Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Adepte des trails longue distance, Shefi Xhaferaj, double tenante du titre, ne se met aucune pression. L’épreuve de samedi va lui servir de préparation pour la suite de sa saison.
Alors que pour beaucoup courir les 42,195 kilomètres d’un marathon constitue le défi d’une vie, pour la souriante et très sympathique Shefi Xhaferaj – qui a récemment fêté ses 41 ans –, parcourir une telle distance, c’est quasiment une routine. Il faut dire que l’Albanaise de naissance arrivée au Grand-Duché il y a plus d’une vingtaine d’années, est une adepte des longues, très longues distances.
Une passion qui a débuté il y a bientôt sept ans. «À partir d’un certain âge, on peut commencer à prendre un peu de poids. Je voulais en perdre alors j’ai débuté par des petites distances, d’abord trois et après cinq kilomètres. Et puis ensuite, ça a augmenté», indique-t-elle dans un français maîtrisé (l’une des sept langues qu’elle parle).
Ses sorties deviennent de plus en plus longues et l’aide-soignante y prend goût à tel point que, depuis, c’est devenu son dada. Preuve en est : pas plus tard que le week-end dernier, elle a participé au Waletrail à Lipperscheid, un marathon trail de 42 kilomètres donc avec 2 000 mètres de dénivelé positif. Avant ce rendez-vous, elle avait eu un mois de mars (très) chargé. «Une semaine avant mon anniversaire, j’ai fait l’ultra-trail du Chianti (Italie). J’étais contente, j’ai fait top 5 ! Mais j’ai aussi profité du parcours (NDLR : elle a bouclé les 103 km et les plus de 4 000 m de dénivelé positif en 12 h 24’59’« ). Et depuis, j’ai fait pas mal d’autres trails. Chaque semaine, j’ai fait une course !», plaisante la Luxembourgeoise.
Le stress ? Elle ne connaît pas !
Et lorsqu’on lui demande comment elle se sent à l’approche de l’ING Night Marathon, cette maman de deux enfants ne semble pas stressée, mais alors vraiment pas. «Franchement, je suis tellement tranquille, sourit-elle. C’est comme un marathon quoi, ce ne sont pas les kilomètres qui vont me déranger.» Et de poursuivre : «Ce n’est pas ma priorité cette année.» Mais alors quelle est-elle ? «J’ai été sélectionnée pour les championnats d’Europe Off-Road à Annecy. Le 1er juin, je vais courir un trail long de 62 km avec un dénivelé entre 3 500 et 4 000 m. C’est l’une de mes priorités ! Mais pas que… J’ai aussi beaucoup d’ultras en été et en septembre, j’ai l’ultra-trail de Mullerthal. Vous l’avez compris, j’adore les courses longue distance !», lance-t-elle toute enjouée.
Samedi soir dans les rues de la capitale, c’est une sorte de préparation pour ses futures échéances toutes plus longues les unes que les autres. Avec une méthode un peu particulière : «Cette année, je vais faire l’ING sans montre. Je vais le faire au feeling, je veux me surprendre et profiter du marathon !», commente celle qui avait terminé 4e et première Luxembourgeoise voici un an malgré une blessure au mollet qui lui avait valu une phlébite et «des piqûres dans le ventre pendant deux semaines».
«J’étais un peu déçue par mon temps l’année dernière, mais j’étais aussi contente d’être arrivée à la fin avec une jambe gonflée comme un ballon.» Alors pour cette édition 2024, pas question de miser sur un chrono : «Je suis relax. Après, bien sûr, si j’en ai la possibilité, j’aimerais être la première, souligne Shefi Xhaferaj. Mais quand tu démarres une course, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. Avec le marathon trail du week-end dernier, j’ai les jambes un peu plus lourdes, mais bon ce n’est pas une excuse, c’est moi qui l’ai voulu ! Sinon pour le moment je suis en forme, je touche du bois (elle rit). On verra bien.»
