Les handballeuses néerlandaises, entraînées par le Français Emmanuel Mayonnade, sont devenues championnes du monde pour la première fois en battant les Espagnoles, 30 à 29, dans une finale conclue sur une décision d’arbitre controversée, dimanche à Kumamoto, au Japon.
Les Pays-Bas ont inscrit le dernier but décisif, à cinq secondes de la fin, sur un penalty accordé par les arbitres, les Françaises Charlotte et Julie Bonaventura, pour une faute de la pivot Ainhoa Hernandez sur la gardienne Tess Wester. Mais les images semblent montrer que l’Espagnole n’a pas commis de faute en contrant la relance de la Néerlandaise.
Quelles que soient les conditions de son obtention, ce titre est une consécration pour les Pays-Bas, qui avaient percé au plus haut niveau il y a quatre ans en atteignant déjà la finale du Mondial, perdue contre la Norvège.
Depuis, les Néerlandaises n’ont plus quitté le dernier carré des grands tournois et ont remporté des médailles aux Euros 2016 (argent) et 2018 (bronze) et au Mondial 2017 (bronze). Mais l’or s’était toujours refusé à elles.
Aux Jeux olympiques de Rio, les Pays-Bas avaient échoué en demi-finale contre la France et fini quatrièmes. Ils auront une nouvelle occasion de monter sur le podium l’été prochain puisque le titre mondial leur vaut un billet pour Tokyo.
La Russie en bronze
Ce succès confirme le talent du jeune entraîneur Emmanuel Mayonnade, 36 ans, nommé l’hiver dernier à la tête des « Oranje » et qui cumule les fonctions de sélectionneur avec celles d’entraîneur de Metz. Il est quadruple champion de France en titre avec le club lorrain qu’il a également conduit au Final Four de la Ligue des champions en mai dernier.
Le Français a pourtant pris les commandes dans un moment difficile après la retraite internationale de la meilleure joueuse néerlandaise, Nycke Groot, à seulement 31 ans. C’est peut-être le souvenir de leurs finales perdues (au Mondial-2017 et à l’Euro-2016, à chaque fois contre la Norvège) qui a crispé les Néerlandaises en début de match où les Espagnoles ont largement pris l’avantage (9-5).
Les Pays-Bas, portés par les arrêts de Tess Wester (12 au total) et le talent offensif de leurs deux joueuses majeures, Estavana Polman (9 buts) et Lois Abbingh (7 buts), étaient déjà passées devant à la pause (16-13).
Ils ont paru s’envoler vers une large victoire au retour des vestiaires, l’écart atteignant rapidement cinq buts, mais les Espagnoles, invitées-surprises de la finale, ne se sont pas découragées, au point d’égaliser dans la dernière minute et d’obtenir un ballon pour reprendre l’avantage.
Les Néerlandaises gagnent l’or dans un Mondial où elles ont pourtant perdu trois matchs, celui de leur entrée en lice contre la Slovénie et deux autres au tour principal face à l’Allemagne et au Danemark, mais où elles ont su gagner les rencontres qu’il fallait. Elles avaient notamment réussi l’exploit de battre en demi-finale la Russie, finalement médaillée de bronze grâce à son succès sur la Norvège (33-28).
AFP