Désormais entraîneur de Schifflange, où il œuvre aux côtés d’Arsène Welter, manager, Pascal Schuster entame un travail bien différent de ceux menés à Esch et Dudelange.
L’ancien entraîneur eschois a pour mission de révéler et décomplexer les jeunes talents de Schifflange.
Pascal Schuster a tourné la page. C’est en tout cas ce qu’il affirme, maintenant qu’il a pris les commandes de Schifflange. Il y a cinq mois, l’entraîneur se faisait virer d’Esch en plein play-offs, après deux défaites consécutives face à Käerjeng et son ancien club, Dudelange, qui en avait profité pour prendre les commandes du championnat pour ne plus les lâcher. «Sur le coup, ça m’a fait un choc, raconte-t-il, acceptant de rouvrir un peu la cicatrice laissée par cet épisode douloureux. Ma première réaction a été de me remettre en question, d’analyser le travail que j’avais fait. Je suis comme ça. La colère est venue après. Avec le recul, je me dis qu’il y a eu un grand manque de respect. Il restait cinq matches. Je ne pense pas que j’aurais fait plus mal que ça.» Ça ne remonte pas à si loin, mais rappelons-le quand même : Esch a finalement terminé à 5,5 points de Dudelange, perdant trois des cinq derniers matches des play-offs, face à Berchem puis à nouveau contre Käerjeng et Dudelange.
«Des supporters trop gâtés»
En tout cas, à Schifflange, le moins que l’on puisse dire est que le challenge qu’il a décidé de relever est d’une toute autre nature. «Que ce soit à Dudelange ou Esch, je n’ai connu que le haut niveau», coupe- t-il, quand on lui en fait l’allusion.
Schuster a quitté la lumière et la pression pour se plonger, à trois kilomètres d’Esch, dans un travail de plus longue haleine, aux côtés d’Arsène Welter, qui a quitté ses fonctions de secrétaire général de la fédération pour devenir manager du club. «Le projet consiste à faire éclore les jeunes talents d’ici deux ou trois ans. Schifflange ne joue plus les play-offs. Avec Arsène, on est là pour relancer un club assez renommé mais tombé dans l’oubli, ajoute Schuster. C’est un travail très intéressant pour un entraîneur. On le voit mieux quand il porte ses fruits. J’avais l’habitude de travailler sous pression, avec des spectateurs trop gâtés qui ne veulent que des titres. Ici, j’ai un peu plus de temps.»
Plus de temps oui, mais la sixième place est «possible» à atteindre dès cette saison. Pour cela, c’est face à Pétange et Strassen qu’il ne faudra pas se louper. «Notre sept de base est costaud et on a beaucoup de jeunes sur le banc. On va y aller étape par étape et voir comment l’équipe va se comporter. Ça fonctionne déjà pas mal. Les joueurs ont surtout besoin de prendre confiance, de jouer libéré. C’est primordial.»
Lors de la première journée, Schifflange n’a pas été loin de réussir son premier coup de la saison, face à Käerjeng, en accrochant au moins le nul (défaite 33-31). Qu’en sera-t-il face aux Red Boys ce week-end? «J’attends que l’équipe affiche le même niveau, que les consignes qu’on travaille à l’entraînement soient bien appliquées. Mais ce n’est que le début de la saison. Il y a certains matches qu’on attend plus que d’autres», conclut Schuster. L’allusion n’échappera pas à Pétange et Strassen, habitués à se battre dans le bas du classement. Et peut-être même à Esch, mais ça risque d’être une autre histoire…
Raphaël Ferber