Alors que la DN en est pile à un tiers de la saison, trois clubs sont offensivement archi-dépendants de leurs recrues estivales : la Jeunesse, le F91 et Strassen.
En trois buts et quatre passes, Brian Nouvier se serait-il déjà rendu indispensable au système offensif de la Vieille Dame, qui en bave des ronds de chapeau pour marquer, en ce début de saison ? Treizième attaque de l’élite avec seulement douze buts inscrits depuis début août, les Bianconeri ne peuvent pas faire l’impasse sur cette statistique : leur milieu de terrain français est impliqué dans près de 60% de leurs buts.
Pourquoi c’est gênant? Mais parce que justement il y en a si peu ! Prenez le F91, par exemple. En provenance du Fola, Dejvid Sinani (7 buts, 9 passes) pèse déjà 53,33% d’implication sur les… 30 buts inscrits par le leader. C’est beaucoup, mais le numéro 10 ne vampirise, lui, pas tout ce faramineux total. Car avec neuf buteurs différents (le plus haut total de la Ligue) et huit passeurs différents (le deuxième plus haut total), le staff dudelangeois a trouvé le moyen de diversifier ses sources d’approvisionnement. Et Sinani, même si ses chiffres sont hallucinants, ne fait pas tout le boulot, loin de là.
Il y a, à l’heure actuelle, un troisième homme qui se hisse à au moins la moitié d’implication dans les buts inscrits par son équipe, c’est… un autre transféré du printemps dernier : Nicolas Perez, à Strassen. L’actuel meilleur buteur du pays a inscrit dix des vingt buts de l’UNA et ces 50% posent la question de savoir comment l’équipe de Christian Lutz s’en sortirait sans lui. Récemment, son président, Luc Hilger, indiquait que «même en étant dominé, on sait que Nico peut marquer». C’est confortable, mais à sens unique. L’avant-centre n’a pas encore la moindre passe décisive à son actif pour prouver qu’il n’est pas la finalité absolue des attaques de l’étonnant 2e de BGL Ligue. Derrière lui, le désert ? On ne le saura que s’il baisse de pied.
Progrès, le club le plus «équilibré»
Dans ce top 3 des joueurs qui ont su rendre leurs équipes respectives très dépendantes de leur rendement en moins de trois mois, il n’y a pas que des histoires de réussite absolue et la Jeunesse, en galère, échangerait sûrement un peu des points arrachés grâce à Nouvier pour mieux répartir l’efficacité. Dans ce domaine, le champion toutes catégories (hormis Hamm qui a inscrit cinq petits buts par cinq buteurs différents – et sans le moindre passeur) s’appelle le Progrès. À Niederkorn, dire que le danger peut venir de partout est un doux euphémisme, car ils sont actuellement quatre à être impliqués dans cinq des dix-sept buts de l’équipe : Luisi (5 buts), Muratovic (3 buts, 2 passes), De Almeida (3 buts, 2 passes) et Mazure (2 buts, 3 passes). Reste à savoir si le fait qu’un ou deux garçons ne prennent pas clairement la mainmise sur la production offensive ne se transforme pas, justement, en handicap…
Au rayon des équipes équilibrées qui ne penchent pas (trop), on trouve également Etzella, Differdange, Rosport, Wiltz, Hostert et le Fola, même si ce dernier tient avec Mustafic (38,8% d’implication sur les 18 buts de l’équipe) un garçon qui semble avoir clairement pris les rênes. Dans dix matches, on en saura déjà un peu plus long sur qui tient la formule la plus porteuse, entre ceux qui ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier et les ultradépendants.
Julien Mollereau
Le classement des joueurs qui pèsent le plus dans le rendement offensif de leur club
1. Nouvier (Jeunesse) 58,33%
2. Sinani (F91) 53,33%
3. Perez (Strassen) 50%
4. Mabella (RFCU) 47,8%
5. Morabit (Mondorf) 45,45%
6. Amehi (Rodange) 44,44%
7. Bertino (FCD03), Habbas et Trani (Hostert) 43,75%
10. Mustafic (Fola), Soladio (Rosport) 38,8%…