BGL LIGUE Plus de 3 buts inscrits en moyenne, pratiquement jamais de 0-0, ce championnat en train de sortir de l’hiver nous régale en termes de statistiques. Le public s’en rend-il compte? En tout cas, il semble lentement revenir.
On a bien cru, ce mercredi soir, au terrain Schintgespesch, qu’on se dirigeait vers le septième 0-0 de la saison. Attention, un beau 0-0. Avec de l’intensité entre Mersch et le Fola à défaut d’avoir une qualité folle, dans ce match en retard et joué sur un terrain compliqué. Et puis Tim Flick a jailli au bout d’un contre et d’une parade de Moussima, le club doyen l’a emporté et a pointé du doigt cette statistique intéressante : 72 heures après le formidable 4-5 qui a conclu la rencontre Wiltz – Swift, c’est une évidence que la BGL Ligue sait être spectaculaire. Bien plus en tout cas que le «Luxembourg-bashing» qui est devenu la norme dès que l’on parle des clubs du pays et de ce qu’ils nous proposent chaque week-end.
Oh, on ne parle pas là du niveau, dont on pourrait débattre des heures attablés autour d’une bière au café, mais des faits bruts. On peut se sentir parfois désemparé devant le spectacle proposé, mais il y a un domaine sur lequel la Division nationale ne triche pas, jamais même, c’est son rendement statistique. On continue d’y marquer plus de trois buts par match. 3,1 exactement. C’est une constante depuis 2019, la pandémie, le passage à seize clubs. On score toujours autant. 3,08 buts en moyenne en 2020-2021 ; 3,2 en 2021-2022 ; 3,34 en 2022-2023 sous l’influence d’un Swift record qui avait atteint les 100 buts dans la saison.
-0,34 but juste à cause de l’hiver ?
Et il y a fort à parier que le retour des beaux jours va faire encore (ré)augmenter les chiffres. Puisqu’avant le début de l’automne, on tournait à 3,26 buts en moyenne et qu’après, sous ciel gris et sur terrains lourds, on est tombés à 2,92. D’ailleurs, il n’y a pas eu un seul 0-0 enregistré lors des huit premières journées. Bref, la morosité, c’est saisonnier et le festival devrait reprendre incessamment. On pensait que la perte, lors du marché estival, de garçons comme Rayan Philippe (Swift, 32 buts), Elias Filet (Progrès, 20 buts), El Hassane M’Barki (Mondercange, 17 buts), Joao Magno (F91, 17 buts), Erico Castro (Differdange, 12 buts), Mayron De Almeida (Progrès, 11 buts)… ferait du mal au spectacle. Les chiffres prouvent que non.
Et visiblement, la lecture d’une autre colonne du bilan comptable (bien plus importante pour la santé financière des clubs, même si ce n’est pas elle qui pourra les sauver) semble dire que les spectateurs s’en sont rendu compte. C’est celle de la fréquentation. Rien de fou, puisque l’on n’est passé que cinq fois au-dessus du millier de spectateurs, cette saison, en DN. Mais le soubresaut est sensible.
+15 000 spectateurs sur un an ?
Immédiatement après l’épidémie de covid, les différents acteurs de la BGL Ligue avaient unanimement reconnu que l’affaire ferait énormément de mal aux chiffres des entrées dans les stades en DN et un peu plus de quatre ans après la déclaration du virus, c’est un fait : on est encore loin des chiffres d’alors, mais moins. À l’heure actuelle, une rencontre de BGL Ligue accueille en moyenne 439 personnes. C’était 366 en mai 2022 et 379,5 en 2023. Vous la voyez, la lente reconquête? En conservant ce rythme, le foot luxembourgeois ferait plus de 15 000 visiteurs supplémentaires sur dix mois par rapport à ses affluences d’il y a deux ans.
Il a encore de la marge cela-dit : il y a une grosse décennie, avec moins de clubs dans l’élite, on tournait aux alentours de 600 personnes par match. Pour les faire revenir, garder ce niveau de spectacle n’est pas une mauvaise idée.