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Jonathan Joubert, 39 ans : « Pas question de parler de retraite »


"Je peux vous dire que je ne suis pas près d'arrêter !", clame le portier dudelangeois. (Photo Luis Mangorrinha)

Blessé le 23 août lors du match aller des barrages face à Cluj, Jonathan Joubert se remet plutôt bien de sa fracture au tibia, tout en gardant un œil attentif sur les prestations de son F91. Dans un mois, il espère pouvoir être de retour sur les pelouses, mais pas celles de l’Europa League…

Comment allez-vous ?

Jonathan Joubert : Je suis allé passer une radio de contrôle vendredi dernier et la calcification est formée aux trois quarts. Il reste donc un petit quart. Je me rends chez mon kiné, Ben Moes qui s’est aussi occupé, entre autres, de Stefano Bensi, du lundi au vendredi et tout a l’air de bien se présenter. Je remarche quasi normalement et je commence à effectuer des appuis et des petits sauts. Bref, j’ai retrouvé une vie de tous les jours normale.

Vous avez déjà jeté un œil au calendrier pour voir quand il serait possible de vous revoir sur une pelouse de BGL Ligue ?

Oui. Je me suis fixé le match du 25 novembre sur la pelouse de Rosport. Soit à quatre jours de la rencontre retour d’Europa League face à l’AC Milan. Et trois mois après cette fracture du tibia. Ce qui était le temps préconisé lors de ma blessure en août. C’est, en tout cas, mon objectif personnel. Il faudra voir ce qu’en pensent le chirurgien et… notre entraîneur. C’est lui qui décide des joueurs qui montent sur la pelouse.

Quatre jours avant Milan donc. Au moment de votre blessure, vous aviez dit que vous aimeriez essayer de jouer l’un des derniers matches de poules…

Oui, mais je ne suis pas inscrit sur la liste donnée à l’UEFA pour cette phase de groupe de l’Europa League. Donc, c’est mort. Après, ce n’est pas vraiment ça qui me motive. Ce que je veux surtout, c’est rejouer. Et si possible avant la fin de cette année 2018.

Voir vos équipiers recevoir le Milan puis se rendre à Séville, cela a quand même dû faire mal…

Oui, surtout la réception des Milanais au premier match. Tu ne peux pas t’empêcher de te dire que tu aurais pu, dû, être sur le terrain. C’est malheureux mais cela fait partie du foot comme on dit. C’est comme ça… Mais ce n’est pas parce qu’il y a un match de Coupe d’Europe cette semaine que je vais baisser les bras.

Mine de rien, vous êtes quand même âgé de 39 ans. Vous ne vous êtes pas dit à un moment que cette blessure pouvait signifier la fin de votre carrière ?

Non. Ce n’est « qu’une fracture ». Je préfère ça à un souci au niveau des ligaments croisés, par exemple. Ici, une fois que la calcification s’est opérée, tout refonctionne. Il faut seulement être un peu patient. Je suis quelqu’un de motivé. Et ça m’a surtout permis de me rendre compte à quel point ce sport pouvait me manquer. Je peux vous dire que je ne suis pas près d’arrêter ! Je me sens encore jeune et, sans passer pour un prétentieux, il me semble qu’on peut dire que je me situe parmi les meilleurs gardiens de notre compétition. Donc, à moins qu’on me mette dehors, pas question de parler de faire un pas de côté ou de retraite.

Qu’avez-vous pensé des prestations de celui qui a pris votre relais dans les cages du F91, Joé Frising ?

Dans l’euphorie, il a joué de très belles rencontres face à Cluj et l’AC Milan. Avant de peut-être légèrement baisser, tout en restant à un bon niveau luxembourgeois. Quand on voit ses matches face aux Roumains et aux Italiens, on se dit pourquoi faudrait-il changer de portier ? Il a prouvé qu’il méritait de jouer ces confrontations.

Olympiakos est une équipe qu’on a l’habitude de voir dans les poules de la Ligue des champions. Néanmoins, quand on regarde votre groupe d’Europa League, on se dit que sa réception ce jeudi est peut-être bien le rendez-vous le plus « abordable » pour Dudelange, non ?

Oui. Le club grec reste une grosse cylindrée. Mais c’est le genre d’équipe qui me semble surtout forte à domicile, devant ses bouillants supporters. Si on veut signer un beau résultat, c’est peut-être ce jeudi qu’il faut le forger. Ou bien lors du dernier match, avec la réception du Betis. Si cette équipe est qualifiée à ce moment-là et fait tourner… Parce qu’on a vu que le F91 était capable de produire du jeu. Même à ce niveau-là. Ce serait en tout cas bien de ne pas finir bredouilles et de glaner un point ou deux. Si on n’y arrive pas, cela sera quand même une déception. Car, même si c’est déjà magnifique d’être là, on est des compétiteurs.

Vous avez forcément été un observateur attentif de ce qu’a proposé votre F91 ces dernières semaines. On peut vous demander ce que vous en avez pensé ?

Vu qu’on jouait de concert l’Europe et le championnat, on savait qu’il y allait y avoir une certaine rotation. Mais les deux défaites face à Differdange et Mondorf ont fait mal et surtout tache. Il fallait revenir avec les titulaires dans un championnat qui reste notre priorité.

Entretien avec Julien Carette