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[Karaté] Warling réussit sa rentrée


(Photo : Luis Mangorrinha)

Pour sa rentrée internationale, Jenny Warling remporte une jolie médaille d’argent en Grèce.

Les Series A peuvent être considérés comme la deuxième division des grandes compétitions internationales, derrière les K1. Et Jenny Warling n’est pas habituée à y participer parce que, d’habitude, elle n’en a tout simplement pas le droit. En effet, ces compétitions sont réservées aux combattants classés au-delà de la 32e place mondiale. Et comme l’ancienne championne d’Europe fait régulièrement partie de l’élite planétaire, elle n’a pas souvent l’occasion de s’aligner à ce rendez-vous.

Seulement, à la suite de différents problèmes, Jenny Warling était retombée à la 35e place au ranking, si bien qu’elle pouvait s’inscrire pour le Series A d’Athènes. Sa première apparition à ce niveau depuis… 2018 alors qu’il n’y avait pas de restriction au niveau des participantes. Et en Grèce, la Walferdangeoise avait un objectif : remonter au ranking : «J’avais calculé qu’il me fallait une ou deux victoires pour être assurée de faire partie du top 32», confie-t-elle.

Mission accomplie… non sans quelques difficultés. Elle débute par un combat face à une Coréenne contre qui elle n’avait jamais combattu. Et ça démarre mal : «C’est elle qui inscrit le premier point et qui avait donc le senshu (NDLR : avantage en cas d’égalité). Le score était de 2-2 puis j’ai fait un mawashi (un coup de pied) et ensuite les points se sont enchaînés.» Elle s’impose finalement 12-2.

Le deuxième combat, face à une Azerbaïdjanaise, démarre de la même manière, en étant menée : «Elle avait même pris trois points d’avance. Au début, les arbitres ne comptaient des points que pour elle. Mais j’ai fait un ura mawashi (coup de pied retourné) pour égaliser à 4. Dans les 15 dernières secondes, je mets le 7-6. Et en toute fin de match, elle se jette, fait une faute de distance et je score 8-6 sur le « Yame«  (la fin du combat). Si elle avait marqué, c’était 7-7 et c’est elle qui l’emportait car elle avait le senshu

En finale de poule, elle se retrouvait face à son adversaire la plus dangereuse sur le papier, la Française Alessandra Hasani : «Quand j’ai vu qu’elle était dans mon tableau, je savais qu’elle était très forte. Elle aussi a été blessée, mais c’est une fille qui vaut top 20, voire 15 mondial.» Et là encore, ça démarre mal : «Je n’ai pas vu son démarrage, c’était magnifique. Je remonte à 1-1, elle me met un mawashi pour mener 1-4, j’ai répliqué. On était à égalité 5-5 à 20 secondes de la fin et comme elle avait le senshu, je devais attaquer. Il reste trois secondes. Je ne réfléchis pas, je me jette et je marque.»

Une bonne préparation pour Paris

La folle journée de Jenny Warling s’achevait donc pour une demi-finale, face à une Turque : «Je commençais à être vraiment fatiguée. Mais j’ai réussi à marquer sur une attaque. Après, elle a essayé de remonter et je l’ai contrée pour l’emporter 2-0.»

Le lendemain, soit hier, elle était déjà de retour. Face à elle, la Grecque Maria Stoli : «J’ai déjà combattu une fois contre elle et j’avais perdu. Son style ne me convient pas. En plus mes jambes manquaient d’énergie. Je préfère tirer le vendredi, me reposer le samedi et recombattre le dimanche plutôt que d’enchaîner samedi et dimanche. D’autant que je ne suis plus la plus jeune», sourit la jeune femme qui fêtera ses 30 ans en mars prochain. Elle s’incline sur le score de 0-3 mais dresse un bilan plutôt positif de cette première sortie de l’année : «C’était vraiment une très bonne préparation pour Paris (NDLR : le K1 Premier League dans deux semaines). Maintenant, il faut que je retrouve mon énergie. Et surtout que j’évite les fautes bêtes de début de combat comme à Athènes.»

Même si elle est toujours gênée par ses ischio-jambiers, Jenny Warling se montre positive. Avec ce résultat, elle devrait remonter au classement, ce qui devrait lui permettre de s’inscrire pour le K1 Premier League en Turquie, dans quelques semaines. Pour elle, le compte à rebours a d’ores et déjà commencé. Pour rappel, elle a pour objectif de se qualifier pour les Mondiaux 2025, réservé aux 32 meilleures mondiales, à raison d’une combattante par nation. Mais a également dans le viseur les World Games, qui se tiendront en Chine à l’été 2025. Et là, elles ne seront que huit. Et comme quatre places ont déjà été prises, il n’en reste plus que quatre. En clair, Jenny Warling va devoir performer à chaque sortie pour enchaîner les bons résultats, cumuler les points pour progresser au ranking mondial. Un sacré défi. Mais le genre de challenge qui ne lui fait pas peur.