Differdange, qui reste sur un bilan de 1 point sur 12, accueille dimanche une équipe dudelangeoise qu’il n’a pas battue dans son antre du Parc des sports depuis mai 2013. On en a parlé avec le capitaine Mathias Jänisch.
Au vu de vos derniers résultats, on peut dire que Differdange, qui était leader après 6 journées, rentre un peu dans le rang…
Oui… Le nombre de points qu’on a récoltés lors des quatre derniers matches (1 sur 12) est médiocre. Et ce n’est clairement pas ce qu’on avait en tête avant d’aborder ces rencontres…
Ces quatre matches (un nul pour trois défaites), vous les avez disputés face à des grosses cylindrées du championnat : Pétange, la Jeunesse, le Progrès et le RFCU. On vous avait vus trop beaux sur ce début de championnat ?
Trop beaux, je ne pense pas. Nous avons toujours gardé les pieds sur terre malgré nos bonnes performances. On a connu une entame de compétition favorable, tout en ayant peut-être avec nous un certain brin de chance. Or celui-ci a sans doute un peu tourné en ce moment. Mais nos derniers résultats ne sont évidemment pas dus qu’à ce seul facteur. On encaisse de trop et, à l’autre bout du terrain, on ne se montre plus assez efficace. Enfin, je dis ça mais ce ne sont pas seulement la défense et l’attaque qui sont en cause mais tout le monde. Et la seule manière de sortir du trou dans lequel nous sommes plongés, c’est le travail. Il n’y a pas de secret… Il faut s’entraîner comme si on jouait un match. Il n’y a que comme cela que les victoires reviendront.
On entend ça et là que vos dernières performances montrent le vrai niveau de cette équipe differdangeoise. Trop courte pour jouer tout en haut du tableau. Plutôt taillée pour les cinquième, sixième ou septième places…
Honnêtement, je pense qu’on peut faire mieux que ça et finir dans le top 4. Individuellement, on est peut-être moins forts que d’autres formations. Mais on sait tous que le foot est un sport d’équipe où on peut justement l’emporter en étant moins fort que son adversaire sur ce plan-là. Si on fait preuve de caractère, de cohérence. L’harmonie au sein du groupe est hyper-importante. Et l’état d’esprit chez nous est justement formidable ! Je le répète, on peut terminer dans les quatre premiers… mais seulement si on fait ça en équipe.
Pour relever la tête dès le week-end prochain, il faudra battre une équipe de Dudelange que vous n’avez pas battue dans vos installations du Parc des sports depuis un 2-1 en 2013. C’était d’ailleurs votre premier match dans ce stade face au Dudelangeois. À l’époque, votre directeur sportif, Jean-Philippe Caillet, était d’ailleurs toujours joueur dans les rangs du F91…
Je me souviens de cette rencontre. N’avait-il d’ailleurs pas marqué sur coup franc ? (NDLR : si, il avait inscrit le but pour revenir à 2-1).
Je ne connaissais pas cette statistique… Après, une stat, elle est faite pour être renversée, non ? (il sourit). Sincèrement, je ne sais pas si cette série de résultats est due au hasard ou aux caractéristiques de notre terrain qui est plus grand que celui du stade Jos-Nosbaum où on a réussi à aller s’imposer ces dernières années (NDLR : 0-2 en 2018 et 0-1 en 2017)… On les a également battus trois fois en finale de la Coupe au Josy-Barthel (NDLR : en 2011, 2014 et 2015).
Ces deux dernières saisons, vous avez été battus sèchement chez vous par ce F91 : 0-3, 0-6 et 0-4…
C’est clair que c’est difficile à avaler. Mais cela prouve aussi à quel point Dudelange est une bonne équipe. Je ne vous apprends rien là, cela se voit au Luxembourg comme sur la scène européenne… Si on les laisse jouer et qu’ils sont en confiance, cela peut être lourd. À nous de prouver qu’on peut le faire en équipe. Et aussi qu’on a appris de nos expériences passées…
On entend de plus en plus que le Dudelange de cette saison est en dessous de celui de la campagne précédente. Vous êtes d’accord avec ça ?
Sincèrement, je les vois très forts ! Et cette équipe ne me semble pas inférieure à celle des exercices précédents. Vous les avez vus enchaîner les matches européens le jeudi et ceux en BGL Ligue le week-end ? Alors que c’est très dur… Et avec des résultats. Quand on voit qu’ils tiennent une mi-temps en déplacement au FC Séville… Après, peut-être qu’au niveau de la profondeur du cadre, c’est moins impressionnant cette saison qu’en 2018/2019. Mais si vous regardez leur onze de base, leur 16 ou même leur 18, c’est vraiment du très très costaud !
Et vous, sur un plan plus personnel, comment vivez-vous ce début de saison qui a été perturbé par une blessure ?
J’ai joué les deux premières rencontres avant de ressentir une petite pointe derrière la cuisse. Et là, je rejoue régulièrement depuis cinq matches, faisant tout pour aider au maximum l’équipe.
En sélection, vous avez raté les rendez-vous de septembre et d’octobre. Or, en octobre, vous étiez pourtant de retour sur les pelouses…
Je n’étais peut-être pas encore assez « dans le jus » aux yeux du sélectionneur. Cela fait toujours mal de voir ses copains jouer sans pouvoir être avec eux… J’espère prouver que j’appartiens toujours à ce groupe et effectuer mon retour lors des matches prévus en novembre (NDLR : déplacement en Serbie le 14 et réception du Portugal le 19).
C’est un débat désormais devenu récurrent, mais le fait de jouer au pays vous dessert forcément un peu…
Je pense que c’est toujours globalement la qualité du joueur qui prime. Mais c’est vrai que si on évolue à l’étranger, on accumule beaucoup plus de matches de grande intensité. Et forcément, cela joue… Le niveau ici a augmenté, mais pas suffisamment pour rivaliser avec ce qu’on peut connaître hors de nos frontières. Après, c’est à moi de rester compétitif et de ne pas laisser passer le train.
Entretien avec Julien Carette