[Hockey sur glace] Première réussie, le bronze en prime

APRÈS LA 1re WOMEN’S DEVELOPMENT CUP AU KOWEÏT La toute nouvelle équipe nationale féminine luxembourgeoise a décroché le bronze pour ses grands débuts.

D’une certaine manière, elles ont écrit l’histoire de leur sport. Le week-end dernier, les hockeyeuses luxembourgeoises ont quitté le Koweït avec une superbe médaille de bronze autour du cou. Celle qui récompense leur parcours à l’occasion de la toute première Women’s Development Cup de l’histoire.

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une compétition qui permet à des équipes qui ne participent pas à des grands évènements internationaux de montrer ce qu’elles savent faire sur la glace. De s’affronter entre filles. Nation contre nation. Un bon moyen pour mettre un pied dans le monde du haut niveau d’une discipline pas forcément à la portée de tout le monde. D’ailleurs, la Colombie, qui a écrasé la compétition en remportant tous ses matches, ne disposent même pas de patinoire.

Au Luxembourg, on a une patinoire. Et même plusieurs. Mais on n’avait pas de joueuses. En tout cas, on n’avait pas d’équipe nationale. «Alors, tout est allé très vite», comme l’explique Georges Scheier, qui est donc le premier entraîneur national dames de l’histoire grand-ducale : «On avait commencé en créant une équipe dames à Kockelscheuer. Cet été, la IIHF (NDLR : la fédération internationale) nous a demandé si on souhaitait participer à cette Development Cup. Ça nous intéressait, alors on a vite monté sur pied une équipe nationale.»

On ne va pas se mentir, la sélection n’a pas été très compliquée puisque la quasi-totalité des joueuses évolue au sein des Tornado Women, la seule formation féminine au pays, qui joue en LHL, la nouvelle ligue nationale luxembourgeoise. Une ligue dans laquelle elles n’affrontent que des garçons. Et encore uniquement en format 3×15 minutes contre 3×20 minutes au niveau international. Sont également venues renforcer l’équipe Joanna Li How Cheong qui vient de Londres. Et surtout Bailey Habscheid, une Canadienne qui bénéficie de la nationalité luxembourgeoise par ses grand-parents. Une joueuse exceptionnelle qui va littéralement porter son équipe. Il faut dire que la jeune femme n’est pas n’importe qui : ancienne joueuse de NCAA 1 à St. Lawrence, elle a tout simplement terminé deuxième meilleure pointeuse du tournoi (11 buts, 5 passes) et a été désignée meilleure ailière de la compétition.

Une victoire face à l’Irlande qui a «donné un push»

Durant cette semaine de compétition, ça a débuté par une victoire à l’arraché (5-4) face à l’Irlande : «C’était énormément d’émotions. Ça nous a donné un push pour la suite», explique le sélectionneur. Le lendemain, elles prennent le dessus sur les Émirats arabes unis (6-3) contre un adversaire qui, comme le Koweït, d’ailleurs, a déjà une expérience internationale en jouant à l’Asian Cup, une autre compétition de développement.

Après une journée de pause, les Luxembourgeoises s’inclinent face au pays organisateur (2-5) avant d’écraser Andorre (11-0), de loin l’équipe la plus faible du tournoi. Le dernier jour, elle tombent logiquement face à l’ogre colombien (4-0). Mais le site de la fédération internationale tient à saluer la performance de la gardienne luxembourgeoise Linda Grieben, qui a tout de même essuyé une véritable rafale de tirs (80!).

Sur les cinq matches disputés, le Luxembourg en a remporté trois. Et décroche une belle médaille de bronze. Et une énorme coupe : «Elle fait plus d’un mètre. Tout le monde voulait nous prendre en photo à l’aéroport», sourit encore Georges Scheier. L’équipe nationale dames vient d’écrire la toute première page de son livre d’histoire. Quant à savoir de quoi cette histoire sera faite, il est encore trop tôt pour le dire : «La plupart de nos joueuses sont débutantes et on va devoir en recruter. Je pense que cette Development Cup peut être une bonne publicité pour les filles qui sont intéressées pour venir nous rejoindre. On va essayer de continuer à développer cette équipe. On avait seulement 18 joueuses en tout et pour tout dont deux gardiennes. Donc ça veut dire seulement trois lignes. C’était très dur physiquement.» Avis à toutes celles qui ont envie de rejoindre cette belle aventure : la porte vous est grande ouverte.

Si l’équipe dames va désormais retourner à l’entraînement, on connaît les prochains rendez-vous des hockeyeurs masculins. Les seniors participent aux championnats du monde de D3 au Cap en Afrique du Sud du 17 au 23 avril alors que les U18 seront quant à eux engagés dans leur propre mondial D3 en Islande du 12 au 18 mars.