QUALIF EURO-2024 En l’espace de quatre jours, les Luxembourgeois ont chuté deux fois contre la Turquie, l’adversaire le plus «prenable» du groupe 1. Analyse et explication d’un échec cuisant.
Le tirage au sort de ces éliminatoires de l’Euro-2024 effectué, la Turquie apparaissait sur le papier comme la nation la plus «abordable» pour les Roud Léiwen ou du moins une équipe bien en dessous du niveau des deux têtes d’affiche du groupe 1 que sont la Macédoine du Nord et le Portugal. Mais par deux fois, la bande de Nikola Malesevic s’est pris les pieds dans le tapis. D’abord à domicile dans les ultimes instants de la partie (29-30), puis en Turquie dans un match où les Luxembourgeois sont totalement passés à côté de leur sujet (31-20).
Un retard à l’allumage fatal
Cette double confrontation face aux Turcs a un point en commun qui saute aux yeux : à chaque fois, les Roud Léiwen sont passés au travers en début de partie. Mercredi dernier à la Coque, les Luxembourgeois, bien qu’ils aient eu bon nombre d’opportunités plus ou moins faciles, ont dû attendre huit minutes avant de faire mouche pour la première fois. Et à ce niveau, une telle maladresse se paye cash. Résultat : les locaux ont passé leur temps à courir derrière le score, laissant une énergie évidente en cours de route, traduite ensuite par une perte de lucidité dans les moments clés, et plus particulièrement dans le money time où Jacques Tironzelli, Josip Ilic et consorts auraient pu faire basculer la rencontre en leur faveur.
Même constat dimanche devant les 1 500 spectateurs présents dans la salle du 19 Mayis Spor Salonu-Konya à la différence que cette fois-ci, les joueurs du Grand-Duché ont trouvé le chemin des filets sur leur première possession par l’intermédiaire d’Adel Rastoder. Une ouverture du score et puis un nouveau passage à vide durant lequel les coéquipiers de Tommy Wirtz, de retour de blessure après avoir manqué le match aller, n’ont plus planté pendant près de dix minutes.
S’ils ont brièvement réussi à se remettre en selle sous l’impulsion de Loic Kaysen, le mal était fait. «Mentalement, nous devons absolument travailler sur nous-mêmes, car nous ne sommes jamais prêts dans les dix premières minutes. Nous ne sommes pas moins bons que les Turcs, on l’a vu mercredi. Nous devons maintenant analyser tout cela. Pas seulement la tactique et le cadre», déclarait le capitaine et ailier gauche devant les caméras de Handball TV à l’issue de la rencontre à Konya.
«Le volume d’entraînement n’est pas suffisant»
Outre une mise en route trop tardive qui a été l’une des causes de ces deux défaites, d’autres facteurs sont également évoqués par les principaux intéressés. «Je crois qu’on a aussi vu que le mal est plus profond qu’on le pense. C’est-à-dire qu’avec une performance comme mercredi, on peut faire illusion mais là, c’est tout notre système qui est à revoir. On voit bien qu’avec des joueurs qui s’entraînent trois à quatre fois par semaine, c’est difficile sur le plan international. Le volume d’entraînement n’est pas suffisant», explique le gardien Chris Auger.
«Je dirais que c’est aussi lié à un manque d’expérience parce que ce n’est pas la même chose de jouer un match en Axa League et une rencontre internationale. Dans un premier temps, il faut augmenter le nombre d’entraînements, augmenter la qualité de l’Axa League. Comment faire? Dans un premier temps, il faut se mettre autour d’une table pour parler de ces choses-là», enchaîne le sélectionneur national Nikola Malesevic.
Au contraire des autres nations dont la majorité des joueurs sont professionnels et vivent du handball, les Luxembourgeois eux ne le sont pas et ont un travail à côté. «Nous sommes des amateurs et nous jouons comme des amateurs», constatait d’ailleurs Tommy Wirtz après la déroute.
Cascade d’absents
«Bien sûr, il manquait quelques joueurs mais cela ne doit pas être une excuse pour notre jeu. Il faut tirer les leçons de ce revers et essayer de faire mieux au prochain match, car nous pouvons mieux faire», poursuivait le joueur du HB Dudelange. Il faut tout de même l’admettre, les Roud Léiwen n’ont pas été épargnés par les absences pour cette double date internationale. En effet, blessés, Felix Werdel et Yann Hoffmann, deux joueurs importants des systèmes de Nikola Malesevic, ont dû déclarer forfait.
Julien Kohn a lui aussi dû renoncer à prendre part au rassemblement en raison de ses obligations professionnelles. S’ils étaient présents au match aller, Martin Muller et Jacques Tironzelli (11 buts à eux deux) n’étaient pas du voyage en terres turques. Le premier a pris sa retraite internationale tandis que le second, encore étudiant, ne pouvait pas se libérer.
Autant d’éléments qui font que le Luxembourg a subi par deux fois la loi de la Turquie.