AXA LEAGUE (PLAY-OFF, 1re JOURNÉE) Au terme d’un gros combat, Käerjeng a réussi l’exploit d’infliger sa première défaite au leader eschois (31-30).
Quand on s’aventure à poser la question concernant un nouveau titre de champion (presque) déjà dans la poche, la réponse dans l’aréopage du Handball Esch est sans détour : rien n’est joué. Un message suffisamment clair pour que ses adversaires montrent encore les crocs au moment de croiser le fer avec Christian Bock et ses partenaires. À commencer par Käerjeng, qui recevait, hier soir, le leader.
D’entrée, ce sont d’ailleurs les locaux qui impulsent le rythme autant offensivement que défensivement notamment grâce à la grosse prestation d’Auger dans les buts (5 arrêts en 10 minutes). Avec une défense sérieuse et appliquée, les Verts vont même passer un premier quart d’heure de folie offensive en faisant flancher la défense eschoise sur chacune de leur attaque (11-7, 15e). Auteurs d’un début de match magnifique, les joueurs de Yérime Sylla ont la hargne en eux à l’image de la paire Ragot-Tironzelli d’une efficacité diabolique face à Boukovinas (8 buts en 20 minutes). Malgré le bras de Petiot, le leader semble pour la première fois de la saison avoir du mal à livrer un mano a mano à son vis-à-vis. Conséquence : il ne peut effacer un retard qui culmine à 5 unités à cinq minutes de la pause (15-10, 25e).
Point d’ancrage de l’attaque eschoise, Muller par deux coups de fouet à 9 mètres essaie bien de remettre son équipe dans la partie au moment de rejoindre les vestiaires. En vain. Au bout d’une demi-heure, la troupe d’André Gulbicki ne donne pas l’impression de pouvoir accélérer face à un adversaire terriblement motivé et accrocheur (18-14).
Tout cela valide le bon travail fait à l’entraînement
En seconde mi-temps, la partie est toujours aussi intense. En contre, Trivic bouscule encore la défense eschoise sur son premier ballon (19-14). Se remobiliser et remettre le rouleau compresseur en route. C’est ce que semble demander André Gulbicki à ses joueurs au détour d’un temps mort. Message reçu 5 sur 5 par deux missiles de Pucnik qui font descendre quelque peu Kärjenk de son piédestal (21-18, 37e). La partie allait-elle tourner? Cela semblait aller dans ce sens lorsque Boukovinas profite d’une cage vide pour s’offrir un doublé (23-22, 42e). Au fil des minutes, les locaux, privés d’une force vive avec la blessure à un genou de Ragot, constatent qu’il y a de moins en moins de faille dans le dispositif eschois. Mais sous la houlette d’un Meis (8 buts) au four et au moulin, ils continuent à nourrir aucun complexe et s’octroient de nouveau un avantage de 4 buts grâce à deux réalisations de Schroeder (29-25, 51e).
Constamment en tête, il aurait été cruel pour les locaux de voir revenir le leader. Et même si Krier en contre maintient le suspense à l’amorce du money time (29-28, 55e), trois parades exceptionnelles d’Auger et un poteau laisseront une petite marge à Käerjeng pour signer un superbe exploit (31-30). Mérité. «Tout le monde voulait battre Esch, on l’a fait en étant constant sur 60 minutes même si on manquait de rotations sur la fin, analysait après coup Chris Auger. Tout cela valide le bon travail fait à l’entraînement. On relance quelque peu le championnat, mais on n’a rien gagné pour autant si ce n’est d’avoir fait tomber pour la première fois le leader.»
Charles Michel