Sandor Rac évoque la montée en puissance des Red Boys tout en se méfiant de Käerjeng à qui il rend visite demain.
Par le passé, et malgré des débuts prometteurs, les Red Boys ont souvent connu une perte de vitesse à l’approche ou durant l’hiver. Cette fois, ce n’est pas le cas. Cela doit vous réjouir.
Sandor Rac : Bien sûr! Mais, attention, le championnat est encore long et il peut se passer beaucoup de choses. Si l’on continue comme ça, on peut prétendre à… (il s’arrête)
Prétendre à quoi?
Être un sérieux candidat au titre.
Un simple candidat? Cela ne reviendrait-il pas à ne pas assumer ce statut de principal concurrent d’Esch, le tenant du titre?
Comme je l’ai dit plusieurs fois déjà depuis le début de la saison, ici, dans ce championnat, les cinq premières équipes peuvent se neutraliser tour à tour. D’ailleurs, pour moi, ce match à Käerjeng, ce samedi, est particulièrement important.
Pour quelles raisons?
Parce que l’on se déplace chez un adversaire qui reste sur de bons résultats après un début de saison compliqué en raison de plusieurs courtes défaites.
Sa position actuelle dans la hiérarchie ne reflète donc pas sa valeur?
Exactement. Et je le répète, il faudra être très vigilant. Quant à cette hiérarchie, tout est possible. Pour moi, plusieurs équipes peuvent encore jouer le titre.
Combien?
Les cinq premières…
Ces dernières saisons, l’amalgame entre les recrues et les entraîneurs n’a pas forcément porté ses fruits…
(Il coupe) Je n’ai pas pour habitude de parler de mes prédécesseurs…
Ce n’était pas le but. Seulement, et à la différence de vos prédécesseurs, vous n’êtes pas à l’origine du recrutement. Cela a-t-il compliqué certaines choses?
C’est vrai, je n’ai pas fait le recrutement. Mais j’ai eu de la chance : les recrues sont de très bons joueurs. Des individualités que j’avais pour mission d’insérer dans un projet collectif. Jusqu’au mois de décembre, j’ai surtout axé le travail sur le jeu offensif. C’était vraiment ma priorité. Et ça porte ses fruits, car on tourne à une moyenne de plus de 30 buts par match (NDLR : 33).
Nous ne sommes pas ce que je considère être une grande équipe
La victoire contre Berchem (33-22) symbolise cette efficacité, mais aussi une assise défensive retrouvée, non?
En première partie de saison, on avait quelques difficultés dans ce secteur. Mais, comme je le disais, ma priorité était le jeu offensif. Mais à partir de décembre, on a commencé à travailler le jeu défensif. Pour ça, il a fallu apprendre à certains joueurs comme Becvar, Bonic ou même Batinovic, plus axés sur le jeu d’attaque, à défendre.
À Berchem, certains disent que l’ampleur de cette défaite s’explique par un « jours sans ». Que cela vous inspire-t-il?
(Il rit) Ah, ça me fait penser à ce que certains disaient de Djokovic pendant dix ans. Quand il gagnait, c’était parce que son adversaire était mauvais… Maintenant, je rappellerais juste que cette même équipe de Berchem est allée infliger à Esch sa seule défaite de la saison à domicile (NDLR : 26-27, le 29 janvier)…
Êtes-vous satisfait de l’évolution du jeu de votre équipe?
Oui. D’ailleurs, nos résultats contre Berchem sont un bon indicateur : on a gagné notre premier match de quatre buts (36-32), le deuxième de sept (27-34) et le dernier de onze (33-22).
Si l’on se fie à cette démonstration, les Red Boys évoluent à un autre niveau…
Non. Nous ne sommes pas ce que je considère être une grande équipe. Une grande équipe est capable, même le jour où elle passe à côté de son match, de gagner de quatre ou cinq buts. Nous n’en sommes pas là. En revanche, quand on joue bien, quand seulement trois ou quatre de mes gars jouent bien, on gagne.