« Nous croyons beaucoup à la prévention et à la sensibilisation » pour limiter les chants haineux en tribune, a déclaré, lundi, la présidente de la Ligue française de football professionnel (LFP), Nathalie Boy de la Tour, à propos de pénalités réclamées ce week-end par la ministre françaises des Sports.
« Il faut y aller par étapes (…) il y a déjà énormément de choses qui sont réalisées par la LFP », a affirmé la dirigeante, au Sénat, en marge de la signature d’une convention avec la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Elle a mis en avant les séances de sensibilisation qu’organise la LFP dans les centres de formation et a cité une opération qui impliquera tous les clubs professionnels, le 17 mai, lors de la journée mondiale contre l’homophobie.
Sur une plus grande sévérité à l’égard des clubs, elle a fait valoir qu’il pouvait être difficile de faire constater des chants haineux. « Les délégués de la LFP et les arbitres sont très concentrés sur le match. De temps en temps, il peut y avoir des propos homophobes ou racistes qui ne (leur) reviennent pas aux oreilles », a-t-elle assuré.
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a déploré ce week-end la tonalité des chants qu’elle avait entendus au Parc des Princes lors du « dernier clasico » PSG-OM le 17 mars, en visant les ultras parisiens.
«Ils n’ont pas forcément l’impression de blesser»
« Ce n’est pas parce qu’elles sont anciennes que ces pratiques doivent perdurer. Les insultes, homophobes notamment, sont interdites par la loi et elles seraient tolérables dans les stades? », a-t-elle tweeté, après avoir dit sur FranceInfo qu’elle encourageait la LFP « pour qu’il y ait des pénalités et que les clubs deviennent plus responsables ».
« Moi je n’emmènerai pas mes enfants dans un match comme ça », a-t-elle ajouté.
« Pour beaucoup de supporters, ça fait partie du folklore », a voulu nuancer Nathalie Boy de la Tour. « Ils n’ont pas forcément l’impression de blesser, ce n’est pas pour ça que ce n’est pas grave », a-t-elle ajouté, en vantant le « travail d’éducation et de sensibilisation (…) pour pouvoir montrer que derrière les mots qu’on peut utiliser de façon un peu légère, on peut blesser, faire souffrir quelqu’un ».
Selon elle, « la situation s’est clairement améliorée dans nos stades ». Elle en veut pour preuve « les enquêtes d’image » que fait réaliser la LFP et la hausse des spectateurs dans les stades.
AFP