Tina Welter, 23 ans, s’épanouit à Trèves (2e Bundesliga), mais ne compte pas s’arrêter là. Elle rêve de l’élite allemande, mais aussi de l’armée luxembourgeoise.
Tina Welter entame sa quatrième saison en Allemagne, sa deuxième sous les couleurs de Trèves où elle a indiscutablement trouvé sa place.
Le handball féminin luxembourgeois ne compte pas de sélection nationale, mais paradoxalement, une joueuse professionnelle. Tina Welter (23 ans) évolue à Trèves et, vendredi soir, s’est offert un petit plaisir en se mesurant à l’actuel leader de Bundesliga, Bietigheim, lors du 2 e tour de la Coupe d’Allemagne.
Un duel dont elle et ses équipières sont sorties le minois bien haut malgré les treize buts d’écart au coup de sifflet final (22-35). C’est que trois jours plus tôt, lors de la 4 e journée de championnat, Bietigheim est allé humilier sur son parquet le HSG Bad Wildungen (49-17), établissant du même coup un écart record en Bundesliga.
Tina Welter, qui vient d’entamer sa quatrième saison en Allemagne, a donc goûté 55 minutes durant (2 buts) au très haut niveau. Claude Weinzierl, ex-entraîneur emblématique de l’équipe du Roude Léiw, se souvient de la détermination de la demoiselle qu’il a eue sous son aile « trois ou quatre saisons » en 3 e Liga : « C’était son rêve! Elle a tout fait pour l’atteindre et, aujourd’hui, elle joue en 2 e Bundesliga. »
Une trajectoire marquée par un virage décisif à l’été 2013. « Anne Bocka, la gardienne, est recrutée par Nellingen. Et l’entraîneur du club me propose de venir faire un essai. J’y suis allée et il m’a gardée », explique la Luxembourgeoise qui, âgée alors de 19 ans, évoluera le plus clair de son temps avec l’équipe réserve, pensionnaire d’Oberliga (4 e division) et se contentera de quelques apparitions au deuxième échelon national allemand.
Un avenir lié à la sélection?
Après une deuxième saison marquée par une opération au genou, elle décide de plier bagages et s’engage avec le DJK MJC Trier où elle devient une joueuse clé dans le dispositif de Cristina Cabeza. La technicienne espagnole n’offre pas beaucoup de répit à la Luxembourgeoise qui prend son envol en passant d’une aile à l’autre. « Normalement, je joue à gauche, mais j’alterne en cours de match », confie-t-elle sans se plaindre, elle qui aimerait néanmoins se fixer à un poste afin d’y poursuivre sa progression.
Et ce dans l’espoir de franchir un jour un palier supplémentaire. « Jouer en Bundesliga, c’est mon but, mais il faut être réaliste, ce n’est pas encore pour tout de suite », estime une Tina Welter qui, comme toute joueuse de 2 e Bundesliga, est contractuellement salariée de son club. Insuffisamment néanmoins pour ne se consacrer uniquement au handball.
Pour arrondir ses fins de mois, elle est employée comme vendeuse dans un magasin de sport sponsor du club. Une situation qui pourrait peut-être évoluer. C’est du moins ce qu’espère celle qui souhaite intégrer le cadre élite des sportifs de l’armée. « J’ai une réunion avec le COSL en novembre donc j’attends », explique celle qui, depuis janvier dernier figure au sein du cadre promotion du Comité olympique et sportif luxembourgeois. Un statut lui laissant six ans pour intégrer le cadre supérieur.
Par contre, l’admission au sein de l’armée se fait jusqu’à l’âge de 25 ans. Tina Welter, qui avait effectué un test en 2014, mais avait dû l’interrompre en raison d’une blessure, n’a donc plus de temps à perdre. « Mais pour ça , assure l’intéressée, il me faut un contrat pro et jouer en équipe nationale. » Seul problème, le Luxembourg ne compte à ce jour aucune sélection nationale féminine.
Mais il se pourrait que celle-ci voie le jour en début d’année 2017. Au printemps. « On a fait une demande auprès du ministère des Sports afin de créer un poste d’entraîneur supplémentaire », confirme Thierry Wagner, vice-président de la FLH tout en ajoutant que l’instance fédérale devrait « avoir une réponse rapidement ». C’est également ce qu’espère Tina Welter.
Charles Michel