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[Handball] Les Françaises championnes d’Europe un an après le titre mondial


Les handballeuses françaises sont devenues championnes d’Europe pour la première fois de leur histoire. (Photo : AP)

Les Françaises sont restées au sommet du handball en remportant pour la première fois l’Euro, dimanche à Paris-Bercy, dans une finale admirablement maîtrisée, 24 à 21, contre la Russie, un an après leur triomphe au Mondial.

Les Bleues ont pris leur revanche sur le match pour la médaille d’or perdu contre les mêmes Russes aux Jeux de Rio, et ont pris date pour ceux de Tokyo, pour lesquels elles sont d’ores et déjà qualifiées grâce à leur titre de championnes d’Europe.

Dans ce choc de très haut niveau, la tension a atteint son comble à la 36e minute après le carton rouge reçu par Allison Pineau, accusée d’avoir visé la tête de la gardienne russe sur un penalty. L’incident a eu le don d’exciter les 14 000 supporteurs qui remplissaient entièrement Bercy. En tête presque en permanence, les Françaises prenaient pour la première fois trois buts d’avance, un écart qu’elles allaient garder jusqu’à l’explosion finale.

Le mérite de ces Bleues est immense car elles étaient attendues au tournant après leur médaille d’or de 2017. Elles ont su résister à la pression et surmonter un départ raté, contre la Russie déjà, il y a dix-huit jours à Nancy, pour monter en puissance jusqu’à l’apothéose de la finale.

Quatre médailles d’affilée

Avec cette victoire, cette génération écrit une nouvelle page de sa magnifique histoire. C’est sa quatrième médaille d’affilée après l’argent de Rio, le bronze de l’Euro-2016 et l’or du Mondial-2017. Une telle série est inédite dans le handball féminin français et le rapproche des exploits des hommes. Les filles en sont à dix médailles (depuis 1999) dont trois d’or et les garçons à dix-neuf podiums (depuis 1992) dont onze titres.

Les trentenaires, la capitaine Siraba Dembélé, Alexandra Lacrabère, en feu en finale, Camille Ayglon et la gardienne Amandine Leynaud, avaient connu les périodes difficiles d’avant 2016 et pour certaines l’échec du Mondial-2007, à Bercy déjà. C’est l’arrivée de joueuses comme la demi-centre Grâce Zaadi, l’ailière Manon Houette, décisif dans le « money time » de la finale, et l’arrière Estelle Nzé-Minko qui leur a fait prendre une dimension nouvelle.

Cette dernière, étincelante, a été la grande dame de l’Euro (4 buts en finale). Avec ses appuis fulgurants et son efficacité au tir, elle a élevé l’attaque française presque au niveau de sa défense, son traditionnel point fort. L’avenir s’annonce riche avec des jeunes comme l’explosive Orlane Kanor (2 buts cruciaux dimanche).

« C’est la plus belle équipe que j’ai jamais eue », avait dit en cours de tournoi le sélectionneur Olivier Krumbholz, âgé de 60 ans, qui s’installe parmi les entraîneurs français de légende, aux côtés de Claude Onesta, de Didier Deschamps et d’Aimé Jacquet.

Le Messin, qui avait tiré le handball féminin du néant à partir de 1998 pour lui faire gagner ses premières médailles, avait été remercié en 2013 après une série d’échecs au jeux Olympiques, puis rappelé deux ans plus tard.

La médaille d’or aux JO, c’est l’objectif ultime pour les Françaises. Leur ticket en poche dix-huit mois à l’avance, elles vont pouvoir s’y préparer tranquillement. « Celui qui se qualifie en premier finit souvent champion olympique », avait dit Krumbholz.

Le mano a mano attendu a eu lieu dès le début de la finale, où presque tous les buts ont été durs à marquer. Les Françaises, magnifiques en défense, ont fait la course en tête. Seules quelques occasions manquées, notamment sur penalty, ont retardé le moment de la délivrance.

Le Quotidien/AFP