Mariya Shkolna est incontestablement l’une des plus grandes chances de médaille sur cette compétition.
Elle est tout simplement l’une des meilleures au monde à l’heure actuelle. Déjà vainqueure de plusieurs Grands Prix européens cette saison, Mariya Shkolna semble au sommet de son art actuellement. Et la jeune femme, d’origine ukrainienne, aura une motivation supplémentaire puisque la compétition de ces Jeux européens se tient à Cracovie, où elle a étudié plusieurs années au moment où elle défendait les couleurs de la Pologne.
Mais c’est bien sous les couleurs luxembourgeoises que Mariya Shkolna se présentera, vendredi, sur le pas de tir pour y disputer les qualifications à l’arc compound. C’est la seule mauvaise nouvelle : en effet, elle brille dans une discipline qui n’est pas – encore – olympique. En clair, même si elle venait à aller au bout de la compétition, cela ne lui ouvrirait pas pour autant les portes des Jeux de Paris. Mais celle qui rêve de voir son sport s’inviter à la fête olympique à Los Angeles ne s’en occupe pas. Alors qu’elle vient une nouvelle fois de battre plusieurs records nationaux (149 et 704), elle se montre très déterminée : «Pour le moment, je m’entraîne très dur. J’espère que ça va aller aussi bien que depuis le début de la saison.»
Jeff Henckels ne se berce pas d’illusions
En Pologne, elle est accompagnée par Jeff Henckels. Qui a, lui, en théorie, une place aux JO à aller chercher. Mais l’archer luxembourgeois, en difficulté avec son tir depuis quelques mois, ne se berce pas trop d’illusions : «Déjà, j’ai réussi à me qualifier devant Pit (Klein), donc c’est déjà une satisfation. Maintenant, je ne suis pas super, je galère au niveau de la technique. Il y a des jours avec et des jours sans. Alors c’est vrai qu’il y a une place pour les JO. Bien sûr, je ne dirais pas non. Mais il faut être réaliste. Je serai déjà content si j’arrive à bien tirer.»
Et d’ajouter : «Pour les JO, c’est la toute première fenêtre. Il y aura encore les championnats du monde en août à Berlin, la Coupe du monde à Paris fin août et le tournoi de qualification olympique en Allemagne l’an prochain. Après, si j’y vais, c’est très bien. Mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas un drame non plus. J’ai bientôt 39 ans et je ne peux plus consacrer autant de temps qu’avant», philosophe le vétéran grand-ducal. Qui sera à fond derrière Mariya : «Elle est vraiment superforte. On va la supporter pour aller chercher une médaille. Ce serait super pour le tir à l’arc au Luxembourg et pour elle!»
L’entraîneur national, Dubravko Buden, veut garder les pieds sur terre : «On sait de quoi elle est capable. Maintenant, les meilleures d’Europe sont présentes. Bien sûr, elle en fait partie. Mais tout peut se jouer sur un petit point. Ce n’est rien du tout, mais ça peut faire la différence.» Et d’ajouter : «Elle a également fait beaucoup de compétition en tant que coach, où elle n’a pas pu tirer et forcément c’est un désavantage par rapport à des concurrentes qui sont des professionnelles qui tirent six à sept heures chaque jour. Mais elle est capable de faire quelque chose de bien. La compétition va durer longtemps, on fera les comptes à la fin.»