Tommy Wirtz portera les couleurs du DJK Rimpar Wölfe la saison prochaine. À 27 ans, l’ailier gauche international luxembourgeois se dit surpris mais extrêmement joyeux de pouvoir réaliser son rêve d’enfant. Mais aussi de faire taire les mauvaises langues…
Le HG Sarrelouis a officialisé sur le coup de midi votre départ, en fin de saison, pour le DJK Rimpar Wölfe qui évolue en 2e Bundesliga. Que ressentez-vous ?
C’est une grande joie de me dire que je vais pouvoir rejoindre un club de ce niveau ! C’est une très belle opportunité de voir ce dont je suis capable.
Pouvez-vous nous dire à quand remontent vos premiers contacts avec Rimpar ?
Marcus Becker, mon agent, a été sollicité par Rimpar qui cherchait un ailier gauche afin de suppléer le départ de Fin Backs. Et je sais que depuis quelques mois, le club me suit.
Votre agent vous a-t-il tout de suite parlé de l’intérêt de Rimpar ?
Non. Au début, Marcus m’a juste dit « continue de travailler comme tu le fais et ça va finir par payer. Tu es sur la bonne voie ». Alors j’ai continué de travailler, sans me poser de question. Et il y a à peu près un mois, les dirigeants de Rimpar m’ont contacté pour me faire part de leur intérêt. Ils m’ont fait une offre, mais m’ont laissé le temps de la réflexion.
Pour un club, il me paraîtrait plus simple d’aller chercher un jeune Allemand plutôt qu’un gars de 27 ans
Vous avez mis près d’un mois à vous décider ?
Oui. J’ai pris pas mal de temps pour réfléchir. Il me fallait évidemment avertir mon club de Sarrelouis mais aussi en discuter avec mes parents, ma copine…
Quelle a été la réaction du HG Sarrelouis ?
Il voulait me prolonger et m’a fait une belle offre. En effet, le club me permettait de commencer à travailler au Luxembourg en tant qu’enseignant et de jouer avec eux. J’aurais donc pu tout combiner : vie professionnelle, carrière sportive et vie familiale. Financièrement, c’était évidemment super intéressant. Mais l’appel de la 2e Bundesliga a été trop fort…
Arrivé l’été dernier à Sarrelouis, vous évoluerez donc la saison prochaine à l’étage supérieur. Tout semble être allé très vite, non ?
Oui et j’en suis le premier surpris ! En arrivant en Allemagne, j’ai tout de suite vu le niveau de jeu et celui d’ailiers de 18-19 ans qui font à peu près la même chose que moi. Pour un club, il me paraîtrait plus simple d’aller chercher un jeune Allemand plutôt qu’un gars de 27 ans.
Qui plus est luxembourgeois…
Il ne faut pas se mentir, si j’étais resté à Dudelange, aucun club de 2e Bundesliga ne serait venu me chercher. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je suis parti. À l’époque, mon agent avait montré des vidéos de moi à certains clubs et ces derniers étaient plutôt intéressés mais à la question « et cet ailier, où joue-t-il? », la discussion s’arrêtait nette. Pour beaucoup, un joueur qui évolue au Luxembourg n’a pas le niveau.
Le principal obstacle n’était donc pas d’être luxembourgeois mais d’évoluer au Luxembourg…
Oui et je trouve ça assez bête comme raisonnement. Mais bon…
Ceven Katt, l’entraîneur de Rimpar, vous a-t-il expliqué les raisons de vous recruter ?
Déjà, il voulait prioritairement un joueur professionnel. Ensuite, il m’a dit qu’il aimait mon attitude sur le terrain et dans le vestiaire mais aussi l’expérience que j’ai pu acquérir en sélection nationale.
Savez-vous quel sera votre rôle au sein de l’effectif ?
Avant de faire mon choix, il me fallait savoir ce que l’entraîneur attendait de moi. Il m’a donc expliqué que c’était pour remplacer Fin Backs, le deuxième ailier. Mais aussi que le poste de n° 1, occupé pour l’instant par Dominik Schöning, un super ailier, n’était pas figé. Qu’il y aurait une vraie concurrence.
Je n’ai pas envie d’en parler avec des gens que je ne connais pas, ou qui ne connaissent rien au handball, et dont je ne sais pas ce qu’ils pensaient il y a six mois…
Vous n’avez donc pas d’assurance quant à votre temps de jeu…
Non mais ça ne me dérange pas. Au contraire ! À Dudelange, j’étais n° 1 à mon poste. Cette fois, ce n’est pas le cas et c’est un vrai challenge. Ça me plaît. C’est à moi de prouver mes qualités.
Avant de faire votre choix, avez-vous consulté Nikola Malesevic, votre ancien entraîneur à Dudelange et actuel sélectionneur national ?
J’en ai parlé à certains copains mais aussi, c’est vrai à Nikola. C’était pendant la campagne internationale de janvier. Il a été pro et je voulais avoir son avis. Pour lui, au vu des deux offres qui se présentaient à moi, ma décision serait la bonne.
Le fait de rejoindre un club de 2e Bundesliga constitue-t-il un pied de nez à ceux qui estimaient que vous faisiez une erreur en rejoignant Sarrelouis ?
Dans mon esprit, il y a deux choses. La première est la satisfaction de pouvoir réaliser un rêve d’enfant. La deuxième est de pouvoir montrer à ceux qui estimaient que si c’était pour partir en 3e Liga, il valait mieux que je reste au Luxembourg, qu’ils se sont trompés. C’est vrai que ce n’est pas pour me déplaire (il rit).
Ce mercredi, serez-vous à la Coque pour assister à la demi-finale entre Esch et Dudelange ?
Oui, je vais voir mes anciens partenaires.
Vous ne manquerez sans doute pas d’être interrogé sur votre transfert…
Oui, je m’y attends. Mais, honnêtement, je n’ai pas envie d’en parler avec des gens que je ne connais pas, ou qui ne connaissent rien au handball, et dont je ne sais pas ce qu’ils pensaient il y a six mois… Ce soir, je vais surtout profiter pour passer un bon moment avec mes potes.
Entretien avec Charles Michel