Ils sont pas moins de 12 à avoir réussi à décrocher leur ticket pour ces Jeux si particuliers. Revue de détail des forces en présence à Tokyo.
On n’avait plus vu autant d’athlètes luxembourgeois qualifiés pour les JO depuis Pékin 2008. Avec pas moins de 12 représentants, le cru 2020 du Grand-Duché est plutôt conséquent. Douze sportifs aux parcours très différents. Si Bob Bertemes était qualifié dès le mois de juin 2019, quelques semaines avant Ni Xia Lian, Charel Grethen a lui dû attendre le 5 juillet, il y a à peine trois semaines, pour être assuré d’avoir le droit de faire le voyage.
Dans cette délégation Tokyo-2020, on retrouve pas mal de petits nouveaux (Nicolas Wagner, Michel Ries, Kevin Geniets, Sarah De Nutte, Stefan Zachäus, Bob Bertemes), deux plus expérimentés (Charel Grethen et Julie Meynen, présents à Rio), une habituée (Christine Majerus, présente à Londres et Rio), un intermittent des JO (Jeff Henckels, qui a connu Athènes-2004 et Londres-2012), un vieux grognard (Raphaël Stacchiotti, là depuis Pékin-2008) et une extraterrestre, Ni Xia Lian, bien sûr, qui va devenir à 58 ans, la pongiste olympique la plus âgée de l’histoire.
Des premiers jours chargés
C’est Jeff Henckels qui aura l’honneur d’être le premier en lice, dès aujourd’hui, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture. L’archer, revenu à son meilleur niveau après une terrible chute, a réalisé une saison exceptionnelle et signé un nouveau record national (682). Comme c’est souvent le cas avec les athlètes luxembourgeois aux JO, l’essentiel du contingent sera en action au tout début de la compétition. C’est vrai pour Jeff Henckels donc mais également pour les cyclistes, avec la course messieurs demain et les dames dimanche. Christine Majerus, Kevin Geniets et Michel Ries savent qu’ils vont souffrir sur un parcours très dur et par des conditions météo éprouvantes (grosse chaleur et très forte humidité).
Les pongistes seront également en action respectivement demain et dimanche pour Sarah De Nutte, qui a un premier tour jouable sur le papier avant d’éventuelles retrouvailles avec la Monégasque Xiaoxin Yang, bête noire des Luxembourgeoises aux JPEE notamment, puis Ni Xia Lian, laquelle pourrait bien retrouver face à elle le prodige coréen Shin Yubin, plus jeune pongiste de l’histoire olympique de son pays (17 ans) pour un choc de générations.
Pour Nicolas Wagner, en selle sur son fidèle Quater Back Junior Frh, ses premiers pas olympiques devraient s’effectuer demain pour le Grand Prix, où il visera un top 30, alors qu’il devrait terminer dans les 18 premiers pour avoir l’occasion de se qualifier pour le Kür, la reprise libre en musique, quelques jours plus tard.
Lundi, place à Stefan Zachäus, qui est allé chercher un spot olympique au bout du suspense, grâce à un ultime effort et une belle 19e place décrochée sous le soleil mexicain de Huatulco.
Il faudra ensuite patienter un peu et attendre mercredi pour voir les nageurs en action. Raphaël Stacchiotti va se mettre une ultime fois à l’eau dans un bassin olympique à l’occasion des séries du 200 m 4 nages, épreuve pour laquelle il s’est qualifié directement en explosant son record national lors des championnats du monde de Gwanjiu, à l’été 2019. Le même jour, on retrouvera Julie Meynen sur le 100 m nage libre. Elle sera également engagée vendredi prochain sur le 50 m nage libre, deux distances pour lesquelles elle a échoué d’un rien à se qualifier directement puisqu’il lui manquait respectivement 6 et 1 centièmes pour décrocher une place directe. Elle a donc dû patienter jusqu’au début du mois pour être assurée de vivre ses deuxièmes Jeux, après ceux de Rio.
Un contexte particulier
S’en suivront plusieurs jours où les sportifs luxembourgeois ne seront pas concernés. Mais mercredi 3 août, les deux derniers athlètes seront sur le tartan. On retrouvera ainsi Bob Bertemes, qui tentera de se qualifier pour la finale du poids, alors que Charel Grethen essaiera de franchir lui aussi un tour et d’atteindre les demi-finales, deux jours plus tard. L’un comme l’autre risquent de se sentir un peu seul. En effet, comme le stipule le règlement de ces Jeux de l’ère Covid, les sportifs doivent absolument quitter le village olympique dans les 48 heures qui suivent la fin de leur compétition. Et de toute façon, même s’il y avait encore eu des Luxembourgeois présents, ils n’auraient pas eu le droit d’aller les encourager puisque les seuls déplacements autorisés sont entre le village olympique et l’aire d’entraînement et de compétition de sa propre discipline.
C’est dans ce contexte très particulier que Christine Majerus et Raphaël Stacchiotti, désignés porte-drapeau, entreront dans un stade olympique qui sonnera très creux. En effet, contrairement aux cérémonies habituelles qui se déroulent dans un stade plein à craquer et où les tableaux s’enchaînent à grand renfort de pyrotechnie, de musique et d’effets spéciaux, il n’y aura même pas 1 000 spectateurs autorisés dans le stade.
Des Jeux pas comme les autres. Mais une fois que la compétition aura démarré, nul doute que chaque Luxembourgeois présent va oublier le contexte. Pour aller décrocher le meilleur résultat possible. Mesdames, messieurs, les Jeux sont ouverts !
Romain Haas