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La sonnette d’alarme est tirée pour la fédération motocycliste


Comptes dans le rouge, exclusions, laisser-aller : la fédération motocycliste (MUL) et son président subissent les foudres d’une grosse frange de ses anciens membres.

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Le monde du motocross vit des jours agités au Luxembourg. (Photo : Julien Garroy)

Ils sont plus d’une dizaine à mettre en cause l’attitude « laxiste » du président de la fédération motocycliste (Motor-Union Luxembourg), Michel Turk, coupable à leurs yeux d’en plomber les finances, et demandent, via une lettre qui nous est parvenue en milieu de semaine, l’arbitrage du ministère des Sports et du COSL.

La tension n’a jamais été aussi forte entre Michel Turk, président de la Motor-Union Luxembourg (MUL) depuis un peu plus de trois ans, et certains de ses membres. De ses ex-membres plutôt, car ils sont quelques-uns à avoir claqué la porte ou à être suspendus. En cause : la gestion opaque et « catastrophique » des finances de la fédération, qui « ne serait pas en règle », Michel Turk « ne voulant pas donner d’explications quant à certaines dépenses non autorisées par le conseil d’administration » (lire l’entretien ci-dessous). Toute l’année 2014, et même celle d’avant, a été marquée par cette sombre partie de ping-pong entre le président de la MUL et ses opposants, et l’affaire est devenue aujourd’hui un vrai sac de nœuds.

Trois membres, Nicola Cumini, Marcel Clément et Jean-Pierre Kauffmann, signataires d’une lettre envoyée la semaine dernière au ministère des Sports (qui va la transmettre au COSL), ont été « exclus » du comité fin octobre de l’année dernière. Mais le premier, membre du club de Schifflange depuis 20 ans, a préféré prendre les devants en démissionnant.

« Pourquoi est-on exclus ? Quand on demande, on ne nous donne aucune réponse. Peut-être qu’à force de demander des comptes sur certaines dépenses, certains déplacements, on dérange. De toute façon, comme il n’y a pas eu d’assemblée générale, normalement, on ne peut pas virer des gens ainsi », affirme-t-on.

C’est l’autre reproche que l’on fait au président de la fédération : celui de n’avoir pas encore tenu d’assemblée générale en 2014, alors qu’elle est obligatoire dans les deux mois qui suivent la fin de saison, en octobre. Celle-ci a été déprogrammée quatre jours avant le 18 décembre, en raison « de problèmes techniques liés à son organisation », sans qu’aucune autre date ne soit avancée (a priori, elle devrait se tenir le 27 février). « Si elle a été annulée, c’est que les comptes ne sont pas équilibrés », croit-on savoir du côté des plaignants.

> Schifflange s’est retiré

« Le budget a diminué, le nombre de licenciés aussi. Il (Michel Turk) donne l’impression de ne plus avoir d’intérêt pour la moto au Luxembourg. Il ne nous reste plus qu’un cross organisé par la MUL (le championnat national) », ajoute-t-on. Le MUL n’a pas eu de trésorier en 2014. Un membre, Jean-Claude Hirtz, a été porteur de signature et a procédé aux paiements sur ordre du comité directeur, mais il a jeté l’éponge en novembre. « On peut se poser la question : qui effectue les paiements maintenant ? »

Excédé par ce laisser-aller, le plus ancien club au Luxembourg, celui de Schifflange (fondé en 1922, soit avant la MUL et présidé par Marcel Clément), qui a organisé des championnats d’Europe par le passé, s’est retiré du giron de la fédération. « L’assemblée générale de Schifflange attire 120 personnes. Celle de la MUL, qui est censée rassembler tous les clubs, une cinquantaine. Cela en dit long sur le déclin de la fédération… »

Inauguré en juin 1996, le circuit de Bockholtz/Goesdorf n’est, depuis octobre, plus disponible pour les entraînements. Au nom de Marc Kohl, président de la commission de motocross de la MUL, Michel Turk aurait informé les pilotes par SMS que l’autorisation du ministère de l’Environnement était venue à expiration et que seules quelques rares courses allaient pouvoir encore se tenir à l’avenir. Dans le camp d’en face, on parle de négligence dans le suivi des dossiers. « C’est inacceptable qu’une fédération laisse traîner des choses pareilles. Des bénévoles se sont battus pendant des années et tout est en train de disparaître. On n’a jamais connu cela ! »

Les opposants semblent vouloir aujourd’hui la tête de Michel Turk, qui n’est cependant pas prêt à démissionner même s’il confie être las de ces attaques répétées. La sonnette d’alarme est tirée. Le COSL et le ministère des Sports vont devoir s’armer de patience pour démêler ce sac de nœuds.

De notre journaliste Raphaël Ferber

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