Nikola Malesevic a apprécié la réaction de la sélection, victorieuse samedi des États-Unis (28-26) en amical après les deux revers contre le Portugal (21-39) et cette même équipe américaine (24-30).
Comment vous sentez-vous au lendemain de cette campagne de trois matches amicaux?
Nikola Malesevic : Je viens juste de regarder la rencontre Belgique – Grèce (27-29) lors des qualifications du Mondial-2023. Je constate que, comme nous, cette équipe belge manque de repères. La faute à l’absence de rassemblements depuis bien longtemps à cause du covid-19.
Vendredi, après le premier match face aux États-Unis, perdu 24-30, après une prestation assez brouillonne, vous sembliez être dans l’expectative. La prestation, samedi, de vos joueurs vous a-t-elle rassurée?
Comme je le disais déjà vendredi, je n’ai pas de doute. Je connais la qualité des joueurs. Après, le handball est un sport de contact. Si chacun essaie de sortir l’équipe de manière individuelle, ça ne peut pas marcher. L’effort doit être réalisé ensemble et dans le même sens. La solution ne peut qu’être collective. Et c’est ce qu’ils ont montré samedi. Ils ont rendu une copie bien plus intéressante.
Comment expliquez-vous ce changement de visage en l’espace de 24 heures? Qu’avez-vous dit à vos joueurs vendredi soir dans le vestiaire?
Déjà, après ce genre de prestation, j’évite de prendre la parole dans le vestiaire. Il faut laisser retomber la pression, prendre le temps d’analyser. Parler de suite reviendrait à prendre le risque de se laisser emporter par l’émotion. Que ce soit moi ou les joueurs. Et l’on sait que dans ce cas, des choses peuvent être dites et vite regrettées… Une chose est sûre, tous les joueurs ont mal dormi. On n’avait pas beaucoup de temps, alors on s’est servi, samedi matin, de la vidéo. Vendredi, les joueurs n’étaient pas sur le bon chemin.
Si vous voyiez ce qu’il (Étute) fait à l’entraînement, on a l’impression de voir Daniel Narcisse, c’est dingue!
Parce qu’ils ne respectaient pas les consignes?
Non, ils étaient pris par le doute. La preuve au vu du nombre de fautes techniques commises : contre le Portugal, il y en a eu quinze, face aux États-Unis, vendredi, seize. Enfin, samedi, il y en a eu… cinq!
Débuter par le Portugal était-il une bonne idée?
L’occasion s’est présentée comme ça… Après, c’est sûr que pour des gars qui débarquent en sélection, perdre de 18 buts, question confiance ce n’est pas l’idéal…
D’autant plus qu’on a vu le Portugal lever le pied en seconde période…
Oui, c’est vrai. Mais le résultat en lui-même n’avait aucune importance. Ce que je voulais, c’était voir une réponse collective de mes joueurs. C’est celle que j’ai vue samedi. Quand tu perds, tu apprends.
Comment jugez-vous la prestation de vos joueurs samedi?
J’étais fier, en voyant leur réaction, d’être sur ce banc. Il y avait de la cohésion, de la combativité… Chaque joueur a une importance dans la construction du résultat. Défensivement, ce fut beaucoup plus solide. Pour ce qui est du jeu rapide, on a réussi à marquer quelques buts sur cette phase de jeu, alors qu’on n’a pas eu encore le temps de le travailler à l’entraînement. Donc, c’est plutôt encourageant.
Contrairement aux deux premiers matches, Chris Auger était cette fois dans les buts…
Oui, il a joué environ quarante minutes, mais au-delà de sa performance individuelle, l’attitude de la défense dans son ensemble était très bonne.
Que pensez-vous de la prestation de Josip Ilic?
Le fait de débuter en sélection en tant que futur naturalisé, ça lui a mis un coup de pression. Il était attendu, certains pensaient peut-être qu’il allait mettre dix buts… Bref, ce samedi, une fois qu’il a compris qu’il n’avait pas à porter l’équipe sur ses épaules, il a pu se libérer.
Que pouvez-vous nous dire sur les plus jeunes?
Joé Schuster, que je connais bien, car il était au HBD, a montré ses qualités défensives, son excellent état d’esprit. Loïc Kaysen, lui, est capable de jouer défense/attaque. Polyvalent, il est en phase de progression. À Gummersbach, je sais que l’entraîneur de l’équipe A compte sur lui pour l’avenir. Loïc est l’un de ces gamins qui incarnent l’avenir de cette sélection. Adel Rastoder a quant à lui montré ce qu’il était capable de faire samedi. C’était impeccable. Il a cette qualité de s’adapter très vite au partenaire qui est avec lui en défense. David Étute, c’est spécial. Si vous voyiez ce qu’il fait à l’entraînement, on a l’impression de voir Daniel Narcisse, c’est dingue! Il lui faut maintenant reproduire la même chose en match. À 20 ans, il est encore jeune. Il a encore du temps, mais pas autant de temps que ça… Christophe Popescu a montré ses qualités d’ailiers. Tant en attaque qu’en défense.
Guden s’est, lui aussi, montré plus à son aise samedi…
Ça a été difficile pour lui contre le Portugal et je l’ai laissé au repos vendredi. Samedi, c’était beaucoup mieux. On a les joueurs pour avoir une équipe performante. Maintenant, on doit préparer les qualifications du Mondial-2023 aux îles Féroé, du 14 au 16 janvier, puis les deux matches contre la Belgique, les 20 et 23 janvier, lors des barrages pour le tour qualificatif de l’Euro-2024.
Cinq matches en neuf jours, pour des amateurs, ça fait beaucoup, non?
Oui. Il va falloir faire en sorte de privilégier la récupération.
Charles Michel