LABEL EXCELLENCE À NÎMES Noah Trapp a achevé sa belle saison en s’imposant sur le plus haut niveau de tournoi en France (hors Grand Chelem) en battant son frère cadet Lucas en finale.
C’est dans le sud de la France que Frédéric Georgery a décidé d’emmener les frères Trapp, pour la dernière compétition d’envergure de la saison : «On est descendus à Nîmes en avion. Avec Ryanair, c’est moins cher que d’y aller en voiture. On a choisi cette destination volontairement pour affronter des adversaires qu’on ne connaît pas», explique l’ancien entraîneur national, qui évolue depuis des années à Esch.
Et même si le niveau était un tout petit peu moins relevé qu’à Noisy-le-Grand, en octobre, où Noah Trapp avait déjà décroché une superbe médaille d’argent, le plateau de Nîmes était également très costaud : «À Noisy-le-Grand, il n’y avait pas de partie de tableau faible. À Nîmes, c’était un tout petit peu en dessous de Noisy.»
Il faut dire qu’il s’agit d’un tournoi labellisé Excellence, le plus haut niveau hors Grand Slam : «Il n’y a pas les tout meilleurs Français qui sont sur les grands championnats. Mais ceux qui veulent être repêchés au niveau de la fédé doivent prendre des points et passer par ces labels Excellence.»
«Il a verrouillé son adversaire et l’a envoyé au plafond»
Frédéric Georgery avait décidé d’emmener les deux frères Trapp qui, il faut le rappeler, sont encore très jeunes, puisque Noah, 20 ans, est encore junior dernière année et ne sera senior première année qu’au mois de mars et que Lucas est, lui, junior première. Ce qui n’a pas empêché les deux Eschois, engagés dans la même catégorie (-60 kg), d’aller au bout du tournoi. En effet, ils se sont retrouvés en finale pour une explication fratricide où la logique de l’âge a primé, avec une victoire par étranglement de Noah sur Lucas.
Mais pour se frayer un chemin jusqu’en finale, il a fallu franchir de sacrés obstacles : «Noah confirme vraiment. Dans sa structure du kumi kata, il a été dominateur. Il a su s’en sortir même dans les matches serrés. Au troisième tour, il prend Demarinis (NDLR : ancien du PSG, champion de France 2022 et 3e en 2023), qui l’avait battu l’an passé. Il y a un an, le gars était au-dessus de Noah. Mais cette fois, il ne s’est pas énervé. L’autre menait par deux shidos à un, mais Noah ne s’est pas laissé démonter. Il a eu une opportunité d’aller au sol, il lui a attrapé la main et lui a fait une clef de bras incroyable.»
En demi-finale, il domine ensuite Rebeyrol, le médaillé de bronze aux championnats de France universitaires : «Il a verrouillé son adversaire et l’a envoyé au plafond», se réjouit son entraîneur.
Multiplier les expériences pour continuer de progresser
De son côté, même si Lucas avait un parcours plus abordable, il a fait le job, en prenant notamment le meilleur en demi-finale sur Guerrirem, 5e aux France cette année.
Au-delà du résultat final, finalement anecdotique, ce qui compte pour Fred Georgery, c’est la progression de ses protégés : «Ils ont encore une belle marge de progression. Noah confirme ce qu’il a fait à Noisy. Les frères ne se contentent pas de rester dans leur zone de confort, ils tentent aussi de nouvelles choses.»
Au moment de dresser le bilan des deux, sans surprise, le technicien se montre très positif : «L’idée était d’aller chercher des performances. De continuer à progresser. De faire des combats. De prendre des risques parfois pour voir ce qu’il y a à travailler. Le but est qu’ils deviennent de plus en plus forts. Et Noah a vraiment fait un grand pas en avant.» Si entraîner les deux est un plaisir, c’est aussi un sacré challenge : «Ils ont deux ans de différence. Et des styles de judo complètement opposés. Je dois un peu me casser la tête pour apporter à chacun ce dont il a besoin.»
Et de quoi ont besoin de jeunes combattants ? De combattre ! Pour Frédéric Georgery, il ne sert à rien de les aligner sur des épreuves trop relevées comme des Grand Chelem : «Il faut fonctionner étape par étape. Ils doivent prendre de l’expérience et du plaisir.» C’est ainsi qu’au mois de janvier, si les deux iront à une compétition internationale en Suisse, à la fin du mois, seul Noah sera à Vizay, en Belgique : «Lucas n’est que deuxième année junior. C’est bien qu’il combatte dans sa catégorie et qu’on ne brûle pas trop les étapes.»
En attendant, après une petite pause, le trio reprendra rapidement l’entraînement. Prochaine étape, un stage pendant la première semaine de janvier. Dans un lieu restant à déterminer : «On a plusieurs possibilités, mais il faut choisir les bons. Avec les bons adversaires.» Toujours avec cette idée de progresser petit à petit. Pour, pourquoi pas un jour, atteindre les sommets !