Émue, la Luxembourgeoise dédie son titre de championne d’Europe U21 à ses parents dont la maison a été touchée par les récentes inondations.
Aéroport d’Amsterdam, hier, sur le coup de 16h. Dans la cité néerlandaise, Kimberly Nelting y fait une simple escale. Fraîchement débarquée de Finlande, la Luxembourgeoise s’apprête à embraquer pour le Grand-Duché. Entre-temps, elle prend une dizaine de minutes pour revenir sur ce titre de championne d’Europe U21 décrochée la veille à Tampere.
Que représente ce titre de championne d’Europe?
Kimberly Nelting : C’est particulier. Ce titre, je le dédie à mes parents. Et notamment à mon père (NDLR : Ulrich, président de la fédération de Karaté) qui m’a toujours soutenue et après ce qu’on a traversé ces dernières semaines, il le mérite amplement.
Qu’avez-vous traversé?
On habite à Oetrange et on a été durement touché par les inondations. Pendant une semaine, c’était très difficile, on a passé notre temps à éponger, nettoyer et ranger.
Les dégâts ont-ils été importants?
Le jour où c’est arrivé, j’étais chez mon copain. En pleine nuit, maman m’appelle et me dit que de l’eau est rentrée par le bas. Dans notre maison, le sous-sol est aménagé et s’y trouvent notamment les chambres de mes parents et de ma sœur. Alors, forcément, j’ai eu peur. J’ai tout de suite pris la voiture pour m’y rendre. Bon, malheureusement, l’eau était déjà montée à 1,70 m!
J’ai besoin de récupérer
On imagine que ce coup du sort a dû perturber votre préparation…
Oui. Je n’ai pas pu m’entraîner comme prévu même si je m’entraînais, j’ai eu beaucoup de mal à trouver la motivation nécessaire. Sincèrement, je sors de cette compétition assez fatiguée. Physiquement et mentalement.
Au début de ce championnat d’Europe, vous imaginiez-vous repartir avec l’or?
Je savais que j’étais très forte. Que j’étais capable de le faire. J’avais donc confiance en mes capacités et donc, au final, ce n’est pas une si grande surprise. En revanche, j’ai eu quelques difficultés à entrer dans mon premier combat (NDLR : contre la Suissesse Valentine Picht, 2-1). Mais dès le suivant, face à la Polonaise (NDLR : Magdalena Godlewska, 3-1), j’étais persuadée d’aller au moins jusqu’en demi-finale.
Après votre succès en quart de finale contre la Macédonienne Magdalena Bozhinovska (7-4), vous vous qualifiez pour la finale aux dépens de la Belge Céline Pottiez (4-4) que vous éliminez car vous avez inscrit le premier point du combat, ce qui est déterminant en cas d’égalité…
Oui, c’était un combat très serré. Au final, je suis très contente de ce titre de championne d’Europe. C’est le premier que je gagne avec Léo Salvatore, mon entraîneur. Il me suit depuis que je suis toute petite mais lors de mon titre de championne du monde junior, en 2017, j’étais accompagnée par Michael Lecaplain qui était alors entraîneur national. Avec Léo, je m’étais hissée en finale d’une manche de Coupe du monde. C’était aussi en 2017, à Umag.
Quel est la suite de votre programme?
Ce Championnat d’Europe, c’était ma dernière compétition. Je vais faire une pause pour récupérer et, ensuite, songer à la saison prochaine. Mais, pour l’instant, j’ai besoin de récupérer car ces dernières semaines furent assez éprouvantes.
Charles Michel