Le sélectionneur l’avait largement sous-entendu, il est passé à l’action : à six mois de la Nations League, les Roud Léiwen ont commencé à vivre dangereusement contre Karlsruhe (3-1).
Même Luc Holtz s’est laissé surprendre.«Je ne m’attendais pas à ce qu’on gagne 3-1. Je m’attendais à ce qu’on connaisse plus de soucis», a-t-il ri de bon cœur au coup de sifflet final. Sorti de trois parades très solides et nécessaires d’un Schon qui n’en finit pas de gagner en consistance dans le rôle de la doublure, aux buts, les Roud Léiwen n’ont en effet jamais vraiment souffert dans le froid mordant de l’arrière-pays mosellan. «Pourtant, vous avez dû remarquer qu’on a joué à trois défenseurs une bonne partie du match…»
Oui, on a vu. Ça n’était plus vraiment arrivé depuis une défaite (2-0) au Belarus en septembre 2015. Un match référence… dans le catastrophique. À l’époque, le sélectionneur s’était logiquement fait découper en petites rondelles par les médias, avait postulé que c’était «plutôt un 5-3-2» et, visiblement, attendu que ses gars soient un peu plus prêts à se lancer dans ce genre d’aventure.
Il fallait aussi, optionnellement, que le besoin s’en fasse vraiment sentir à nouveau.
Six mois avant la Nations League, que son équipe abordera, pour au moins trois rencontres (Saint-Marin à l’aller et au retour ainsi que Moldavie à domicile) dans l’idée de prendre le jeu à son compte, le besoin est là.
Alors que pas mal de sélectionnables ont découvert dans de nouveaux clubs ou même sur les pelouses de DN les joies d’un bloc défensif à trois, les conditions sont enfin réunies, peut-on même supposer.
Oh tout n’a pas été parfait, mais le sélectionneur impute les quelques rares soucis plus au manque de rythme qu’au système de jeu : «Il manquait un petit quelque chose au niveau mental au niveau des transitions, de l’intensité dans les courses et les passes, mais puisqu’ils ne sont pas dans l’obligation de le faire tous les jours en club (NDLR : sous-entendu en DN).»
Cela n’a pas empêché quelques beaux mouvements, ternis par un manque global d’efficacité au centre qu’il faudra corriger en mars, contre Malte notamment et l’Autriche optionnellement.
Deville a rapidement ouvert la marque sur un jaillissement plein axe de Mutsch après un corner mal renvoyé et un petit ballon au cordeau de Monsieur Martins vers le deuxième poteau (1-0, 2e).
Opportuniste comme quand il est libéré, ce qui lui arrive de temps en temps, Deville a doublé le score après un gros raté de l’axe allemand, sur une passe en profondeur de Holter. Il a crucifié le gardien de Karlsruhe du gauche (2-0, 70e).
Et c’est Muratovic qui a enfoncé le clou en héritant d’un mauvais dégagement de Semmele, bien pressé par Sinani (3-0, 76e).
Une petite boulette de relance de Simon permettra au KSC de sauver l’honneur, mais ce ne sera pas suffisant pour gâcher cette belle soirée qui lance l’opération séduction qui aura lieu à l’été.
Et qui commence bien mieux que prévu.
Julien Mollereau