Pour sa première face à la presse depuis son accession à la présidence de Lille (L1) vendredi, Olivier Létang a esquissé les contours du projet du nouvel actionnaire du club, le fonds d’investissement Merlyn Partners, sans révéler toutefois les détails économiques de l’opération.
« J’ai beaucoup de respect pour tout ce qui s’est passé auparavant, les dirigeants qu’il y a eu, donc je ne parlerai pas du passé. Ce qui nous intéresse, c’est l’avenir du Losc », a indiqué d’entrée le nouveau dirigeant.
Vêtu d’un costume bleu marine et d’une chemise blanche, Olivier Létang, 48 ans, est apparu souriant lundi midi à son entrée dans l’amphithéâtre du Domaine de Luchin, le centre d’entraînement du Losc.
Seul au pupitre, l’ancien directeur général Marc Ingla étant relégué au premier rang de l’assistance, il a déplié devant lui une feuille qui devait regrouper les grandes lignes de son intervention. Après un discours de quelques minutes, il a répondu aux questions des journalistes, sans toutefois divulguer de chiffres tant attendus par les observateurs et les supporters du club.
Olivier Létang a toutefois consenti à évoquer un « apport en liquidités à hauteur de 50 millions d’euros », confirmant un montant évoqué dans la presse.
« Cessation de paiement »
La principale information à retenir de sa conférence de presse concerne la situation économique très inquiétante dans laquelle se trouvait le Losc avant la vente, officialisée vendredi soir.
« Sans faire de secret, le club aurait probablement été en cessation de paiement début janvier, ce qui veut dire qu’il y avait un problème quant à la continuité de l’activité et pour les équipes du club », a affirmé Olivier Létang.
Il a ensuite détaillé ses priorités: « Un, réduction de la dette; deux, apport de liquidités dès début janvier qui va nous permettre, comme on l’a dit à la DNCG (le gendarme financier du football français, NDLR), d’avoir une stabilité économique et financière sur cette deuxième partie de saison. »
L’ancien directeur sportif du Paris SG a tenu à rassurer en insistant sur l’importance de l’aspect sportif du projet alors que Lille, leader de Ligue 1, rayonne cette saison sur les terrains.
« Le challenge est sportif avant tout. On n’est pas dans une situation où il y a le besoin ou la volonté de vendre un joueur (…) Le pilier principal, c’est d’avoir un club qui performe au niveau sportif. Le deuxième pilier, c’est avoir également un équilibre économique (…), développer les revenus et maîtriser les coûts », a-t-il exposé.
A cet égard, il a déclaré vouloir conserver Christophe Galtier, qui est selon lui « l’un des meilleurs entraîneurs français »: « Je suis très, très, très heureux de l’avoir au Losc. Il a un contrat jusqu’en 2022, mais on va en discuter dans les semaines à venir. La volonté, c’est bien évidemment que Christophe continue. »
« Un modèle plus mesuré »
Olivier Létang a par ailleurs annoncé un changement de cap puisque le Losc reposera moins sur le trading, modèle qui consiste à acheter des jeunes joueurs à fort potentiel afin de réaliser d’importantes plus-values à la revente et qui était la marque de fabrique de l’ère Gérard Lopez.
« On veut passer d’un modèle de trading très fort à un modèle plus mesuré de club de football plus classique, avec l’objectif d’être très fort sportivement. On veut avoir moins de pression (économique) », a-t-il fait valoir.
Interrogé sur le nouveau propriétaire du Losc, Olivier Létang n’a pas souhaité s’étendre sur le sujet: « Merlyn est un fonds qui veut garder une grande confidentialité, donc je n’ai pas grand-chose à ajouter. Lors de notre rencontre, quand j’ai indiqué ma vision d’un club de foot, on a partagé la même façon de voir les choses. Je ne dirai rien de plus sur Merlyn. »
Quand un journaliste lui a fait remarquer qu’il donnait peu de détails, il s’est défendu en indiquant ne pas avoir encore toutes les cartes en main. « Je viens d’arriver, je prends un maximum d’infos et je serai en capacité d’être plus loquace dans trois semaines », a-t-il promis.
D’ici là, le Losc aura été reçu par la DNCG et le mercato d’hiver aura débuté, deux écueils que les nouveaux dirigeants devront éviter.
AFP