Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pour clôturer les qualifications à l’Euro-2024, la sélection nationale féminine défie, dimanche à Umeå, la grande Suède, quatrième des derniers championnats du monde.
Elles avaient démarré leur aventure par un déplacement périlleux le 11 octobre dernier en Islande, où elles avaient logiquement souffert devant Luc Holtz et ses gars, venus encourager leurs compatriotes deux jours avant de se frotter aux locaux à l’occasion de la 7e journée des éliminatoires de l’Euro, et elles risquent de vivre un nouveau moment délicat pour l’achever.
Il faut dire que les Roud Léiwinnen s’apprêtent à boucler leur toute première campagne dans une phase finale des qualifications d’une compétition majeure par un défi d’une folle envergure, dimanche, devant un géant du continent et bien plus : la Suède, auteure d’un sans-faute (5/5) et donc déjà qualifiée (la 14e fois) pour la grand-messe continentale depuis un moment maintenant.
«On sait que ça va être une mission impossible, mais bon, on a quand même la chance et la fierté de pouvoir jouer dans un pays qui adore le handball, commente le sélectionneur national Alexandre Scheubel. La salle va être pleine à craquer, à nous de prendre énormément de plaisir et d’essayer de montrer ce qu’on est capables de faire.» «Ça va être très compliqué ! La Suède, c’est encore une classe au-dessus», abonde Kim Wirtz en faisant référence à l’Islande face à qui l’arrière et ses équipières venaient de s’incliner de 16 buts.
Résister le plus longtemps possible
Ce n’est un secret pour personne, un monde sépare les deux nations qui ne boxent pas dans la même catégorie. D’ailleurs, les joueuses de Tomas Axnér préparent le tournoi de qualification olympique (du 11 au 14 avril) et la star locale Jamina Roberts – qui avait gentiment enchaîné les selfies à la Coque -, mais aussi la gardienne Johanna Bundsen et l’importante Carin Strömberg, toutes les trois absentes aux îles Féroé, mercredi, seront de retour dans le groupe.
Il n’empêche que les Luxembourgeoises n’ont pas l’intention de se présenter en victimes expiatoires. «Il faut y aller avec beaucoup d’envie ! Et puis ce match va aussi nous permettre de prendre encore en expérience à ce niveau», précise Alexandre Scheubel. Kim Wirtz, quant à elle, se remémore l’aller : «On avait bien joué les 20 premières minutes, ce qu’on avait proposé, c’était correct. Espérons qu’on puisse réaliser la même chose, note la joueuse de Dudelange. Mais je pense qu’à domicile, elles vont vouloir nous « tuer« tout de suite. À nous d’être prêtes et surtout, ne pas débuter comme aujourd’hui (mercredi) parce que sinon…»
On l’aura compris, l’objectif sera une nouvelle fois de résister le plus longtemps possible aux déferlantes adverses pour les Roud Léiwinnen.
D’une simple prise d’initiative d’un ami qui l’a convaincue d’essayer la discipline, à une rencontre face à une nation référence sur la scène internationale, à savoir la Suède, cinq ans plus tard : on parle ici de l’incroyable ascension de Valérie Gomes (17 ans).
Venue au handball un peu par hasard, la Luxembourgeoise gravit une à une les étapes jusqu’à prendre de plus en plus d’épaisseur au sein de l’équipe fanion du HB Dudelange – avec qui elle a notamment disputé la Coupe d’Europe en septembre – depuis l’entame de la saison. Et ses performances n’ont pas échappé au sélectionneur Alexandre Scheubel qui, désireux de préparer l’avenir, a invité la pivot, habituée des sélections nationales chez les jeunes, à prendre part au stage de préparation du précédent rassemblement.
Bien qu’elle n’eût pas été retenue dans le groupe pour jouer la double confrontation contre les îles Féroé, la Dudelangeoise – par ailleurs élue meilleure pivot de la Youth Cup, remportée par le HBD, il y a quelques jours – a connu sa première convocation à l’occasion de cette ultime fenêtre des éliminatoires pour les championnats d’Europe 2024.
Encore fallait-il faire partie des 16 joueuses inscrites sur la feuille de match. Et devinez quoi ? Ce fut le cas. Mieux encore : Valérie Gomes a fait sa première apparition avec les A, mercredi, en entrant en jeu à la 27e minute face à l’Islande. Avant d’inscrire son tout premier but avec les Roud Léiwinnen dans le money time. Le deuxième le sera-t-il contre les Suédoises ? Le cas échéant, l’histoire prendrait une tournure encore plus belle.
