En cas de succès, ce samedi, Esch serait officiellement sacré champion. Mais le leader se méfie chez celui qui l’a terrassé en demi-finale de la Coupe de Luxembourg.
Connaîtra-t-on, ce samedi soir à l’heure de l’apéro, l’épilogue de cette saison 2020/2021 ? Ou, autrement dit, le HB Esch sera-t-il autorisé à sabrer le champagne à deux journées de la fin d’un championnat sur lequel il a, jusqu’ici, régné de main de maître ? Allez, un petit jeu : saurez-vous découvrir l’auteur de cette phrase prononcée vendredi soir, 24 heures avant un duel Berchem – Esch lors duquel les locaux devront se passer d’Ariel Pietrasik et Christo Tsatso à la base arrière : «Ah, c’est délicat…»
Eh oui, vous l’avez reconnu, c’est André Gulbicki. Même lorsque son adversaire a l’infirmerie pleine, le plus roublard technicien du pays trouve les capacités à inverser les rôles. Évidemment, la décence l’empêche d’aller jusqu’à dire que ses deux absences sont dans l’absolu une bonne chose pour Berchem, et d’évoquer la fameuse «bête blessée». Toutefois, il estime que, malgré l’absence des arrières gauche et droit, le club du Réiserbann pourra, à la suite de sa victoire en Coupe de Luxembourg dimanche face aux Red Boys, «jouer plus libéré». Pas sûr qu’Alexandre Scheubel appréhendait les choses de cette manière…
Il faudrait un sacré concours de circonstances
Samedi dernier, gymnase de la Coque, 18 h. Les Red Boys viennent de décrocher leur billet pour les demi-finales aux dépens de Käerjeng et Esch connaît donc l’identité de son adversaire en finale. Mais voilà, les hommes de Gulbicki vont trébucher sur un obstacle qu’ils avaient pourtant franchi à deux reprises – en autant de tentatives – en championnat.
À l’écouter, on comprend qu’une semaine plus tard, André Gulbicki n’a pas complètement digéré cet affront : «Jusqu’ici, dans un match, on avait toujours marqué au minimum 25 buts. Là, on en a mis 22. Et ce qui est frappant, c’est qu’en première période, leur gardien ne fait que trois arrêts… Et si j’ajoute à cela les 14 fautes techniques sur l’ensemble de la rencontre, ça en dit long de la qualité défensive de Berchem…»
Une qualité que résume Gulbicki en un mot : «agressive». On pourrait ajouter mobile et tenace. Autant de qualités qui aura permis à l’équipe d’Alexandre Scheubel de renverser une situation bien compromise en finale contre les Differdangeois. Privé de Pietrasik, touché au pied gauche dès la 10e minute, et s’appuyant sur Tsatso diminué en raison d’une blessure à la clavicule, Berchem a su trouver les ressources nécessaires pour décrocher la onzième Coupe de son histoire. En aura-t-elle assez ce samedi pour décrocher un succès qui lui permettrait de revenir à un point et demi d’Esch et d’entretenir ainsi l’espoir de réaliser le doublé ? «Franchement, conclut Alexandre Scheubel, on ne va pas se mentir, il faudrait un sacré concours de circonstances. Ça va être compliqué.»
Charles Michel