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Jungels : « Si je finis 7e du Giro, je dirai que c’est fou ! »


Bob Jungels affiche un grand sourire et une petite pointe de fierté bien légitime. (Photo AP)

Bob Jungels est revenu sur sa course mardi, au terme de laquelle il est arrivé 5e et remonte au classement général. Avec une petite pointe de fierté bien légitime.

Désormais 7e au général, le Luxembourgeois conforte sa position dans le Top 10 de ce Tour d’Italie et s’assure quasiment de garder le maillot blanc jusqu’à la fin du Giro.

On vous a vu très actif au long de cette 16e étape. On imagine votre satisfaction…

Bob Jungels : Oui, je suis très content de ma performance. L’étape était courte, mais intense avec trois ascensions dures. Dès le premier col, tout le monde a attaqué et je me suis retrouvé dans le bon coup. Tous les costauds étaient là, à part Chaves et Majka.

Vous avez été très actif tout au long de l’étape. Vous avez d’abord roulé dans l’échappée et ensuite dans le groupe avec Nibali, une fois que Valverde, Zakarin et Kruijswijk se sont détachés…

L’étape était courte, trois heures, c’est quand même rare dans un grand tour. Je me sentais et j’ai fait des efforts. On verra ce qui se passe les prochains jours.

Vous semblez avoir géré votre cadence dans les ascensions…

Je ne suis pas un grimpeur type, donc je préfère aller dans un rythme régulier et m’y tenir. Mon but était donc de faire le train. Je n’aime guère les accélérations. À la limite, je me fous même de qui est dans ma roue, je fais mon rythme, c’est mieux pour moi.

Un peu plus et vous allez de nouveau viser le podium, non ?

Non, je suis trop loin au classement et devant les coureurs qui là, sont plus forts que moi. Bon, s’il y avait encore un chrono de 50 kilomètres, j’y penserais peut-être, mais là, non…

En tous cas, vous semblez avoir bien récupéré des deux premières semaines de course…

Je m’étais rendu compte au Tour de France l’an dernier que je pouvais très bien marcher dans la troisième semaine. Hier (lundi), je me sentais très bien… sur le home-trainer. Cela m’a donné envie de faire une grosse étape. Peut-être aussi que je récupère mieux que les « vieux » coureurs au lendemain d’une journée de repos (sourire). On a roulé fort toute la journée et j’ai su garder mon rythme.

Pouvoir rouler assez longtemps à un rythme soutenu, c’est à la fois ma force et ma faiblesse, par rapport aux changements de rythme. Si je finis 7e du Giro, je dirai que c’est fou ! Mais je ne vais pas m’enflammer, il y a encore deux étapes à haute altitude.

Recueilli par Denis Bastien

Show Jungels [billet]

Une nouvelle fois, Bob Jungels a épaté la galerie sur les routes du Giro, où son sens de l’engagement a fait merveille. Les suiveurs du Tour d’Italie lui disent encore merci, car il semblait encore une fois livrer le meilleur de lui-même, sans autre calcul que celui de se livrer sans compter, sûr de sa force, un peu comme si la course devait se terminer le lendemain.

C’est lui qui força le destin de l’échappée royale qui se développa sur la première des trois difficultés du jour. C’est lui qui la mena à bien en passant des relais bien plus longs que de raison. En «roule toujours», Bob Jungels en a fait des tonnes dans cette étape de moyenne montagne qui causa, comme c’est toujours le cas dans ce Giro, d’énormes dégâts.

Du coup, son maillot blanc de meilleur jeune, à moins d’une énorme surprise et d’une défaillance conséquente dans les deux dernières grosses étapes, ce qu’on ne souhaite évidemment pas, est assuré. Et son top 10 également. Ceux qui le menaçaient directement ont pris un éclat, mardi. Pas Bob Jungels, épatant, fringant et visiblement d’une fraîcheur à toute épreuve. Comme l’an passé en fin de Tour, il semble devoir terminer en boulet de canon.

Prudence, toutefois, attention quand même à ne pas trop en faire, comme le suggère Kim Kirchen. Un conseil d’ami ou d’un admirateur avisé, c’est selon, mais qui ressemble à celui donné par son compatriote Laurent Didier. Bob Jungels a désormais deux jours pour se ménager avant le grand rush du week-end. On en salive par avance. Le show Jungels n’est peut-être pas terminé.

Denis Bastien