Malgré six revers lors des qualifications à l’Euro-2024, la sélection nationale féminine qui a été considérablement rajeunie depuis l’arrivée d’Alexandre Scheubel, a affiché une progression au fil de sa première aventure en phase finale des éliminatoires d’une compétition majeure.
Engagées pour la toute première fois de leur histoire en phase finale des qualifications d’une grande compétition, en l’occurrence les championnats d’Europe 2024, puisque le tour préliminaire a été annulé, faute d’un nombre suffisant de participants, les Roud Léiwinnen avaient conscience qu’elles allaient devoir faire face à des défis tous plus immenses les uns que les autres devant des nations qui ne jouent pas dans la même cour.
«On sait qu’on va rencontrer des équipes qui sont plus fortes dans tous les compartiments du jeu. Que ce soit morphologiquement, physiquement, techniquement ou tactiquement», expliquait en octobre dernier le nouveau sélectionneur Alexandre Scheubel. Et effectivement, cela s’est confirmé sur le parquet au fil de la campagne. Une campagne (très) dure sur le plan comptable, mais riche en apprentissage.
Une première compliquée
À l’aube de ce nouveau chapitre, le Luxembourg, reversé dans le groupe 7 en compagnie de la grande Suède, de l’Islande et des îles Féroé, s’attendait surtout à vivre des rencontres délicates contre les Suédoises, quatrièmes du dernier Mondial (en 2023), et face aux Islandaises. Un peu moins devant les Féroïennes. Mais ça, c’était avant que ces dernières fassent étalage de leurs qualités en regardant droit dans les yeux l’Islande à l’occasion de la 2e journée.
Aussi, cette surprenante nation émergente a longtemps fait douter la Suède, mercredi dernier. Des Suédoises privées, il est vrai, de leur star Roberts ou encore de la gardienne Bundsen et de la taulière Strömberg, toutes de retour, dimanche, à la Thoren Arena d’Umeå, ivre de bonheur à chaque réalisation des locales, vainqueures dans les grandes largeurs des Luxembourgeoises qui essuyaient là leur 6e défaite en autant de matches avec l’écart le plus conséquent enregistré (-29 contre 16 buts pour le plus petit lors de la réception des Islandaises).
Un effectif rajeuni
Pour cette campagne, Alexandre Scheubel, intronisé en mai dernier à la tête de l’équipe, avait décidé d’apporter du sang neuf. Ainsi, l’effectif a été renouvelé à hauteur de 60 % avec – entre autres – les premières sélections de sept U17. De (très) jeunes joueuses qui, pour certaines, ont montré qu’il faudrait compter sur elles dans un futur plus ou moins proche. On pense notamment à la pivot Sophie Elcheroth, auteure d’une entrée en jeu remarquée contre les îles Féroé, mais aussi à sa coéquipière à ce même poste, Valérie Gomes, qui a inscrit son tout premier but avec les A face à l’Islande, pas plus tard que mercredi dernier, cinq ans seulement après ses débuts dans la discipline.
Sans oublier les benjamines du groupe, les deux gardiennes Maëwa Huberty et Ines Lopa (16 ans), ou encore la volontaire Laura Ciufoli, l’ailière droite Alissa Massaro et la demi-centre Moïra Avallone. «Les jeunes ont su nous aider et c’est quelque chose de positif puisqu’on a pu faire plus de changements qu’auparavant. Désormais, les responsabilités peuvent être davantage partagées», commente Laura Willems qui, a 26 ans, fait déjà figure d’ancienne.
Une progression constante
Si les Roud Léiwinnen avaient explosé physiquement en Islande pour leurs grands débuts, ne trouvant le chemin des filets qu’à 14 reprises, la suite s’est avérée être de meilleure facture, non pas en termes d’écart mais de jeu. Alors évidemment, tout n’a pas été parfait, loin de là, mais il y a eu du mieux. À commencer lorsque Tina Welter et ses équipières ont tenu la dragée haute aux Suédoises pendant une vingtaine de minutes à la Coque avant de logiquement craquer. Lors de la deuxième fenêtre de la campagne, les représentantes du Grand-Duché étaient opposées aux îles Féroé, un adversaire difficile à manœuvrer qui «joue sur le même rythme pendant une heure» et contre qui elles n’avaient scoré que 16 fois à l’aller.
En revanche, lors du retour disputé à Tórshavn, l’attaque s’était montrée plus à son aise. «C’était quand même la première fois que le Luxembourg avait réussi à marquer plus de 20 buts contre une équipe vraiment supérieure. On marque 21 buts uniquement sur des attaques placées. Quand on compare à d’autres équipes, on se rend compte qu’elles ne mettent pas plus de buts que nous en attaques placées, déclarait le sélectionneur. Notre problématique, c’est d’arriver à marquer des buts sur grand espace.» Chose que ses protégées n’ont pas réussi à faire au cours de leurs deux dernières sorties. Que ce soit devant l’Islande ou en Suède.
Et malgré des résultats pas toujours à la hauteur de leurs attentes, les Luxembourgeoises gardent le moral : «Il y a tout de même beaucoup de points positifs à retenir et sur lesquels nous allons pouvoir nous appuyer. Nous sommes fières d’avoir pu participer à ces éliminatoires, ce n’est pas quelque chose que l’on vit tous les jours», indiquait la capitaine Tina Welter. «Quand nous jouerons à nouveau une préqualification à la fin de l’année, l’expérience que l’on a engrangée nous servira», conclut Laura Willems.