Helmig : « Ce serait mieux que ça change ! » (Interview)

Christian Helmig, grippé, n’a pas changé d’avis : il aura bien du mal à rafler un troisième titre d’affilée, dimanche lors des championnats nationaux de cyclisme. Hier, il rentrait tout juste du circuit de Brouch qu’il a découvert dans son nouveau décor, sans neige et au dégel. L’occasion idéale pour faire le point avec le champion sortant de la catégorie élite.

« Le titre de champion, je ferai quand même tout pour le garder », confesse Christian Helmig. (Photos : Julien Garroy)

> Vous venez d’effectuer une reconnaissance. Votre avis sur le parcours ?

Christian Helmig : J’ai été agréablement surpris, il n’y avait pas trop de boue. Bien sûr, avec les passages, les reconnaissances, la pluie et les autres courses, dimanche, cela risque de se compliquer. Par endroit, ce sera forcément bien plus boueux qu’aujourd’hui (lire hier).

> Vous avez l’air de l’apprécier, ce parcours que vous redoutiez tant…

Puisque la neige a fondu et qu’il n’y en aura pas dimanche, les conditions sont du coup bien plus favorables pour moi. Même si cela restera très glissant par endroits. Mais j’ai remarqué que le tracé avait été un peu élargi par endroits, par rapport à la dernière épreuve régionale, le 28 décembre. Cela reste un parcours très technique, mais c’est un peu plus abordable pour moi.

> Cela reste quand même un circuit où Gusty Bausch devrait pleinement s’exprimer, non ?

Tout à fait. C’est le coureur le plus technique d’entre nous. On l’a vu récemment, il était très à l’aise. Mais comme la neige ne sera plus là, sera-t-il juste un peu moins fort…

> Pour vous, l’adversaire numéro un, c’est bien Gusty Bausch ?

Oui, bien sûr, il reste plus que jamais l’homme à battre. Il est arrivé en forme au bon moment. Personne ne peut lui disputer cette étiquette de favori. D’autant plus qu’il sera chez lui et sans doute très encouragé. Et puis, Gusty parvient toujours à élever son niveau dans un championnat. La communion avec le public l’aidera sans doute également.

> Dans ces conditions, quelle sera votre tactique ?

Je m’efforcerai de rester le plus longtemps possible avec lui. Il faudra que je garde le contact, sinon, ce sera très dur d’espérer rivaliser. Ce sera bien plus dur à faire que lors des derniers championnats. Et il y a un autre élément à prendre en compte.

> Lequel ?

Cette saison, les meilleurs espoirs sont passés avec nous, en élite. Ça peut changer les choses, car il risque bien d’y avoir un petit peloton en tête de course avec Gusty (Bausch), mais aussi Scott (Thiltges), Vincent (Dias Dos Santos), Lex (Reichling) et Jérôme (Theis). Le départ sera capital, il ne faudra pas se laisser enfermer et un coureur comme Scott est toujours très vif. Il l’a encore montré le 28 décembre dernier où son départ avait été impeccable. Dimanche, ce sera chaud, je pense.

> Si vous l’emportez dimanche, il s’agira d’une petite surprise. En êtes-vous capable ?

Je ne le pense pas. D’autant plus que depuis un jour, je suis enrhumé. Tout va se jouer ces deux prochains jours. Je me connais, j’avais déjà été infecté voici un mois. Soit ça passe, soit ça s’aggrave. Samedi, j’en saurai plus sur l’état de ma forme. C’est sûr que pour défendre mon titre, je préférerais être à 100%. On verra bien.

> Vous roulez dans les sous-bois avec le tricot de champion national sur le dos depuis deux ans déjà. Vous vous y êtes habitué ?

C’est vrai. Si je perds le titre, je retrouverai mon maillot d’équipe. J’aimerais bien le garder le tricot national, bien évidemment. Mais ce sera très dur. Et puis, d’un autre côté, je me dis aussi que ce serait bien que ça change un peu. Que quelqu’un d’autre le porte pour la prochaine saison. Oui, des fois, je me dis que ce serait mieux que ça change.

> Vous partez battu, là ?

Non, mais je l’ai déjà répété plusieurs fois. Je vis une saison spéciale. J’ai commencé plus tardivement le cyclo-cross, puisque mon objectif principal c’est le VTT en 2015 (NDLR : rappelons que Christian Helmig vise une sélection pour les JO de Rio). Néanmoins, rassurez-vous, le titre de champion, je ferai quand même tout pour le garder !

Entretien avec notre journaliste Denis Bastien

 

> Lire aussi :

Cyclisme – Hesperange : gros dérapage sur le circuit de Brouch