L’UNK joue sa tête en DN ce soir contre un vrai spécialiste de l’exercice, Hostert. Mais la BGL Ligue regarderait sans doute ce monstre disparaître avec regret.
Même Marc Thomé, qui a entraîné l’UNK entre juillet 2022 et mars 2023, a du mal à se faire à l’idée que son ancien club puisse être rayé de la carte de la DN alors même qu’il drive désormais l’adversaire hostertois.
«Il ne faudrait pas qu’une équipe comme ça tombe, admet le technicien. C’est un club qui fait jouer huit à neuf Luxembourgeois alors qu’ailleurs, c’est deux ou trois. Et en plus eux, ce sont des juniors formés à Bascharage.»
L’argument pèse. Un club aussi attaché à des valeurs de formation et sans aucun cynisme, mériterait de s’en sortir. Mais de principe, on pensait plutôt à ce chiffre, impressionnant pour un barragiste : 617 spectateurs de moyenne (soit plus de 150 spectateurs de plus que la moyenne nationale) sur la saison de Division nationale, quatrième plus grosse affluence moyenne.
À quoi ressemblerait la BGL Ligue en perdant l’une de ses entités les plus sous-cotées ? Clairement, elle y perdrait énormément et Franck Rinaldo est d’accord : «Käerjeng, c’est presque une marque. Käerjeng a besoin de la DN, mais l’inverse est aussi vrai : la DN a besoin de Käerjeng.»
Hostert, en DN grâce à la blessure de Mfa
Cela sous-entendrait-il que la BGL Ligue a, donc, moins besoin d’Hostert ? Cette question-là n’effleure pas Marc Thomé, par contre. Et le vieux druide aborde ce match gonflé comme jamais. Déjà parce qu’il estime avoir largement redressé la barre défensivement (15 buts pris en quinze rencontres, depuis début mars) et qu’en général, c’est sur la base de cette statistique qu’on gagne des guerres, ensuite parce qu’il connaît encore assez de joueurs de l’effectif adverse pour avoir des certitudes.
Concrètement, il attend l’UNK soit bas pour contrer avec ses flèches (Corral, Barbaro, Boutrif…) ou à quatre devant, pour aller chercher très haut. D’accord. Mais quelle sera l’option ?
Rinaldo sourit de la question : «Eh bien disons que comparé à la semaine dernière, quand on devait aller absolument gagner à Mondercange, il y a une petite nuance : là, on part sur un score neutre, pas avec la même pression. On doit voir ça comme ça : on n’est plus qu’à une victoire du maintien.»
Ce soir, Käerjeng, outre ses absents longue durée (Intini, Ouedraogo…) retrouve Tom Siebenaler, de retour de suspension. Mais il perd son capitaine, Noé Ewert, touché par une déchirure qui a plombé sa dernière journée de championnat. Hostert lui, fera sans Ales Banton, suspendu. Cela, c’est pour les détails.
Les staffs, eux, en sont à inventer un récit qui colle à ce match toujours si particulier. Confronté à une série de huit matches sans succès, Franck Rinaldo y va fort : «Le propre d’une série, c’est que plus elle dure, plus elle est proche de la fin. Et la nôtre est finie depuis Mondercange la semaine passée.»
Sa légende de la saison 2023-2024, l’USH l’a(ura), elle, grandement façonnée à Rodange. Après ce qui devait être une défaite et qui s’est transformé en match à rejouer après la blessure trop longue à régler d’Anthony Mfa, et à l’issue d’un «replay» qui l’a vu résister plus de dix minutes après que Rodange est revenu de 0-2 à 2-2.
Au final, à l’issue de la saison régulière, ce nul arraché en terrain hostile a fait toute la différence et permis d’arracher cette «finale». «Et c’est là qu’on voit qu’on est prêts!» lance Thomé. On va voir, oui.