À six journées du terme des play-offs, les trois premiers se tiennent en un point. Autrement dit, dans un mouchoir de poche. Suspense garanti.
L’année dernière à la même période, c’est-à-dire à six journées de la fin du championnat, Berchem, alors en tête du classement, comptait six longueurs d’avance sur son premier poursuivant, à savoir les Red Boys, qui venaient tout juste de briser la folle série de 14 succès du futur champion, et huit sur le troisième larron de la bande, Dudelange. Mais malgré ce succès du dauphin sur le leader, le suspense ne faisait guère de doute quant à l’issue de la saison : les Berchemois filaient tout droit vers le titre, 13 ans après le précédent. Et étaient finalement couronnés deux mois plus tard lors de l’antépénultième journée après une véritable démonstration sur le parquet de Käerjeng.
Cette année, la donne est différente : certes, le HCB est toujours aux commandes, mais avec une marge de manœuvre beaucoup moins importante. En effet, alors qu’ils auraient pu partir en pause pour cause de fenêtre internationale l’esprit un peu plus «léger», avec respectivement trois et cinq unités d’avance sur Differdange et le HBD, Ben Weyer et ses équipiers se sont cassé les dents le week-end dernier à l’occasion du choc au sommet sur le terrain des joueurs de la Forge du Sud.
Qui étaient dans l’obligation de l’emporter ou, au moins, de ne pas perdre, sous peine de voir leurs chances de sacre s’éloigner dangereusement, comme nous le confiait avant la rencontre le meilleur marqueur de la phase régulière (92 buts), l’ailier gauche Aldin Zekan : «Si on gagne, tout est «bon», on revient à un point. Mais si on perd, ça va devenir vraiment compliqué.»
«La décision devrait se faire plus tardivement»
Grâce à une deuxième mi-temps gérée d’une main de maître, le serial buteur et ses partenaires, qui seraient même tout en haut de la pyramide sans la gifle reçue à Esch avant les fêtes de fin d’année et sans avoir été plus récemment tenus en échec par Käerjeng, soit deux adversaires supposés moins forts sur le papier devant lesquels Berchem a, quant à lui et jusqu’à présent, réalisé un sans-faute, sont donc revenus sur les talons du leader. Tout comme les Differdangeois, larges vainqueurs dans le même temps au Um Dribbel, trois jours après avoir dû s’employer pour venir à bout du Petit Poucet, le Standard.
Ce qui fait que le trio de tête se tient en un seul tout petit point. Autant dire qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, bien malin celui qui pourra prédire laquelle des trois formations décrochera la timbale fin mai. Bref, le sprint final s’annonce passionnant et riche en suspense. Et ce n’est pas l’entraîneur berchemois, Marko Stupar, qui dira le contraire : «Même si on avait gagné ou fait match nul à Dudelange, rien n’aurait été fait. C’est un championnat spécial, souligne-t-il. On doit encore les recevoir, jouer à deux reprises face aux Red Boys ainsi qu’une fois contre Esch et Käerjeng.»
Et le natif de Belgrade de conclure : «Il faut aussi prendre en compte qu’il va y avoir plusieurs pauses, on verra l’impact que cela aura sur l’équipe. Je savais que ce championnat serait vraiment différent du précédent, la décision devrait se faire plus tardivement.»