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[Handball] Muller : «Malgré l’âge, la motivation est la même !»


Martin Muller, ici dans ses oeuvres, retrouve Dudelange. (Photo Marcel Nickels)

Absent des terrains depuis le 1er décembre, Martin Muller effectue aujourd’hui contre Dudelange, en demi-finale de Coupe de Luxembourg, son retour à la compétition contre Dudelange. L’occasion de faire le point avec l’international luxembourgeois qui, du haut de ses 32 ans, est toujours habité par la même envie.

Le 8 février, vous figuriez sur la feuille de match lors du succès d’Esch à Dudelange (28-29) mais n’êtes pas entré en jeu…
Martin Muller : À Dudelange, il n’y avait pas de nécessité à ce que j’entre en jeu. Sur la fin, on a eu un peu de mal, mais je pense que ça aurait été dangereux d’entrer après être resté 50 minutes assis sur le banc. On a préféré ne pas prendre de risques.

Cette fois, vous effectuerez votre retour à la compétition ce mercredi. Vous devez attendre ce moment avec impatience, non?
Oui. Je suis content de pouvoir rejouer, car ça fait plusieurs semaines que je m’entraîne normalement et n’ai plus du tout de problème par rapport à ma blessure.

Vous souvenez-vous précisément des circonstances de cette blessure?
C’était le 1er décembre, en Coupe à Grevenmacher (16-43). Par malchance, sur une action, je suis mal retombé et le bassin a encaissé le choc.

Pour le club, cette blessure est venue au « meilleur moment », mais j’aurais bien aimé participé aux campagnes internationales

Il était question d’un problème aux adducteurs…
Non, pas spécialement les adducteurs. On va dire que c’était dans cette zone-là.

S’il n’y a jamais de bon moment pour se blesser, cette blessure vous a fait manquer les deux campagnes qualificatives avec la sélection nationale…
Pour le club, cette blessure est venue au « meilleur moment », mais j’aurais bien aimé participé aux campagnes internationales. Ça m’a quand même fait… Enfin, ça m’a bien embêté.

Avez-vous suivi ces deux campagnes de la sélection nationale?
J’ai vu deux ou trois matches, mais je n’étais pas avec l’équipe, je n’étais pas au cœur du vestiaire. Je suis allé les voir à la Coque et j’ai aussi vu les matches sur internet.

Était-ce frustrant de ne pas avoir pu prendre part à ce barrage de l’Euro-2022 contre l’Estonie et se dire qu’en raison des nombreuses absences, les dés étaient peut-être un peu pipés?
C’est vrai qu’on n’a pas eu de chance. Surtout, les absences à la base arrière ont fait du mal, car la défense a toujours fait de bons matches, comme les gardiens… J’avais l’impression qu’il manquait des automatismes entre les joueurs et qu’il n’y avait pas beaucoup de possibilités de rotation. (Yann) Hoffmann a manqué aussi, lui qui est capable de marquer des buts faciles depuis la base arrière. Alors oui, dans ces conditions, c’est frustrant. Après, en face, l’Estonie était au complet et avait une très belle équipe. Difficile de dire si le résultat aurait été différent en étant nous aussi au complet… Mais si ça avait été le cas, si tout le monde avait pu prendre part à la préparation, on aurait pu faire un résultat lors du tournoi à la maison (NDLR : qualifications du Mondial).

Concernant mon avenir en sélection, il faut déjà que je sois sélectionné…

Un résultat?
Gagner un ou deux matches. Après, je dis ça, c’est juste un ressenti.

Y avait-il selon vous possibilité de mieux faire?
(Il rit) Il y a toujours possibilité de mieux faire. Mais il y a eu des petits pépins physique qui ont fait du mal.

Une fois passé la trentaine, on s’interroge parfois sur son avenir, ou d’autres le font pour vous. Alors, on vous pose la question : vous qui venez de fêter vos 32 ans, comment voyez-vous votre avenir en sélection?
Je ne me suis pas encore posé cette question… Tant que je joue au hand à un certain niveau, j’aimerais participer aux rendez-vous de l’équipe nationale. Après, c’est compter sans d’éventuels pépins physiques. À 32 ans, évidemment, il faut faire un peu plus attention à son corps. Concernant mon avenir en sélection, il faut déjà que je sois sélectionné…

Vous partez du principe que votre place n’est pas acquise?
Ta place, tu la gagnes au vu de tes prestations avec ton club, c’est tout. C’est par ce biais que tu mérites ou non ta place en équipe nationale.

Que pensiez-vous de votre niveau de jeu jusqu’à cette fameuse blessure?
En fait, je ne m’en souviens plus trop… Je dirais quand même que je suis bien revenu de ma grosse blessure au genou (NDLR : rupture des ligaments croisés du genou droit en octobre 2017 contre la Finlande). Mon retour à la compétition, je l’ai effectué onze mois plus tard lors d’une saison où l’on réalise finalement le doublé. Le fait d’évoluer dans une très bonne équipe, riche en individualités, a sans doute facilité mon retour. Je n’avais pas cette pression de jouer tous les matches à fond durant 60 minutes.

Les premières années, des finales, on en a beaucoup perdues, mais avec le temps et l’expérience, ça a changé…

Ce mercredi, près de trois mois après cette blessure au bassin, vous voici à nouveau de retour lors d’une demi-finale de Coupe. Déjà, savez-vous combien vous en avez joué durant votre carrière?
Aucune idée! Hormis les saisons où j’évoluais à l’étranger, j’ai l’impression d’avoir toujours disputé les demi-finales. D’ailleurs, lors d’une saison où j’étais à l’étranger, le club avait perdu en quarts… Par contre, je sais que je n’ai perdu qu’une seule demi-finale. C’était la saison où on a atteint la finale de la Challenge Cup (2013). C’était contre Dudelange.

Et des Coupes, savez-vous combien vous en avez gagné?
Pfff… Non, franchement, je n’en sais rien.

Vous ne les comptez plus?
(Il rit) En fait, on ne les a jamais vraiment comptées… Mais les premières années, des finales, on en a beaucoup perdues, mais avec le temps et l’expérience, ça a changé…

Que faites-vous des trophées et des médailles?
Les trophées et Coupes restent au club. Les médailles, je les ai chez moi.

Bien rangées?
Oui, dans une armoire… Euh non, dans un tiroir.

Nikola Malesevic, l’entraîneur de Dudelange, dit qu’au Luxembourg le fait de jouer à la Coque surmotive naturellement les joueurs. À votre âge, ce lieu a-t-il toujours autant d’impact?
Malgré l’âge, la motivation est la même! C’est une très belle salle, il y règne une belle ambiance et je pense que la fédération a aussi fait en sorte que l’événement devienne de plus en plus spectaculaire. Pour les joueurs, c’est très motivant de se retrouver devant autant de public. Ce sont les seuls matches de la saison qui se déroulent devant autant de monde.

Il faut savoir gérer les temps forts et les temps faibles, surtout les temps faibles, pour ne pas devoir courir derrière l’adversaire

Vous aimez ce format avec les deux demi-finales en semaine et la finale le samedi?
Je trouve que ce format de Final Four est très bien. Si je ne me trompe pas, il y a une dizaine d’années, les demi-finales se déroulaient sur deux jours. Là, pour proposer un temps de récupération équitable, la fédération a opté pour des demi-finales jouées le même jour.

Que penseriez-vous d’un Final Four qui se déroulerait le temps d’un week-end : demi-finales le samedi et finale le dimanche?
Si le temps de récupération est équitable pour les deux équipes, ça ne me dérangerait pas personnellement. Après, attention à ce que le niveau de jeu ne baisse pas en raison de la fatigue. Il faut aussi prendre en compte le fait que n’étant pas professionnels les joueurs n’ont pas l’habitude de jouer à ce rythme. À l’étranger, les équipes disposent d’une certaine capacité de rotation et sont plus capables de le faire que nous au Luxembourg.

Vous parliez de l’ambiance à la Coque. Le HB Esch a-t-il prévu quelque chose de spécial?
Je sais que le club a fait des t-shirts spéciaux pour que tous nos supporters puissent être habillés de la même manière.

Vous remettez votre trophée en jeu contre Dudelange que vous avez battu l’an dernier en finale. Comment abordez-vous ce match?
Lors de notre dernier match contre Dudelange, on a eu du mal à la fin. On est conscients qu’il faut l’aborder avec beaucoup de concentration. Être prêt de la première à la dernière minute.

Sur le plan de la gestion de ce genre d’événement, quelles sont les erreurs à ne pas commettre avant une demi-finale?
Je pense que durant les cinq premières minutes, il peut y avoir une période de flottement. Le temps de se mettre dans le bain. Mais il n’y a pas de préparation spéciale. Juste se concentrer, être au point mentalement et physiquement. Durant le match, il faut savoir gérer les temps forts et les temps faibles, surtout les temps faibles, pour ne pas devoir courir derrière l’adversaire.

La configuration de la Coque, avec notamment ses deux tribunes, peut-elle modifier les repères?
Oui. On est comme dans une arène. Après, à Esch, on a l’avantage d’avoir des joueurs qui ont l’habitude d’avoir joué assez souvent dans ce Gymnase de la Coque.

En raison de la suspension de Mladen Jovicic à la suite de son carton rouge reçu le 8 février, Dudelange pourrait évoluer avec un seul gardien. Un autre avantage pour Esch…
Je ne pense pas que ce soit un avantage. Dudelange a deux très bons gardiens, donc il en reste toujours un. Et je suis certain que Mika (Herrmann) sera capable de tenir la cage durant 60 minutes. Et le gardien, c’est 50 % de l’équipe. S’il est dans un bon jour, il peut nous faire mal.

Et vous, êtes-vous prêt pour cette demi-finale?
Je me sens très, très bien. Je m’entraîne pleinement à l’entraînement et suis à 100 %. Après, on a la chance de pouvoir faire beaucoup de rotations et je pense qu’on va utiliser cet avantage pour être à fond durant 60 minutes.

Un autre joueur fera son retour à la compétition : Dan Mauruschatt, victime d’une grosse blessure au genou l’an dernier en finale…
C’était malheureux pour lui et ça a dû les impacter mentalement… J’espère pour lui que tout ira bien et qu’il n’y aura pas d’autres blessés demain. C’est le plus important.

Recueilli par Charles Michel

 

Le programme

Mercredi Messieurs (1/2 finale)

18 h 30 : Berchem – Red Boys

20 h 45 : Esch – Dudelange

Jeudi Dames (1/2 finale)

18 h 30 : Esch – Diekirch

20 h 45 : Dudelange – Museldall