Vainqueur à Dudelange (29-32), Esch conserve son invincibilité et la tête du play-off titre. Rien n’arrête les joueurs d’André Gulbicki.
Pour l’instant, le champion du Luxembourg 2019 ne compte aucune défaite. Et à ce train-là, difficile de dire quelle équipe pourrait bien le titiller le HB Esch. En championnat comme en Coupe. Dauphin avant cette 2e journée du play-off titre, Dudelange compte déjà cinq longueurs de retard. Pour autant, les joueurs de Nikola Malesevic n’ont pas été surclassés, loin de là, samedi soir au centre René-Hartmann. Ils sont entrés de manière autoritaire dans leur match, montrant à leur adversaire qu’il ne lui serait pas aisé d’empocher les deux points.
Dès le début, il y a peu de déchet dans le jeu offensif des Bleus, qui offrent régulièrement des positions idéales à Mauruschatt au poste de pivot. De quoi voir sereinement la suite des événements. D’autant que dans la base arrière, Etute et Zekan prennent leurs aises aux neuf mètres, parfaitement dirigés par un Becirovic impeccable dans son rôle de pourvoyeur de ballons. Ce début de match quasi parfait des Dudelangeois ne leur permet cependant pas de faire la différence au tableau d’affichage. «On a bien commencé et on a été efficaces. On arrivait assez facilement à combiner et à trouver notre pivot. Malgré cela, on n’a jamais réussi à créer un véritable écart au score», souligne David Ojie Etute.
L’idée était de rendre plus compacte notre défense et d’être patients
Le HBD livre un beau combat durant 45 minutes, mais n’arrive pas à faire plier l’armada eschoise incarnée par Muller et Boukovinas. Le premier nommé porte son équipe en première mi-temps lorsque la tempête menace de souffler sur le champion en titre. Et puis, lorsque l’on possède un gardien comme Boukovinas, tout devient plus facile. Samedi soir, le dernier rempart grec (18 arrêts) s’est montré le patron d’une défense moins intraitable qu’à l’accoutumée. Ses parades face à Etute (21e) et Becirovic (23e) ont évité aux siens d’être menés plus largement et de rester au contact en première période (13-12). Mieux même, une dernière réalisation de Krier permettait à Esch de compter un but d’avance au moment de la pause citron (14-15). «Ce n’était vraiment pas simple pour nous en première mi-temps, surtout en défense. Ils ont su libérer des ballons pour leur pivot sur chacune de leurs attaques et on a eu beaucoup de mal à les contrer dans ce secteur de jeu. Leurs arrières nous ont aussi fait mal à plusieurs reprises à 9 mètres», reconnaît Christian Bock. «À la mi-temps, on a fait le point. L’idée était de rendre plus compacte notre défense et d’être patients», ajoute le capitaine eschois.
Patients, lui et ses coéquipiers vont savoir l’être jusqu’à la 50e minute. Avant, les deux équipes sont restées au coude à coude (17-17, 34e; 19-19, 39e; 22-22, 45e). Si Esch a été en mode diesel durant une bonne partie du match (la faute à son adversaire), André Gulbicki a su remobiliser ses troupes au bon moment et l’implication n’a plus été la même. À quatre reprises, Petiot, Agovic et Barkow vont profiter de la plus grande passivité de la défense dudelangeoise pour signer un 0-4 en un peu plus de deux minutes (24-28, 53e). Le rouleau compresseur eschois était alors lancé. Sonnés, les locaux vont multiplier les pertes de balle, laissant filer en même temps l’idée de faire tomber pour la première fois de la saison le leader. Un dernier tir victorieux d’Etute ne changera rien (29-32). «On a lâché en fin de match. On a fait des mauvais choix en attaque. À commencer par moi. J’ai loupé des tirs à des moments importants. Contre une équipe comme Esch, ça ne pardonne pas», glisse le jeune arrière du HBD au coup de sifflet final. Une analyse que beaucoup ont faite depuis le début de la saison.
Charles Michel