Dimanche pour la 13e journée de BGL Ligue, à côté de Dudelange – Differdange, il y aura aussi au menu un certain Progrès – Hostert avec le retour d’Henri Bossi dans un stade où on ne voulait plus forcément de lui.
Vous sortez d’une très belle victoire contre Differdange le week-end dernier. Mais le Progrès, c’est encore la taille au-dessus cette saison…
Henri Bossi : Tout à fait. À l’heure actuelle, c’est plus fort que le FCD03. Je pense avoir vu cette équipe à cinq reprises cette saison et je dois dire qu’elle m’a impressionné. Notez, avec tout le recrutement qu’ils ont effectué cet été, l’inverse aurait tout de même été bizarre (il sourit). À mes yeux, ils possèdent aujourd’hui la meilleure équipe du championnat, avec Dudelange.
Retourner au stade Jos-Haupert, c’est forcément spécial pour vous. Vu votre passé dans ce club…
Non. J’ai tourné la page. Certes, j’ai exercé là-bas durant des années. Mais ce dimanche, il n’y aura que trois points à prendre. Juste trois points qui pourraient nous rapprocher du maintien.
L’an passé, on avait fait grand bruit du fait que le Progrès voulait vous interdire de stade Jos-Haupert pour des raisons de sécurité. Cela s’était passé avant une rencontre face à la Jeunesse…
Pour parler de ça, vous devez contacter le président niederkornois, Fabio Marochi, ou son directeur sportif, Thomas Gilgemann… Moi je me concentre sur mon équipe, Hostert. La seule chose que je peux vous dire, c’est que j’étais présent pour le match que vous évoquez, mais aussi quelques autres. Parce que ce n’est pas à eux de m’empêcher d’aller au stade si j’en ai l’envie. Moi, je n’ai rien fait. Après, j’ai un souci avec une ou deux personnes dans ce club. Mais j’y ai encore croisé Fabio Marochi dernièrement et on s’est serré la main. Et certains membres du comité me filent la feuille de match lorsque je suis présent.
À l’époque, vous sortiez d’une victoire face au Progrès en Coupe. Et vous aviez dit que si vous aviez été éliminé, il n’y aurait sans doute pas eu cette suite. C’est vrai que cette rencontre de Coupe avait été assez chaude…
Oui mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Nous ne sommes plus en Promotion d’honneur, mais bien en BGL Ligue et nous avons battu quatre « gros » : Dudelange, le Fola, Differdange et un RFCU que je considère aussi comme une sacrée armada. Tous des succès remportés à domicile. À l’extérieur, par contre, nous n’avons pas encore gagné : deux nuls (à Mondorf et Rodange) et deux défaites (à la Jeunesse et à Hamm). Ici, j’espère que nous jouerons à nouveau un bon match, avec comme premier objectif de ne pas encaisser trop de buts. Car le goal-average peut aussi s’avérer être une chose importante pour assurer son maintien.
Voir un club où vous avez longtemps évolué réussir des résultats comme ceux du Progrès cette saison, cela vous fait plaisir ? Ou plutôt ni chaud ni froid ?
Ni chaud ni froid ! Ce club a décidé de prendre une autre envergure. Et il est logique qu’avec de tels moyens financiers, on réussisse des résultats comme ceux-là. Ils ont recruté de bons, voire de très bons éléments. J’ai encore pu le constater dimanche. Moi aussi, j’aimerais m’occuper d’une équipe avec des moyens pareils. Là où je suis, à Hostert, on n’a pas autant d’argent, mais je m’y sens bien et je suis fier de ce qu’on réussit.
Vous étiez donc présent lors de Progrès – Rosport ?
Oui, durant la première période, puisque nous jouions à 18h face au FCD03. Mais j’étais plus là pour voir Rosport, qui sera notre adversaire suivant, qu’un Progrès que je connaissais déjà. Néanmoins, cela m’intéressait de le voir à l’œuvre sans « Kara » (NDLR : Alex Karapetian, l’attaquant niederkornois, actuellement suspendu).
Et alors, qu’en avez-vous pensé ? Le Progrès a été assez impressionnant, non ?
Rosport a connu un jour sans. Ils ont laissé beaucoup de place au Progrès. Trop ! Ils étaient trop loin de leurs adversaires, laissant un espace fou entre les lignes. Or c’est quelque chose à absolument éviter avec les Niederkornois. Et puis, les Rosportmen ne leur sont pas du tout rentrés dedans dans les duels. Ils n’ont même pas pris un carton jaune. Bref, les joueurs du Progrès ont pu jouer comme ils le voulaient… Si nous voulons réussir quelque chose contre cette formation dimanche, il faut parvenir à minimiser l’impact de trois ou quatre de leurs éléments. On peut y arriver si j’en juge par certaines de nos précédentes prestations. Toutes les grosses équipes que nous avons rencontrées ont connu des difficultés face à nous pour développer leur jeu…
À quoi est-ce dû ?
Sur le plan technique, nous leur sommes inférieurs. On le sait. Mais j’ai un groupe solidaire, avec des gars qui savent que s’ils ne s’alignent pas tous à 100 %, ils ne peuvent pas rêver de l’emporter contre de telles formations. Et puis, on travaille beaucoup afin d’éviter les grosses fautes individuelles. Car celles-ci amènent toujours des occasions… Si on arrive à les éviter, nous avons une chance. Après, on sait aussi qu’on n’aura pas, de notre côté, six possibilités de marquer. Il faudra frapper juste. Notre manière de jouer nous réussit plutôt bien mais le favori, ce ne sera pas nous.
Vous avez vaincu, cette saison, les trois « grands ». Pour un promu, c’est extraordinaire. Dans le fond, il ne manque que le Progrès à votre tableau de chasse…
Oui. Mais il nous restera un match retour, dans notre antre du stade Jos-Becker. Je ne sais pas pourquoi on réussit si bien à la maison et moins à l’extérieur.
Après onze journées, vous êtes sixièmes à un petit point de la troisième place. De quoi rêve-t-on à Hostert ?
Moi, j’ai des rêves. Mais pas au niveau du foot. Car après 30 années de coaching, je sais à quel point tout peut aller très vite dans un sens ou dans l’autre. On possède un cadre de 14 ou 15 joueurs avec le niveau de la BGL Ligue. Derrière, c’est moins le cas… On vient de perdre notre gardien Alex Boukhetaia qui s’est blessé au péroné et ne reviendra pas avant la mi-février. Si deux ou trois autres tuiles comme celle-là nous tombent dessus, il deviendra peut-être dur de continuer à remporter des points comme aujourd’hui.
Et puis, si on a battu les équipes dont on parlait tout à l’heure chez nous, je ne m’imagine pas réussir à les vaincre toutes de la même façon au retour. Il faudra donc remporter des matches face à des formations de notre niveau. Et pour l’heure, je constate qu’on n’y arrive pas vraiment. Si on excepte l’US Esch… Il nous manque encore 12 points pour atteindre la barre des 30 unités et être normalement sauvés. Arrivons-y le plus vite possible, de manière à pouvoir préparer la prochaine campagne. Que ce soit avec ou sans moi…
Vous pourriez partir au terme de cet exercice ?
On fera le point à ce moment-là. Cela fait deux ans et demi que je suis à Hostert. Si on ne se maintient pas, il est certain que je ne serai plus là. Si on se sauve, je me poserai la question. La deuxième année en BGL Ligue est la plus difficile pour les clubs qui montent. Et on est pratiquement déjà sûrs de perdre Achraf Drif. Tandis que Laurent Pomponi pense à rentrer chez lui, en Corse. Ce sont nos deux meilleurs attaquants. Et ils ne devraient plus être là…
Vous n’avez pas peur de perdre des éléments importants dès ce mercato de janvier ?
Je le leur ai dit : je ne laisserai partir personne en janvier! Soit ils jouent chez nous, soit ils ne jouent pas du tout! Sauf si on atteint les 24 points en réussissant un six sur six lors des deux dernières journées de 2017 et qu’ensuite un grand club sonne à la porte pour obtenir un de nos joueurs. Là, je pourrais dire oui. Ce sera une question d’argent…
Entretien avec Julien Carette
Programme de la 13e journée, le 26 novembre
16h : Progrès Niederkorn – US Hostert
16h : Victoria Rosport – Racing FC Union Luxembourg
16h : FC Rodange 91 – Fola Esch
16h : RM Hamm Benfica – Una Strassen
16h : US Mondorf – US Esch
16h : F91 Dudelange – FC Differdange 03
18h : Jeunesse Esch – Union Titus Pétange