Paris fait un pas de plus vers une candidature pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024 : le Conseil de Paris a approuvé lundi 13 avril à une très grande majorité l’engagement de la capitale française.
« Derrière les Jeux olympiques, il faut voir des milliers de logements construits, l’amélioration du réseau de transport en commun, l’accélération de la transition écologique », a lancé la maire de Paris, Anne Hidalgo. (photo AFP)
« Nous voilà engagés dans l’aventure olympique! », a salué la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), fraîchement convertie à cette candidature après avoir exprimé initialement de fortes réserves. Elle devra encore cosigner avant le 15 septembre l’acte officiel de candidature avec le Comité national olympique (CNOSF). La capitale a déjà trois rivales déclarées: Boston, Hambourg et Rome. La décision du CIO est attendue à l’été 2017.
« Je suis enthousiaste (…) C’est une étape décisive pour partir sur des bases solides (…) Il y a encore beaucoup de travail », a réagi, après avoir assisté aux débats, le membre du Comité international olympique et triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, pressenti pour conduire la candidature avec Bernard Lapasset au nom du mouvement sportif.
Les élus PS, PCF, PRG, UMP, UDI-MoDem, soit l’écrasante majorité des 163 conseillers, ont approuvé à main levée le vœu de la maire de Paris proposant que la Ville s’engage « pleinement » en faveur d’une candidature. Dans une atmosphère de « trêve politique », selon le président du groupe centriste Eric Azière, les conseillers de Paris ont dit leur souhait que ces JO soient un « projet fédérateur pour le Grand Paris », qu’ils permettent de répondre « aux fractures territoriales » de la métropole.
« Pourquoi une candidature de Paris fait-elle sens aujourd’hui ? D’abord parce qu’elle constituerait un puissant levier au service des progrès auxquels les Parisiens aspirent. Derrière les jeux Olympiques, il faut voir des milliers de logements construits, l’amélioration du réseau de transport en commun, l’accélération de la transition écologique », a lancé Anne Hidalgo.
L’UMP Jean-François Lamour, double champion olympique et ministre des Sports lors de l’échec de la candidature parisienne en 2005, a dramatisé l’enjeu de cette « quatrième tentative » après les revers subis pour les jeux de 1992 (contre Barcelone), 2008 (Pékin) et 2012 (Londres). « Une nouvelle défaite signerait rien de moins que la fin des ambitions françaises pour accueillir enfin cette compétition magique », a-t-il estimé. Pour l’emporter, les collectivités doivent, selon lui, se ranger clairement derrière le mouvement sportif.
> Un référendum ?
A contre-courant, les Verts ont une nouvelle fois exprimé leurs « doutes ». « La logique même des Jeux olympiques contemporains et du CIO, c’est l’inflation des dépenses et le toujours plus », a estimé le coprésident du groupe David Belliard, rappelant que le coût des JO de Londres avait plus que doublé entre l’estimation initiale et la facture finale (plus de 11 milliards d’euros). La coprésidente verte Anne Souyris a regretté une décision « précipitée ». « Vous avez annoncé une concertation citoyenne en 2016. Nous nous en félicitons. Mais pourquoi ne pas l’organiser avant d’engager notre Ville dans la course à la candidature ? », a-t-elle déclaré.
La maire de Paris avait confirmé un peu plus tôt l’organisation de cette concertation. « 2016 c’est le bon moment (…) un an avant le choix du CIO (…). On en verra les modalités, je n’ai rien de défini aujourd’hui », a-t-elle précisé, sans écarter la possibilité d’un référendum. Selon un sondage publié par le JDD il y a huit jours, 72% des Parisiens souhaiteraient un tel référendum.
Le vote du Conseil de Paris permet à la ville de faire son entrée dans l’Association d’étude Ambition olympique et paralympique, au côté de l’État et de la Région, et sous la présidence de Bernard Lapasset. La première réunion de cette association, dotée d’un budget de deux millions d’euros pris en charge à parts égales par les quatre parties, est prévue mercredi 15 avril. Au menu de ses travaux : la définition du plan de financement de la candidature (d’un coût de 60 millions d’euros environ), de la nature de la concertation et l’élaboration du schéma des futurs sites.
AFP