Le HB Esch a encore réalisé une prestation de haut vol sur le terrain des Red Boys (23-30) et reste invaincu.
On attendait beaucoup de ce choc au sommet entre Esch (1er) et les Red Boys (2e). Seulement, la montagne a accouché d’une souris. La partie n’a pas tenu ses promesses. La faute tout d’abord à un déficit d’engagement des locaux en manque de rythme, mais aussi à la force de frappe du leader eschois qui voit sa série d’invincibilité se poursuivre. Mis à part dix premières minutes équilibrées, la victoire des joueurs d’André Gulbicki s’est dessinée assez rapidement. Après avoir mené au tableau d’affichage de deux buts sur une réalisation de Batinovic (3-1, 5e), les Differdangeois vont vite perdre la main dans cette rencontre.
À partir du quart d’heure de jeu, les séquences défensives des visiteurs vont se faire de plus en plus musclées et Boukovinas dans sa cage va tout simplement se montrer magique. Le dernier rempart du leader va écœurer tour à tour tous ceux qui osent le défier : Bonic bute sur lui et Alen Zekan se pose des questions et trouve le poteau. Comme souvent, les coéquipiers de Bock annoncent assez tôt la couleur avec un but de Krier qui leur donne un premier break (4-8, 15e). Les joueurs des Red Boys bousculés sur leur terre, tardent à réagir et voient leur adversaire prendre dangereusement de l’avance (7-12, 22e). Ils se reprennent un peu en fin de première mi-temps grâce à une série de réalisations signées Scheid, Kohl et Bonic (11-13, 28e), mais ce n’est pas suffisant pour rattraper leur retard avant la pause. Le constat est simple : trop de précipitations dans les tirs et trop de joueurs ayant du mal à exprimer leur potentiel privent les joueurs de Sylvain Brosse d’un véritable duel. «Cela fait trois mois que l’on a pas joué, je peux comprendre le manque d’intensité sur le terrain. Ce qui m’embête plus, c’est que l’on ne respecte pas le plan de jeu mis en place. L’idée c’était de ne pas trop mettre de rythme, de conserver la balle en ne jouant pas trop vite. Mon discours était clair là-dessus, mais vous avez vu, on faisait deux, trois passes et tir. On a tout fait pour faire briller le gardien en face», déplore le technicien français des Red Boys.
On ne pensait pas mettre cette équipe des Red Boys si facilement en échec
Dès le début de la seconde mi-temps, la tendance se confirme. Esch augmente son avance de huit buts sans la moindre réaction de son vis à vis. Les rouge et blanc restent près de cinq minutes sans trouver la faille avec un compteur bloqué à onze buts. A sept mètres et à la conclusion d’un mouvement collectif Bock et Werdel font mouche durant cette période (11-19). Comme le reconnait Enes Agovic, Differdange s’est cassé les dents sur la défense eschoise : «C’est dans ce secteur de jeu que l’on gagne le match, on a été compact et on ne leur a pas proposé beaucoup de solutions en attaque. En plus, on a pu compter sur l’excellente partie de notre gardien»
Esch va terminer cette rencontre tranquillement sans trembler : +7 à l’arrivée (23-30). Après leur tour de force contre deux sérieux prétendants au titre, il faut se résoudre à faire ce constat : Esch est une machine à gagner. «On ne pensait pas mettre cette équipe des Red Boys si facilement en échec même si on s’était bien préparés. Le championnat est encore long et les matches décisifs vont arriver mais on avait à cœur de rester invaincus. C’est toujours bon pour le moral de gagner et cela fait douter nos adversaires», précise Enes Agovic. Du côté des perdants, Sylvain Brosse est revenu à la fin de la rencontre sur ce qu’il a manqué à son équipe : «On a manqué de rotations sur la base arrière pour tenir le coup. L’absence d’un garçon comme Swan Lemarié nous a été préjudiciable et m’oblige par moment à faire jouer Daniel Scheid derrière. Lukas Christin qui vient d’arriver n’était pas là non plus, ce qui nous prive également d’une rotation sur le poste de pivot.». Les Red Boys ne vont pas se faire une montagne de ce duel raté. Ils pensent déjà au week-end prochain et à la coupe pour se refaire la cerise.
Charles Michel