. « Nous demandions un comité exécutif totalement indépendant, ou du moins représentatif de tous les acteurs, notamment des sportifs et des agences nationales antidopage », a-t-il ajouté.

LQ/AFP