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[Handball] Esch n’a pas dit son dernier mot


L'Esch de Sascha Marzadori (n°18), qui trompe ici son ancien équipier Sedin Zuzo, a joué un vilain tour aux Red Boys et s'est replacé dans la course au titre. (Photo Julien Garroy)

[Sales-Lentz League Play-Off titre] Tombeur tour à tour de Käerjeng (20-23) puis des Red Boys (27-21), Esch s’est replacé en embuscade dans la course au titre.

Ah, l’esprit d’équipe ! Cette force impalpable, pourtant si perceptible actuellement au HB Esch, fait des miracles. La semaine passée, et alors qu’on la pensait écartée de la course au titre après son revers essuyé lors de son entrée dans le play-off titre contre Dudelange (25-26), la bande à Holger Schneider s’est offert la peau de Käerjeng puis celle des Red Boys. Une double épaisseur lui apportant un peu de chaleur au sortir d’un hiver où il s’était quelque peu refroidi.

De décembre à février, le bilan d’Esch était de 3 victoires, 1 nul et 2 défaites. Bref, 13 points pris sur 18 possibles. Pas optimal pour un candidat à la couronne, dominé nettement par les Red Boys (22-33) et Käerjeng (33-28), qui se présentait à l’aune du play-off titre avec 1,5 point de retard sur les Red Boys. Un écart se portant à 3,5 points après le revers essuyé contre un HBD mal en point et venant à peine de se séparer d’André Gulbicki. Bref, au soir du 5 mars, si la Sales-Lentz League figurait au menu des bookmakers, le HB Esch aurait vu sa cote soudainement gonfler…

«Si tu perds le premier match du play-off titre et que tu as des blessés, c’est compréhensible de se dire que ça va être très compliqué pour Esch», déclare Sacha Pulli qui, victime d’une déchirure de l’adducteur droit contre le HBD, suit les aventures de ses équipiers en simple spectateur. Un spectateur heureux au vu du sourire qui barrait son visage au soir du 16 mars au Um Dribbel (20-23). Samedi dernier, il arborait cette même satisfaction. Celle d’avoir vu ses équipiers museler littéralement le leader (27-21). Une sacrée performance quand on sait que celui-ci tournait avant cette rencontre à une moyenne de 36,8 buts inscrits par match! Et ce donc sans Pulli mais également sans Max Kohl, l’arrière gauche, toujours embêté par une douleur à son genou.

Sans ses deux éléments, Esch se présente dans une configuration amoindrie : 11 joueurs dont 2 gardiens. Cette rotation, forcément limitée, devrait engendrer une usure supplémentaire (ou prématurée) perceptible dans les faits. Et notamment au tableau d’affichage. Mais non. Rien de tout cela. Si Esch a abandonné depuis pas mal de temps sa défense 4-2 pour une 6-0 moins «énergivore», sa capacité à repousser sans cesse les assauts bascharageois puis differdangeois avec une telle efficacité reste surprenante.

Vukcevic : «Garder notre calme et travailler»

Pour Pulli, celle-ci s’explique par un savant cocktail : pression et cohésion. «On n’avait rien à perdre et tout le monde a fait un bon match. Notre solidarité a fait le reste», estime le demi-centre qui a vu ses équipiers pousser les Red Boys à commettre pas moins de 14 fautes technique sur l’ensemble de la rencontre. «C’est beaucoup trop !», peste un Goran Vukcevic guère impressionné par la prestation eschoise. «Ce match, on aurait dû le gagner, on menait de deux buts en début de deuxième mi-temps (NDLR : 13-15, 35e) mais on a manqué d’efficacité.»

Le technicien belgo-croate des Red Boys ne cache pas que l’ambiance dans le vestiaire après la rencontre n’était pas celle des grands soirs. Pour autant, il ne s’inquiète pas outre mesure : «Nous sommes toujours en tête. Si l’on gagne tous nos matches, on peut même se permettre de perdre un de nos matches contre Käerjeng. Aujourd’hui, le plus important, c’est de garder notre calme et de travailler. Et puis, est-ce qu’Esch sera capable de garder un tel niveau jusqu’à la fin de la saison ? Je n’en suis pas sûr…»

Dans quatre semaines, et après la trêve observée en raison de la double échéance de l’équipe nationale face à la Finlande en barrage de l’Euro-2018, Esch sera-t-il aussi impressionnant ? Il n’est d’ailleurs pas encore certain que Pulli et Kohl effectuent alors leur retour. Après le succès au Um Dribbel, Dany Scholten, l’ailier eschois, avait déclaré ceci au sujet de la combativité affichée par lui et ses équipiers : «Il faudra penser à jouer de cette manière quand on sera à nouveau au complet…» Si c’est le cas, tout est possible.

Charles Michel