À Pékin, il y a Matthieu, le skieur. Mais sur ces Jeux, il est également accompagné de son grand frère Geoffrey, sélectionné comme kiné.
La délégation luxembourgeoise n’est pas très nombreuse à Pékin, mais les Osch y sont présents en force. On retrouve ainsi Gilles, le papa, qui fait office de coach, Matthieu, le skieur… et à ce duo il faut ajouter également le grand frère de Matthieu, Geoffrey, kiné de son état : «Normalement, c’est le COSL qui attend les candidatures de la part de la Société luxembourgeoise des kinés du sport (SLKS). J’ai postulé et j’ai été choisi», indique le jeune homme de 27 ans.
Il a rapidement été assuré de faire partie de l’aventure olympique. Pas forcément une surprise : «J’étais à peu près sûr d’être choisi. J’ai beaucoup de know how en ski alpin, étant moi même ancien skieur. Comme Matthieu avait de grandes chances d’être choisi pour aller à Pékin, qu’on a fait plein de courses ensemble et qu’on a une équipe qui fonctionne bien, je me suis préparé avec cette idée.» Le tandem Matthieu/Geoffrey fonctionne plutôt bien. Le grand frère était notamment présent l’an passé, quand son aîné avait brillé de mille feux aux Mondiaux de Cortina (28e en slalom et 31e en géant).
Évidemment, à partir du moment où il était sûr de prendre l’avion, il a tout fait pour ne pas avoir de mauvaise surprise : «Il y avait des tonnes de paperasses à remplir, il fallait deux tests PCR dans les 72 heures précédent le voyage avec 24 heures de différence. Ensuite sur place, test PCR et si tout se passe bien, on a accès au village. Donc, deux semaines avant, tout le monde a limité au maximum ses contacts.» Évidemment, les tests «jusqu’au cerveau et même plus loin s’ils le pouvaient», se poursuivent tous les jours.
Mais sinon, les conditions de travail sont très bonnes : «On a la chance d’avoir des chambres spacieuses et un assez grand nombre pour pouvoir isoler quelqu’un en cas de besoin. En plus tout le monde est dans le même couloir, c’est très pratique.»
Et l’emplacement est idéal : «À mon avis, ils ont tout construit en même temps. Je n’ai jamais vu une aussi grosse installation. Tout est lié, tout est parfait. On va à pied jusqu’au fartage, ensuite on a 50 m jusqu’à la télécabine. On ne prend pas la voiture. Et tu descends à skis jusqu’au village. Il y a trois villages, nous on est avec la luge, le bob et le skeleton.»
Nourriture un peu fade et chaussettes magiques
Pas de médecin, donc, dans la délégation luxembourgeoise. Mais tout est prévu au cas où : «On a un accord avec l’équipe d’Allemagne. S’il y a un souci, je peux aller les voir. Et sinon, il y a la polyclinique au village olympique.»
Avec deux athlètes, le kiné n’est pas débordé. Mais ses journées sont bien remplies : «Généralement, je travaille en fonction des douleurs. En cas de bobo ou de courbature, je leur fais un massage. Mais pas tous les jours, c’est prouvé que ça ne sert pas à grand-chose. Chaque athlète a son rythme bien défini. Fait du vélo pour éliminer les lactates. Sinon, je vais toujours sur les pistes avec eux, je récupère les vestes. J’aide comme j’ai l’habitude de le faire sur les pistes.»
Il se mue parfois également en prof de sport : «De temps en temps, j’organise des séances de sport.» En revanche, pas question de chausser les skis : «Dans l’absolu, je pourrais. Mais j’ai fait assez de ski dans ma vie. Je n’ai même pas de matos, je ne me ferais pas plaisir.»
Du plaisir, il n’en est visiblement pas forcément question au moment de passer à table : «On est servis par des humains et pas par des robots comme c’est le cas à Pékin. Il y a beaucoup de choix mais je trouve tout un peu fade. Je suis obligé de rajouter du sel. Je mettrais bien du poivre aussi, mais je ne l’ai pas trouvé», sourit Geoffrey.
Comme les athlètes, il a dû faire face à un froid polaire, notamment en début de compétition. Mais il a une botte secrète : «On a l’habitude du froid. On est bien équipés. Seulement, quand on est coach, on se refroidit plus rapidement que les athlètes. Alors on a un truc super : des chaussettes chauffantes. C’est très appréciable.»
Une fois son job terminé, quand son frère en aura fini de sa compétition, il espère avoir l’occasion d’assister à d’autres compétitions. Mais ça s’annonce compliqué : «On essaie de voir pour peut-être aller sur le bob. En revanche, aller sur un des deux autres sites, ce sera difficile.» Sinon, ce sera peut-être pour dans quatre ans à Cortina. En espérant qu’on en sera enfin débarrassé de la pandémie.
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