Le grimpeur luxembourgeois de l’équipe Arkéa-Samsic s’élancera samedi sur son premier Giro. Il est attendu en dernière semaine…
Dire que Michel Ries (25 ans) a hâte de se retrouver en haute montagne, plus particulièrement dans les Dolomites en troisième semaine de Giro, est une litote. Le grimpeur luxembourgeois se souvient avoir apprécié la ferveur véhiculée autour du cyclisme italien, à l’instar de ce qu’il avait vécu en 2018 où, enrôlé, dans l’équipe Polartec-Kometa, il s’était classé 9e du Baby Giro, le cousin du Tour de l’Avenir.
On ne peut pas présager de la façon dont le grimpeur luxembourgeois va traverser précisément ses trois semaines de course. Mais on peut néanmoins penser qu’il va trouver sur le terrain des Dolomites un domaine idéal pour montrer son savoir-faire et franchir un palier dans sa carrière.
Dans quel état d’esprit abordez-vous ce premier Giro?
Michel Ries : Je pense que c’est sans doute le grand tour qui me convient le mieux. Pour moi, c’était le grand objectif de cette saison. Je suis très content d’y être.
Votre équipe a communiqué sur le rôle que vous tiendrez auprès de Warren Barguil…
Oui, ce sera mon rôle de l’accompagner en haute montagne, afin qu’il puisse viser des étapes.
Il ne s’agit que de votre deuxième grand tour, puisque depuis votre passage chez les pros, en 2020, vous n’avez participé qu’à la Vuelta cette année-là. Quelle expérience en avez-vous tiré?
C’était particulier, car en 2020, c’était l’année du covid et je me souviens que nous avions disputé cette Vuelta très tardivement (la course, réduite à 18 étapes, avait été déplacée en toute fin de saison et s’était exceptionnellement conclue le 8 novembre). Il s’agissait de ma première saison chez les pros. Je n’avais pas eu de préparation spécifique et l’approche avait été différente. Mais c’est bien de savoir ce que veut dire de disputer un grand tour, les trois semaines de course, les effets sur le corps. C’est assez loin la Vuelta 2020, mais cela me servira.
Quel est votre état de forme actuel?
Je me sens bien et la préparation pour ce Giro s’est passée comme on l’avait prévu en début d’année. Je n’ai pas connu de grands problèmes et j’aborde ce Tour d’Italie avec le sentiment qu’on s’est donné tous les moyens pour bien faire. Après, c’est à confirmer pendant la course. Mais je suis assez optimiste.
Si on écoute les coureurs expérimentés, on comprend que c’est une deuxième partie de Giro qui figure parmi les plus dures de ces dernières années
En dehors de votre rôle d’équipier, vous pensez obtenir des libertés à un moment dans la course?
Oui, je pense que ce sera possible, cela peut être un but personnel. Mais c’est difficile lorsqu’on aborde une course de trois semaines de prédire comment les choses vont se passer, comment on va se sentir, comment la course va se dérouler. Mais en deuxième et surtout en troisième semaine, il y aura des étapes où j’ai envie de me montrer devant. Ce n’est pas comme si nous avions un leader à protéger qui vise le classement général pendant les trois semaines de course. Il y aura sans doute des libertés pour tout le monde.
Le tracé est assez clair, la haute montagne, en abondance, se trouve en dernière semaine…
Oui, le début du Tour d’Italie a l’air relax par rapport à ce qui nous attend à la fin. La deuxième partie est très dure. Si on écoute les coureurs expérimentés, on comprend que c’est une deuxième partie de Giro qui figure parmi les plus dures de ces dernières années. Les étapes sont longues, 200 kilomètres avec parfois 5 000 mètres de dénivelé. Il faudra savoir garder des cartouches pour gérer ça!
Vous avez reconnu des étapes?
Non, c’était difficile à organiser avec le calendrier. On ne va pas emprunter non plus les routes les plus connues du Giro. On ne va pas escalader le Mortirolo ou le Stelvio. Mais avec les moyens que nous avons, on peut regarder presque tout le parcours comme si nous étions en reconnaissance. On sait ce qui nous attend.
Quelle image avez-vous du Giro?
J’ai fait le Baby Giro chez les espoirs et j’en garde de très bons souvenirs. C’était très spécial. L’Italie est un vrai pays de cyclisme, les gens sont enthousiastes. On part dans les centres-villes où il y a beaucoup de monde. Par rapport à d’autres courses comme en Espagne, par exemple, où des fois, il n’y a personne au départ. J’imagine que le vrai Tour d’Italie sera encore mieux que ce que j’avais connu. Ça donne de la motivation de courir dans une telle ambiance, ça c’est sûr.