Sauf véritable miracle, l’équipe de Dejan Gajic quittera l’European Cup ce samedi soir après sa défaite à l’aller (22-33). Sur une bonne note ?
Inutile de jouer au marchand de rêves, il en pullule bien assez comme ça. Disons-le tout net : il existe à peine plus de chances de voir Berchem au 3e tour de l’European Cup que de gagner à l’Euromillions. Et encore… La faute à ce large revers subi samedi dernier au Sportski Centar «Vozdovac», l’antre du RK Partizan (22-33), devant 1 500 supporters, dont 500 «Ultras» arrivés dix minutes seulement avant le coup d’envoi.
«Quand ils ont débarqué, l’atmosphère a tout de suite changé. C’était vraiment bien.» Comme tout sportif, Dany Scholten préfère se produire dans une salle trop chaude que trop froide. Quitte à se brûler les doigts, comme lorsqu’il s’empressa de ramasser et apporter un briquet, jeté sur le terrain, au délégué EHF, le Monténégrin Emir Beslija.
L’ailier droit raconte la suite : «Je lui demande s’il compte le mettre dans son rapport et là, il me regarde et me dit « Non. Que veux-tu que je fasse? » En revenant à ma place, les supporters étaient bien énervés. J’avais le droit à des « doigts » et des insultes… Alors, je me suis dit que si je voulais pouvoir boire un verre en ville après le match, il valait mieux rester tranquille…»
On n’est jamais à l’abri de prendre une pierre sur le pare-brise
Tranquille, Berchem l’a été sans doute un peu trop en début de rencontre. Comme pétrifié. «Personnellement, confie Slobodan Ervacanin dont l’ouverture du score (0-1) permit à Berchem de faire brièvement la course en tête, j’étais content de retrouver cette ambiance. Quelque part, ça me manquait. Après, ça a peut-être un peu déstabilisé certains de mes équipiers.» Peu habitués à être escortés jusqu’à l’hôtel par les policiers, ni d’en voir une vingtaine casqués au pied de la tribune ou d’autres monter la garde devant leurs vestiaires.
Passé par le RK Radniki Kragujevac, l’arrière gauche s’amuserait presque de l’interprétation faite de ces mesures préventives. «Si la police nous a accompagnés à l’hôtel, c’est pour la simple raison que nous nous y sommes rendus dans un bus aux couleurs du RK Partizan. Or il y a une telle rivalité avec l’Étoile rouge qu’on n’est jamais à l’abri de prendre une pierre sur le pare-brise. Pour le reste, la salle est ainsi faite que les joueurs et les spectateurs arrivent par la même porte… Alors, tu peux croiser un gars qui te demande ton maillot et qui insiste…» Pas de quoi s’affoler…
«Là, franchement, c’était tranquille. Rien à voir avec ce qui peut se passer à Bujanovac. Là-bas, c’est vraiment très chaud!»
Un Partizan plus fort, «mais pas de onze buts»
Ce samedi soir, une centaine de supporters du Partizan sont attendus à Crauthem pour soutenir un club qu’on peut voir comme une sorte d’héritage transmis de génération en génération, comme l’atteste cette anecdote d’Ervacanin : «Dans ma famille, on supporte l’Étoile rouge et, un jour, mon frère qui devait avoir 7-8 ans dit : « Je crois que je vais supporter le Partizan. » Mon père l’a regardé et lui a répondu : « Ben moi, je crois que tu vas faire ta valise et quitter cette maison… » C’était drôle.»
À la maison, Berchem y sera et va donc y rester. Mais Dany Scholten, qui a profité du déplacement à Belgrade pour visiter le Maracana et acheter un tricot de l’Étoile rouge («je l’ai vite planqué dans la poche»), et les siens comptent bien quitter la scène européenne la tête haute face à un adversaire qui, de toute évidence, ne les a pas pris de haut.
Dany Scholten : «Dès l’entame de match, au vu de leur manière de défendre, on voyait qu’ils avaient bien analysé notre jeu. Ils ont fait ce que Mane Skercevic (NDLR : ancien entraîneur de Dudelange) nous disait : « Si tu veux avoir le respect de ton adversaire, tu joues à fond pendant 60 minutes et si tu peux leur mettre 60 buts, tu y vas! »»
Vainqueurs de onze longueurs à l’aller, les Serbes n’ont incontestablement pas manqué de respect à une formation du Réiserbann désireuse, à son tour, de se faire respecter. «Bien sûr que cette équipe nous est supérieure. Mais pas de onze buts!»
Bref, ce samedi soir, il faudra limiter la casse. Au propre, comme au figuré.
Charles Michel
Covid-19 : un Berchemois positif
Dejan Gajic, l’entraîneur de Berchem ne pourra pas compter sur l’ensemble de son effectif. En effet, l’un de ses joueurs (dont on taira le nom) a été contrôlé positif, vendredi, au covid-19. Dès lors, quelles conséquences pour son groupe?
C’est simple, le règlement de l’EHF stipule qu’un joueur vacciné et désigné comme «cas contact» n’est pas contraint à un isolement de sept jours, mais doit effectuer un test le plus vite possible. Ce qui a été réalisé vendredi soir.
Les joueurs non vaccinés devront être mis en «quarantaine». Si le joueur vacciné est lui aussi positif, il ne peut donc jouer sauf si son franchissement de seuil «ct» est supérieur à 30. Un stade auquel on estime que la personne est peu contagieuse.