Le Luxembourg affronte l’Italie ce mercredi soir (19h30) à la Coque, dans le cadre des préqualifications pour l’Euro-2020 de handball. Polyvalent, Jimmy Hoffmann est sans poste fixe en sélection. Un statut dont s’accommode ce joueur de devoir.
Jimmy Hoffmann n’est pas du genre à se mettre dans le halo des projecteurs. Pourtant, samedi soir, flanqué de son n° 13, il se sera fait remarquer. Bien malgré lui. 25 e minute : alors que le Luxembourg est en infériorité numérique, il s’accroche à son adversaire telle une remorque. Dure aux yeux de certains, la sanction est irrévocable : carton rouge! Le lendemain, l’international luxembourgeois ne fuit pas ses responsabilités : « Je suis en retard, je lui tiens le bras… J’espérais juste écoper de deux minutes, mais le carton rouge est mérité. »
Bon partout mais titulaire nulle part – lorsque l’effectif national est au complet – Jimmy Hoffmann est un joueur de devoir. Ailier gauche dans son club du SC Longericher, 3 e de 3 e Liga à quatre longueurs du leader Neusser, Jimmy Hoffmann évolue en sélection « là où on [lui] demande ».
Contre la Géorgie, à l’aller et au retour, il s’est vu confier, en l’absence de Yannick Bardina (études), et d’Alen Zekan (coude), le poste d’arrière droit. « Je sais que je ne vais pas mettre dix buts par match, et ce n’est d’ailleurs pas ce que me demande Adrian (Stot) . Je suis là pour libérer les ballons », déclare l’intéressé dont l’activité depuis le début des préqualifications ne peut décemment pas être résumée à son seul et unique but inscrit.
«J’aime bien faire jouer les autres»
Samedi, Jimmy Hoffmann a trouvé le chemin des filets pour la sixième fois en… huit sélections officielles depuis sa première apparition, le 2 janvier 2014 à la Coque contre la Slovénie (16-36) dans le cadre des qualifications pour le Mondial-2015. Il n’est ensuite réapparu qu’en avril dernier lors des barrages contre la Finlande pour renforcer un effectif privé de Tom Meis et de Yann Hoffmann, son frère.
Arrière droit contre les Caucasiens, ce demi-centre de formation a fait valoir sa vision du jeu lui qui, en club comme en sélection, ne peut évoluer dans l’axe de la base arrière. « En Allemagne, je n’ai pas le niveau physique et en sélection, il y a Christian (Bock), qui est très expérimenté. Martin (Muller), lui, est plus un arrière gauche mais il évolue dans l’axe du fait de la présence de Max (Kohl) et de mon frère… » Cette polyvalence dessert ses aspirations personnelles mais sert la cause commune. Pas de quoi chagriner cet altruiste né. « J’aime bien faire jouer les autres .»
Parmi les «autres», évidemment, il y a son frère à qui il rend huit centimètres et autant de kilos. Pas le même profil, pas le même talent dit-il. « Je suis impressionné par son évolution! », apprécie l’aîné avant d’argumenter : « Samedi, durant les 25 ou 30 minutes qu’il a jouées, il n’a pris que des bonnes décisions. » Yann n’aurait pas de défaut? « Si, parfois il veut prendre trop l’initiative. »
N’étant pas un pion majeur en attaque – sa présence au poste d’arrière droit était vraiment de circonstance – Jimmy ne compte pas ses efforts à la pointe d’une défense 5-1 où Dominique Gradoux l’avait déjà observé il y a près d’une décennie à Banja Luka (Bosnie) lors des qualifications de l’Euro-2008 des U18. Pour le DTN, il « occupe cette position de manière très intéressante » de par ses qualités intrinsèques. Une endurance couplée avec « une bonne lecture du jeu adverse ». Seul bémol, son manque d’expérience. « Qu’il soit en début ou en fin de rencontre, il est toujours à 120 %. Il doit apprendre à mieux gérer ses efforts. Mais ça va venir avec l’expérience. »
Après cette campagne, il prendra la route de Cologne pour retrouver son « petit club familial » où il s’est « enrichi humainement et sportivement ». Mais à bientôt 25 ans, et s’il réussit son examen de kinésithérapeute l’été prochain, Jimmy Hoffmann devrait retrouver le Grand-Duché. Et sa polyvalence pourrait bien lui permettre de trouver un joli point de chute. Fixe celui-là.
Charles Michel
Résultats et classement
Samedi 7 janvier
Luxembourg – Géorgie 35-29
Mercredi 11 janvier
19 h 30 : Luxembourg – Italie
Dimanche 15 janvier
16 h 30 : Italie – Luxembourg
Déjà joués
Italie – Géorgie 26-19
Géorgie – Italie 25-28
Classement
1. Luxembourg 4 (2;+13)
2. Italie 4 (2;+10)
3. Géorgie 0 (4;-23
Les équipes
LUXEMBOURG : Gardiens : Auger (Käerjeng), Moreira, Pavlovic. Joueurs de champ : Muller, Scholten, Kohl, Marzadori, Bock, Tomassini (Esch), Wirtz, F. Hippert, Y. Hippert (Dudelange), Y. Hoffmann, A. Zekan (Red Boys), J. Hoffmann (Longerischer/ALL), Schroeder, Tironzelli (Käerjeng), A. Biel (Berchem).
ITALIE : Gardiens : Vito Fovio (Fasano), Pierluigi Di Marcello (Albatro). Joueurs de champ : Thomas Postogna (Trieste), Demis Radovcic (Fasano), Gianluca Dapiran (Bozen), Carlo Sperti (Käerjeng/LUX), Dean Turkovic (Bozen), Francesco Volpi (Käerjeng/LUX), Giulio Venturi (Carpi), Michele Skatar (Montélimar/FRA), Alessio Moretti (Cassano), Ardian Iballi (Conversano), Pasquale Maione (Fasano), Umberto Giannocaro (Conversano), Andrea Parisini (Angers/FRA), Riccardo Stabellini (Pressano), Nicolo D’Antino (Fasano).
Arbitres : MM. C. Kekes et P. Kekes (HON).