Accueil | Sport national | Kobe Bryant : au Luxembourg, c’est aussi le choc

Kobe Bryant : au Luxembourg, c’est aussi le choc


«C'est toujours choquant de voir que des légendes, qui ont été au sommet du monde dans leur sport, terminent comme cela.» (illustration AFP)

Kobe Bryant dépassait allègrement le cadre du basket. Les sportifs de tous bords du Grand-Duché ont réagi au drame qui a ébranlé le monde sportif. Et le monde en général.

Dès dimanche soir, Raphaël Stacchiotti s’était fendu d’un post émouvant sur sa page Facebook. Quelques lignes au-dessus d’une photo prise par le nageur luxembourgeois, en 2008 : «J’avais 16 ans quand j’ai pris une photo de toi. On s’est rencontrés une fois et, pour tout dire, pouvoir te voir et même te serrer la main reste un des moments dont je suis le plus fier. Tu as été une véritable inspiration, pas seulement pour les basketteurs mais pour tous les sportifs», écrit-il notamment.

Cette émotion palpable était bien sûr présente dans les rangs des basketteurs. L’un des plus bouleversés est certainement Nelly Stephens. L’Américain, installé depuis une dizaine d’années au pays, était en train de fêter la fin de la saison régulière et la qualification de Heffingen quand Max Schmit a glacé l’assistance : «Il nous a dit que Kobe était mort. Évidemment, tout le monde a cru à une mauvaise blague. À une fake news. Malheureusement, on a vite réalisé que c’était vrai.»

Nelly Stephens, grand fan des Lakers, explique que s’il est devenu supporter de l’équipe de L.A., c’est à cause de Kobe : «Il était mon idole. Mon inspiration pour jouer au basket. Je n’aurais jamais attrapé un ballon sans lui. Je suis sans voix», confie-t-il, visiblement très ému.

Il représentait l’importance du travail quotidien, de la discipline et du sacrifice

Chez les basketteurs, la jeune garde était également affectée. Comme Mihailo Andjelkovic, le jeune arrière de Contern : «Aujourd’hui (NDLR : lundi), je suis encore sous le choc de sa disparition. Kobe, c’est une légende du basket. Une personne qu’on admire pour ce qu’il a fait pour le basket. Sa passion, son talent, sa volonté de toujours donner son maximum… Il était non seulement un basketteur extraordinaire mais également un athlète inspirant. Avec une mentalité incroyable.»

Gaëtan Bernimont, du Racing, ne veut pas non plus oublier les autres victimes : «Je pense que tout jeune de ma génération qui a joué au basket a déjà crié « Kobe » en prenant un shoot ridicule. C’est juste une légende. C’est une tragédie pour le monde du basket, mais j’espère que les gens se rappellent aussi qu’il y avait d’autres personnes dans cet hélicoptère. Surtout des enfants.»

Kamil Rychlicki n’est pas un grand fan de basket, mais le meilleur volleyeur luxembourgeois avait été impressionné par le poème sur la fin de sa carrière écrit justement par Kobe Bryant.

Pour Alex Knaff, le tennisman basé aux États-Unis, la nouvelle a également fait l’effet d’une bombe. Et d’expliquer que, pour lui, l’impact de Kobe Bryant allait bien au-delà de son seul sport : «Il représentait l’importance du travail quotidien, de la discipline et du sacrifice. Un athlète qui a tout donné à son sport et qui montre que si on travaille dur chaque jour, on peut atteindre ses plus grands rêves.»

«C’est toujours choquant de voir que des légendes, qui ont été au sommet du monde dans leur sport, terminent comme cela. Malheureusement, cela reste des êtres humains qui peuvent être touchés par les accidents. C’est juste que vu leur stature, ça paraît un peu irréel», indique le pilote auto Hugo Arellano.

Ça nous rappelle à quel point la vie est vulnérable

Même son de cloche pour Monique Olivier, qui a brillé de mille feux à l’Euro Meet, le week-end dernier : «On ne s’attend pas à ce que des choses comme ça arrivent. Et le fait que sa fille soit avec lui, ça brise encore plus le cœur. Mes pensées se portent vers sa femme et sa famille. J’imagine ce qu’ils doivent traverser actuellement.»

Le triathlète Oliver Gorges était davantage fan de Dirk Nowitzki et il se souvient avoir passé des nuits blanches pour regarder leurs affrontements. Très marqué par cette disparition, le jeune sportif grand-ducal constate qu’il s’agit d’un énième accident impliquant un hélicoptère ou un avion : «Aujourd’hui encore, un avion s’est crashé en Afghanistan et un autre à Téhéran. On doit déjà en être à quatre ou cinq depuis le début de l’année 2020.»

Bob Bertemes était lui devant la TV quand il a appris la nouvelle : «Je regardais le Pro Bowl de la NFL quand ils ont fait l’annonce avant le match. C’est dur à réaliser. C’était un très grand champion et un travailleur incroyable», souligne également le lanceur de poids.

Même ceux qui ne s’intéressent pas plus que cela à l’actualité du basket sont touchés. Vincent Dias dos Santos se montre philosophe : «Tu peux être riche ou pauvre, il faut profiter de chaque moment de la vie car on ne sait jamais quand ça va s’arrêter.» Même idée pour le hockeyeur Teemu Hinkula : «Ça nous rappelle à quel point la vie est vulnérable et qu’on peut très vite passer du rêve au cauchemar.»

Romain Haas