CHAMPIONNATS DU MONDE À DUBAI La chef de file du karaté luxembourgeois entre en lice ce mercredi, aux Émirats. Où tout peut arriver.
C’est forcément un rendez-vous qu’elle attend avec impatience. C’est ce mercredi que Jenny Warling (-55 kg) sera sur le tapis émirien pour tenter d’aller le plus loin possible dans ces championnats du monde. Une compétition qu’elle aborde avec un certain statut, puisque la jeune femme de 27 ans pointe au 11e rang de la hiérarchie internationale. Pas une surprise au vu de sa superbe saison, où elle a notamment décroché le bronze au KA de Moscou et s’est imposée au GP de Pilsen ou encore au Lion Cup : «Le ranking n’est pas important. Ce qu’il faut, c’est être à son top le jour J.»
Et le jour J, c’est donc ce mercredi ! Une compétition que l’ancienne championne d’Europe des -55 kg aborde avec sérénité : «Je me sens bien mentalement et physiquement. Je ne me prends pas plus la tête que cela.» La bonne nouvelle, c’est que le genou tient. En effet, elle s’était assez sérieusement blessée cet été lors d’un stage en Belgique et avait dû faire preuve de nombreuses précautions, privilégiant notamment les poings aux jambes : «Mais là, le genou tient même si je vais devoir le « taper » pour la compétition.» En clair, elle le protégera, mais ne sera pas gênée pour utiliser ses jambes.
Des championnats du monde ne sont jamais une compétition comme une autre. Et Jenny Warling le sait mieux que personne : «Tout est possible. Je peux aussi bien aller chercher une médaille que me faire battre au premier tour», indique encore celle dont le meilleur résultat est une cinquième place en 2014 chez les seniors et une troisième en 2011 chez les juniors. Mais au-delà du résultat qui sera ce qu’il sera, elle s’intéresse davantage à la manière : «Le seul objectif que je me fixe, c’est d’être à mon niveau. De performer comme je sais le faire. Si j’y parviens, quel que soit le résultat, je serai satisfaite. En revanche, si je suis en dessous de mon niveau, je serais déçue.»
Un tableau loin d’être évident
Son parcours débutera par la jeune Danoise Caroline Alberg, qui ne fait pas partie de l’élite du karaté mondial. Si elle franchit ce premier obstacle, le suivant sera d’un tout autre calibre puisqu’elle se retrouverait face à la vainqueur du match entre la Suissesse Maya Schaerer (WR 19) et l’Azerbaïdjanaise Ilaha Gasimova (WR 27). De toute façon un très gros morceau. Et si ça se passait bien, elle serait ensuite opposée vraisemblablement soit à la Hongroise Zsofia Baranyi, n° 1 mondiale U21, soit à la Biélorusse Irina Sharykhina (WR 16) : «Mon tableau est moyen. Ça pourrait être mieux, mais aussi moins bien. Si j’avais pu choisir, j’aurais préféré être dans la quatrième partie de tableau et non la deuxième. Mais bon, il faut faire attention à tout le monde!»
On l’aura compris, la tâche qui attend Jenny Warling est énorme. Mais la combattante grand-ducale en a vu d’autres. Et elle sait quoi faire : «Lors de mes derniers Mondiaux, en 2016, j’avais perdu au deuxième tour, donc je veux faire mieux. Je veux rester concentrée et surtout éviter les fautes stupides, car cela coûte très cher ici.»
Alors, élimination au premier tour, joli parcours voire encore un peu plus ? Réponse tout à l’heure.
Romain Haas
«Pas de regrets» pour Neves
La première journée a vu passer les trois premiers Luxembourgeois en lice. Pola Giorgetti (+68 kg/WR 57) s’est bien battue, mais s’incline 3-3 face à la Néerlandaise Ingrid Cleemers (WR 35) qui avait marqué le premier point et donc, le senshu. Pour ses grands débuts, Adil Khaidar (-84 kg) a subi d’entrée la loi du Russe Aleksandr Shcherban (WR 321) sur le score de 4-0. En revanche, ça s’est mieux passé pour le dernier combattant grand-ducal, à savoir Jordan Neves (WR 144). Pour ses débuts en grand championnat dans sa nouvelle catégorie des -75 kg, il prend d’abord le meilleur sur le Chypriote Panayiotis Loizides (WR 60) sur le score de 1-0 avant de dominer l’expérimenté Hongkongais Ka Wai Lee (WR 131) 3-0. Au troisième tour, il échoue contre une pointure, le jeune Belge de 20 ans Quentin Mauhauden (WR 26), qui s’impose 2-0. Malheureusement pour Jordan Neves, ce dernier sera battu en demi-finale. Pas de repêchage pour le combattant grand-ducal. Qui tire malgré tout un bilan positif de ces championnats : «C’était bien de revenir comme cela. J’étais bien en synchronisation avec mon coach. J’ai gagné quelques matches, j’ai le sentiment d’avoir fait ce que je pouvais. Je n’ai pas de regrets. Je suis fier de ma prestation. C’est dommage que le Belge ait été battu en demi-finale, sinon j’aurais pu me battre pour la troisième place… mais c’est le karaté !»