JO 2016 – Le ministre brésilien des Sports, Aldo Rebelo, assure que les délais sont pour le moment respectés.
Le ministre brésilien des sports Aldo Rebelo, en place jusqu’au 1er janvier, encourage son successeur à « poursuivre la création du réseau d’infrastructures, primordial pour démocratiser le sport ». (Photos : AFP)
> Le Brésil organise les premiers JO d’Amérique du sud. Quel est l’aspect qui vous inquiète le plus à un an et demi de la cérémonie d’ouverture ?
Aldo Rebelo : Les délais, le calendrier et l’organigramme sont des éléments très importants dans les JO. Si d’un côté il sont plus simples à organiser que le Mondial (NDLR : de football), parce qu’il ne faudra pas parcourir un million et demi de kilomètres, de l’autre, comme le Mondial se passait dans douze villes, s’il y avait eu un problème dans l’une, il restait les onze autres…
> Et où en êtes-vous avec les délais ?
Maintenant on est à jour, il y a seulement des problèmes comme le parcours de golf, parce que le Parquet de Rio a demandé des changements pour la construction. Le reste, ça va.
> Le Brésil a une politique sportive solide pour ses athlètes qui vont disputer les JO chez eux ?
Jusqu’à récemment, les deux tiers de nos 27 Etats (fédérés) n’avaient ni piscine olympique ni piste d’athlétisme. Nous sommes en train de les doter de ces installations. Les résultats que nous avons obtenus dans le Mondial de piscine courte de Doha (NDLR : record de médailles avec sept en or, une d’argent et une de bronze) ne sont pas arrivés par hasard…
> Quels sont les principaux défis du prochain ministre (Aldo Rebelo quittera ses fonctions le 1er janvier) ?
Ma plus grande préoccupation concerne les délais. Il faudra travailler beaucoup pour ça. Le principal défi est de poursuivre la création du réseau d’infrastructures, primordial pour démocratiser le sport. Le sport n’est pas seulement une source de revenus.
> La FIFA a dit que le Mondial avait été un succès mais son organisation un cauchemar. Comment avez-vous pris ces critiques à la préparation ?
Une Coupe du monde dans un pays comme le Brésil est différente d’un Mondial en Allemagne ou au Japon. Ce sont des pays prêts. Le Brésil, lui, est encore en construction. Tout pour nous est une épreuve, une quête de dépassement de soi et d’affirmation de notre propre identité.
> Le 8 juillet, le Brésil a été humilié par l’Allemagne (avec 7 buts contre 1) ce qui l’a sorti de la finale de son Mondial à domicile. Que vous rappelez-vous de ce soir-là ?
J’étais au stade Mineirao et je l’ai vécu comme un moment du match. L’Allemagne n’avait pas la qualité pour marquer sept buts contre le Brésil, ç’a été un accident même s’il y a eu une série d’erreurs depuis la composition de l’équipe jusqu’à la façon dont elle s’est comportée.
> À ce moment-là, vous avez craint des manifestations de rue ?
Je suis resté dans le stade après le match au cas où il aurait fallu prendre une décision en matière de sécurité publique. Mais les gens sont rentrés tranquillement chez eux et je suis sorti avec les fenêtres de ma voiture baissées, pour féliciter les supporteurs.
> Après le Mondial, vous et la présidente Rousseff avez affirmé que le foot brésilien devait se restructurer. Quelles mesures ont été prises depuis ?
En 1998, le Brésil a voté la Loi Pelé qui a retiré la participation de l’Etat, pensant que le marché se chargerait de corriger les imperfections du football brésilien. Le résultat, c’est que les agents ont eu beaucoup d’influence et que les équipes ont cessé d’investir dans les divisions de base, parce que les agents emmenaient les meilleurs joueurs. Les clubs européens ont une position très offensive parce qu’ils produisent le spectacle, le vendent à tous les pays, ont la force du PIB mondial du football et montent même leurs écoles dans le monde entier. Cela na pas de sens! Qu’est-ce qu’ils ont l’intention d’enseigner? Dans le passé, quand ils jouaient avec leurs propres joueurs, ces clubs ont toujours imité les équipes brésiliennes.
Le Quotidien