Accueil | Actualités | Jeunesse contre Fola : rude bataille en vue à la Frontière

Jeunesse contre Fola : rude bataille en vue à la Frontière


La saison passée, à la Frontière, Klapp et le Fola avaient laissé Lapierre et la Jeunesse sur les fesses. Une déculottée qui sonnait le début d'une fin de saison horrible pour la Vieille Dame. (Photo Julien Garroy / Le Quotidien)

Le Fola est en manque de forces vives au moment de jouer (enfin?) le derby eschois qui pourrait lui coûter sa place sur le podium. Pour la Jeunesse, ce choc prévu en fin d’année dernière pourrait sonner le début de la reconquête.

« Ça fait cinq ou six ans qu’on court derrière eux.» Marc Thomé a souvent la mémoire des chiffres et parfois même celui de l’histoire : on n’a, effectivement, plus revu la Jeunesse devant le Fola au classement, en fin de saison, depuis l’été 2012. Et le coach de la Vieille Dame ne fait pas ce constat aujourd’hui, à la veille du derby, totalement par hasard : c’est sa troisième place que le Fola vient jouer à la Frontière lors d’un match déjà trois fois reporté, mais qui sera finalement joué (théoriquement) au pire moment pour lui.

Effectivement, alors que la dynamique de la fin d’année 2017 était nettement en sa faveur, son effectif de début d’année 2018 est sérieusement amputé. Et Thomas Klasen, intronisé à la surprise générale en remplacement de Cyril Serredszum il y a deux semaines seulement (facteur aggravant?), a reconnu vendredi qu’il n’aurait pas craché sur «une ou deux semaines de préparation en plus».

Après s’être enfilé à haute dose des vidéos de la Jeunesse et être allé voir Jeunesse – Eintracht Trèves, après avoir acté qu’il n’avait plus que 14 à 16 joueurs à l’entraînement, après avoir certifié que ses dirigeants n’avaient «même pas besoin de venir lui dire l’importance d’un tel derby, surtout vu le classement», le très jeune technicien allemand a estimé ses chances pour ce «baptême du feu» : «c’est du 50-50».

«On est de retour au même niveau»

Ces cinq dernières années, ce genre de précaution de langage pouvait être très diversement interprétée. Quand ça sortait de la bouche de quelqu’un de la Jeunesse, c’était juste de l’optimisme béat, voire de la naïveté. Quand ça sortait du Fola, c’était de la mauvaise foi de principe, de la condescendance mal dissimulée. Aujourd’hui, vu les données, on y croit un tout petit peu plus : les niveaux se sont sérieusement nivelés.
Ainsi, officiellement, le Fola ne se déplacera pas à la Frontière pour un match nul.

Maintenant si le niveau de jeu le satisfait, Klasen pourrait se contenter «de conserver la troisième place». Premier accroc, première concession, même infimes, à l’omnipotence du club doyen sur la ville? Thomé, lui, a «l’impression qu’on est de retour au même niveau». Dire ça onze mois après la fessée déculottée (0-3) du dernier derby à la Frontière en dit suffisamment long.

Long chemin vers l’Europe

Mais de quelles armes supplémentaires la Jeunesse dispose-t-elle pour se vendre ainsi en alternative crédible à la domination sans partage du Fola? Eh bien pas grand-chose de plus qu’en fin d’année 2017. Joël Pedro n’est pas encore prêt à venir recomposer l’entrejeu dans son rôle de n° 8 et au sein, potentiellement, d’un tout nouveau 3-4-3 où M. Martins et Lapierre prendraient les couloirs. Alors certes, Stumpf, après une phase aller quasi blanche est bien revenu pendant la trêve et a scoré six buts en matches amicaux, tandis qu’A. Martins, l’ancien Merschois, est enfin au niveau pour exiger du temps de jeu en DN.

Il paraîtrait que l’Europe s’arrachera, cette année, aux alentours des 50 points. Pour les deux clubs, il reste largement plus de la moitié du chemin à faire. C’est-à-dire une dizaine de victoires à assurer d’ici à fin mai. S’il y a un vainqueur, il ne laissera plus que trois jokers à son adversaire du jour. Non, ce derby ne sera pas anecdotique, surtout pas si c’est le Fola qui le perd.

Julien Mollereau