OPEN DE PARIS Jenny Warling attaque en France une saison qui pourrait éventuellement être sa dernière. La Luxembourgeoise regarde objectif après objectif.
On l’avait quittée entre colère, déception et incompréhension après avoir été privée d’une finale lors des championnats du monde à Dubai. Alors qu’elle s’était imposée dans son combat, après l’abandon sur blessure de son adversaire, cette dernière avait porté réclamation et obtenu la disqualification de la Luxembourgeoise, qui allait donc jouer pour le bronze. Une médaille qui lui échappera. Depuis ? «J’ai fait deux mois sans karaté», confie la jeune femme de 27 ans.
Du foot, des vacances au ski, de quoi bien se vider la tête après ce qui s’est passé. Même si tout reste très présent dans sa tête : «J’ai un peu digéré. Mais je trouve toujours cette décision injuste. Maintenant, je ne peux rien y faire. Je me concentre sur la suite. Sur mon prochain objectif.» Et cet objectif arrive très rapidement. En effet, dès la mi-février, elle sera engagée à Fujaïrah, aux Émirats arabes unis, sur le K1 Premier League qui attribuera les dernières places pour les World Games de Birmingham, l’été prochain : «Il y a quatre places. Les deux premières sont déjà attribuées. Nous sommes six pour les deux dernières», résume l’ancienne championne d’Europe (-55 kg).
La combattante grand-ducale n’a repris l’entraînement qu’il y a deux semaines et elle voulait effectuer une compétition de réglage avant cette énorme échéance. C’est donc logiquement qu’elle s’aligne au départ de ce qui était encore il y a peu un K1 Premier League, mais qui n’est plus «que» l’Open de Paris : «Il y a quand même du niveau, puisque Anzhelika Terliuga (Ukraine, n° 1 mondiale) et Valéria Kumizaki (Brésil, n° 2) sont présentes», avertit Jenny Warling. La cheffe de file du karaté grand-ducal sait qu’elle risque de manquer de repères, même si, sur le plan physique et notamment de son genou, tout va bien : «Physiquement, je n’ai aucun problème. En revanche, ça risque davantage de pécher au niveau de la précision, du timing et de la tactique. Ça, on le perd relativement vite», reconnaît-elle. Avant de se montrer rassurante : «Mais je pense avec une certaine expérience. J’ai fait beaucoup de combats dans ma carrière.»
Tant que le plaisir est là…
Une carrière sur laquelle elle ne veut pas se projeter à trop long terme : «J’étais contente de reprendre l’entraînement. Je suis très motivée. Mais j’avance objectif par objectif. D’abord la qualification pour les World Games, ensuite il y aura les championnats d’Europe (NDLR : en Turquie). Et après, on verra. Je déciderai après chaque objectif si je continue ou pas. Maintenant, je ne me prends pas la tête avec ça. Cela fait longtemps que je suis sur le circuit, j’ai eu beaucoup de bons résultats, beaucoup de blessures… Tant que le plaisir est présent, je continue, mais si, à un moment, je ne suis plus motivée, j’arrêterai», précise celle qui pointe désormais au 9e rang mondial.
À Paris, au-delà du résultat, qu’elle espère forcément le meilleur possible, elle vient surtout chercher des sensations. Elle ne sera pas la seule Luxembourgeoise en lice. On retrouvera en effet dans sa catégorie Laura Hoffmann, mais également Pola Giorgetti (+68 kg) et la toute jeune Anne Steinmetz (kata). Ces jeunes femmes seront accompagnées par l’entraîneur national Raphael Veras et le coach Abdennabi Khaidar.