Los Angeles a fait un nouveau pas vers une organisation des jeux Olympiques en 2028, son maire Eric Garcetti estimant «stupide» de ne pas les accepter au vu des conditions financières offertes par le Comité international olympique (CIO), ce qui garantirait à Paris les JO-2024.
«Ce que (les instances olympiques) proposent d’un point de vue financier est tellement intéressant que nous serions stupides de ne pas choisir 2028», a ainsi déclaré Eric Garcetti mercredi dans un entretien au site internet américain BuzzFeed.
Le maire démocrate de la métropole californienne a précisé que le comité de candidature LA-2024 allait annoncer «la semaine prochaine (ses) intentions, à savoir si nous optons pour 2024 ou pour 2028». La première position impliquerait la poursuite du duel avec Paris, qui a toujours refusé la possibilité d’organiser les JO-2028. «Il est très probable que 2024 ne se produise pas pour nous, même si le mouvement olympique serait bien inspiré de nous choisir pour 2024, car Los Angeles a toujours réussi à relancer la marque JO (en 1932 et 1984, ndlr)», a ajouté Eric Garcetti.
C’est la première fois qu’un responsable de la candidature de Los Angeles reconnaît aussi clairement être prêt à concéder les JO-2024 à Paris et recevoir en échange les JO-2028 avec une contribution financière accrue du CIO. «Nous ne commentons pas le processus en cours piloté par le CIO», a réagi jeudi Tony Estanguet, co-président du comité de candidature de Paris-2024. Les déclarations de Eric Garcetti interviennent deux semaines après un vote du CIO en faveur d’une attribution simultanée des JO-2024 et 2028 lors de sa prochaine session en septembre à Lima.
Cette décision du CIO, prise le 11 juillet lors d’une session extraordinaire et qualifiée «d’historique» par son président Thomas Bach, garantit à Paris et Los Angeles d’obtenir l’une ou l’autre édition des Jeux, à la condition que les deux villes se mettent d’accord sur l’ordre d’attribution. Des négociations ont lieu en ce sens entre les deux villes et le CIO, Thomas Bach espérant qu’un accord soit conclu avant même la session de septembre.
Paris concentré sur 2024
Alors que Paris a toujours fait de 2024 son objectif unique, Los Angeles avait commencé à envisager de s’ouvrir à 2028 lors de la visite du comité d’évaluation du CIO en mai. Puis, à l’issue de la présentation du projet californien devant les membres du CIO le 11 juillet, le président du comité d’organisation américain, Casey Wasserman, avait de nouveau semblé ouvrir la porte à des JO-2028 en Californie.
«Il s’agit de servir le mouvement olympique bien au-delà de 2024 (…) pour créer de nouveaux Jeux pour une nouvelle ère», avait-il déclaré devant la presse. Un mois plus tôt, M. Wasserman avait déjà expliqué que «pour parler clairement, la candidature de LA-2024 n’a jamais été uniquement à propos de Los Angeles et uniquement à propos de 2024». Paris, de son côté, n’a jamais varié d’un iota dans son discours, assurant que son projet n’était conçu que pour 2024, notamment en raison de l’impossibilité de sécuriser les terrains nécessaires aux constructions olympiques quatre années supplémentaires.
«Nous sommes prêts pour 2024, le moment est le bon pour le pays», avait ainsi déclaré le président Emmanuel Macron, qui avait pris part le même jour à la présentation du projet parisien devant le CIO. Afin de trouver un accord sur l’attribution des deux éditions des Jeux, reste désormais à régler des questions financières et de marketing. Si la contribution du CIO au comité d’organisation des JO-2016 à Rio a atteint 1,5 md USD, cette aide garantie devrait atteindre 1,7 md USD pour 2024 et croître mécaniquement pour 2028.
Autre point de négociation entre les deux villes et le CIO, sous la direction de son directeur général Christophe de Kepper et de son directeur des Jeux, Christophe Dubi, les règles en termes de marketing. Los Angeles souhaiterait pouvoir lancer sa campagne très tôt, avant même la fin de l’édition 2024, afin d’assurer des revenus supplémentaires sur une plus longue durée.
Le Quotidien/AFP