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Kristoff, l’éloge de la patience


Le Norvégien Alexander Kristoff, encore dans l’ombre des sprinteurs les plus renommés du peloton malgré son explosion en 2014, pourrait définitivement se faire un nom cette saison, entamée de manière étincelante.

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Alexander Kristoff a toutes les cartes pour réaliser une grande saison. (Photo : AFP)

C’est un de ceux qui ont remporté le plus de victoires en 2014, quatorze au total, dont plusieurs de prestige : Milan-San Remo en ouverture de la saison des classiques et deux étapes du Tour du France. Ce qui le place au troisième rang derrière l’Allemand André Greipel (16 succès) et le Français Arnaud Démare (15). En dépit de ces résultats, sa réputation est, du moins en dehors du peloton, un cran en dessous de celle des cracks du sprint mondial. « L’an dernier, c’est la première année où j’ai gagné de grandes courses. J’avais gagné des courses avant, mais pas des grandes », avance-t-il comme explication, en comptant bien entériner sa place parmi les ténors du sprint.

« Si cette année et l’année prochaine, je continue sur le même rythme, tout le monde me connaîtra sûrement aussi, comme Kittel, Cavendish et les autres coureurs qui gagnent de grandes courses depuis quelques années », prédit-il.

> Façonné par son beau-père

Car avant de s’illustrer au premier plan la saison passée, le Norvégien de 27 ans a connu une maturation plus lente que son compatriote Edvald Boasson Hagen, son aîné d’à peine deux mois, qui a percé beaucoup plus vite (une étape du Giro dès 2009, deux du Tour de France en 2011). Passé professionnel en 2006, Kristoff s’est patiemment façonné en Norvège, a gagné en puissance, sous la houlette de son beau-père, Stein Orn, cardiologue réputé, qui l’entraîne depuis ses neuf ans.

« On a une belle relation, je lui fais confiance. C’est un très bon entraîneur, il connaît bien le corps humain. Il construit étape par étape, et cela a l’air de fonctionner », raconte-t-il. Médaillé de bronze olympique de la course en ligne en 2012, il a poursuivi sa progression, se distinguant sur ses terres (Tour de Norvège, Tour des fjords) et accumulant les places d’honneur dans les classiques (4e du Tour des Flandres, 8e de Milan-San Remo et 9e de Paris-Roubaix en 2013). Jusqu’à devenir le premier Norvégien à remporter un monument, une des cinq classiques les plus prestigieuses, avec Milan – San Remo.

> Il rêve du « Ronde »

En 2015, c’est le Tour des Flandres qui le fait saliver. « J’ai toujours beaucoup aimé le Tour des Flandres. Je me suis beaucoup entraîné en Belgique petit. J’y étais à cette période de l’année et on regardait la course, en juniors et avant. Je rêvais d’y être », se souvient-il. Il promet de faire partie des plus sérieux prétendants s’il conserve son état de forme actuel. Pour sa rentrée, il s’est montré quasiment irrésistible au Tour du Qatar, où il a enchaîné trois victoires en quatre jours, et a enfin dompté le vent. De quoi impressionner ses adversaires, avant, peut-être, d’enfoncer le clou cette semaine à Oman, où il avait obtenu le premier succès de sa saison 2014.

« Il repart sur les mêmes bases que l’année dernière. Il est en pleine force de l’âge. Et il a du beau monde avec lui » chez Katusha, résume Démare. «Les classiques, c’est une autre histoire. Mais je suis meilleur que l’an dernier. Si je suis meilleur aussi aux classiques, ils [ses adversaires] peuvent s’inquiéter ! », avait lancé Kristoff depuis le Qatar. Le meilleur reste peut-être à venir. Son entraîneur de toujours estime qu’il peut « progresser encore pendant un ou deux ans » avant d' »atteindre (son) maximum », prévient-il : « J’espère qu’il a raison ! »

AFP


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