C’est un Luxembourg au visage rajeuni et remodelé qui se présentera ce mercredi 3 novembre au soir (19 h) à Berchem face au Portugal, premier match de préparation avant son double duel face aux États-Unis. Une belle occasion pour son sélectionneur, Nikola Malesevic.
Savez-vous ce qu’est l’hexakosioihexekontahexaphobie? Impossible à placer au Scrabble, ce terme désigne la peur du nombre 666. Trois chiffres que l’on retrouve dans la Bible et plus précisément dans le verset 13:18 de l’Apocalypse. Diable! Il s’en est fallu de peu – douze jours précisément – pour que les hommes de Nikola Malesevic se retrouvent «officiellement» sous le signe de Satan.
Ainsi, ce mercredi soir à Crauthem, ils affronteront, lors d’un match amical aux allures de prestige, le Portugal 654 jours après sa dernière apparition. C’était le 19 janvier 2020, au Mesikäpa Hall de Põlva, lors du match retour perdu contre l’Estonie en math de barrage pour l’Euro-2022. Un an, neuf mois et quinze jours se sont donc écoulés.
Autant dire une éternité. «Le premier point, peut-être le plus important, confie Nikola Malesevic, c’est de nous retrouver. Au vu du contexte, ce stage est une belle opportunité.» Et ce, d’autant que contrairement à celui organisé en fin de saison dernière à Rostock – qu’une bonne partie des joueurs avait littéralement boudé – cette fois, le sélectionneur pourra compter sur pas moins de 21 joueurs. Il aurait même pu en avoir deux de plus, mais Julien Kohn et Jacques Tironzelli ont été retenus pour des raisons respectivement professionnelles et estudiantines.
Cette fois, tout le monde sait à quoi s’en tenir
Entre ce 19 janvier 2020 et aujourd’hui, le Luxembourg ne présente plus vraiment le même visage. Ainsi, sur les seize joueurs présents en Estonie, pas moins de neuf éléments* – en comptant Kohn et Tironzelli – sont cette fois absents.
Suffisant pour illustrer le virage opéré par le technicien qui ferait sienne la fameuse citation attribuée à Émile de Girardin, ancien patron de presse du XIXe siècle : «Gouverner, c’est prévoir. Ne rien prévoir, ce n’est pas gouverner, c’est courir à sa perte.» «Pour envisager l’avenir, il faut être capable d’anticiper», rappelle très justement celui dont la liste fait donc la part belle aux nouveaux venus, à l’instar d’Adel Rastoder, Josip Ilic, Armin Zekan, Milasin Trivic, Ojié Etute, Loïc Kaysen, Joé Schuster et Christophe Popescu.
Un groupe qu’intégrera sans doute l’Eschois Tom Krier en vue des qualifications du Mondial-2023, du 14 au 16 janvier aux îles Féroé, dont l’équipe hôte, comme l’Estonie, a disputé la deuxième phase qualificative de l’Euro-2022.
Ce mercredi soir, Nikola Malesevic a donc retenu 21 éléments au moment d’affronter le Portugal. Non prévu initialement au programme, au menu duquel ne figuraient que deux face-à-face avec les États-Unis, ce rendez-vous ravit le sélectionneur et, bien entendu, toute une sélection.
«Quand on te propose un tel match, c’est impossible de dire non. Tout le monde se rend compte de la chance que cela représente de pouvoir affronter un adversaire d’un tel calibre», estime Malesevic, qui voit au travers de cette opposition l’occasion «non pas de rivaliser, mais de se mesurer» avec une nation classée sixième du dernier championnat d’Europe, mais aussi dixième du dernier Mondial en Égypte.
Bref, il serait illusoire d’imaginer un instant le Luxembourg faire chuter une Seleção qui retrouvera, vendredi, en match phare du 75e anniversaire de la FLH, l’Allemagne contre qui elle s’était inclinée de deux petits buts (27-25) lors du match pour la 5e place lors de la dernière édition du tournoi continental.
«J’espère que le Portugal alignera sa meilleure équipe», déclare Malesevic qui, de son côté, a prévu de faire tourner et d’offrir ainsi du temps de jeu aux nouveaux venus. À l’image de Josip Ilic, d’Armin Zekan ou d’Ojié Etute, trois éléments qu’il connaît bien pour les avoir sous ses ordres à Dudelange.
Cette préparation automnale doit aussi permettre au sélectionneur de poser ses jalons, d’affirmer ses choix. Pour cela, il cultive le dialogue et l’échange avec les clubs et les joueurs potentiellement sélectionnables : «Je suis allé dans les clubs concernés pour présenter à l’un de leurs représentants, mais aussi en présence des joueurs concernés, ma vision des choses. Et ainsi éviter tout malentendu du style « ah, je ne savais pas qu’il y avait un stage » ou « le mail n’était pas clair »… Cette fois, tout le monde sait à quoi s’en tenir», assure l’intéressé qui, à l’en croire, a reçu un très bon accueil.
«Ça s’est vraiment très bien passé. Ça a permis de clarifier certaines choses.» Malesevic, en fin de contrat en juin prochain, sait qu’une éventuelle prolongation se fera en fonction des résultats obtenus. Alors, son leitmotiv est simple : «Faire le boulot et le faire à fond.»
* Max Kohl, Peter Ostrihon, Tom Meis, Dimitri Mitrea, Alen Zekan, Joe Faber, Pierre Veidig.
La sélection
Gardiens : Chris Auger (Red Boys), Mika Herrmann (Dudelange), Scott Meyers (Berchem), Jeremy Guerder (Mersch). Ailiers gauches : Tommy Wirtz, Félix Werdel, Aldin Zekan. Arrières : Yann Hoffmann, Lé Biel (Berchem), Adel Rastoder (Sarrelouis/ALL), Raphaël Guden (Dansenberg/ALL), Martin Muller (Esch), Loïc Kaysen (Gummersbach/ALL), Josip Ilic, Armin Zekan, Ojié Etute (Dudelange), Joé Schuster (Northeimer/ALL). Ailiers droits : Daniel Scheid (Red Boys), Christophe Popescu (AS Lyon/FRA). Pivots : Weyer (Berchem), Milasin Trivic (Käerjeng)
Charles Michel